Pour ce chapitre je vous propose : Haruka Kanata de Asian Kung-Fu Generation. MOn but faire découvrir aux personnes qui ne connaissent pas trop, les pépites que l'on peut trouver de l'autre côté du monde : au pays du soleil levant.

====== PDV Arthur ==========

Alors que je dors plus ou moins tranquillement sur le canapé du mobil home, j’entends des pas à côté de moi. En ouvrant les yeux je peux voir Lucas qui m’observe en pleure. Il me regarde droit dans les yeux avant de sortir en claquant la porte. Ni une ni deux j’enfile mes vêtements et tente de le suivre.

Sa course effrénée nous fait passer entre les allées du camping puis dans les rues de la ville. Sa course est de plus en plus rapide … Putain mais qu’est-ce qu’il peut bien lui arriver. Pourquoi il pleurait ? Pourquoi il court comme ça ? Je continue de le suivre en courant mais il a toujours eu une meilleure santé physique que moi. Il finit par s’arrêter au bord d’une route et lorsqu’une voiture commence à arriver, je vois qu’il la regarde avec une attention morbide et commence à s’avancer. Je cours aussi vite que je le peux pour lui prendre le bras en criant son prénom et le tire contre moi alors que la voiture arrive à toute vitesse. Mais qu'est ce qui lui ait passé par la tête ? Il ne voulait quand-même pas…

Sans trop réfléchir je le serre dans mes bras, une sensation étrange parcourt l’ensemble de mon corps alors que mon cœur bat à toute vitesse. Je prends son visage dans mes mains et l’observe quelque seconde : ses yeux noisette malgré qu'ils soient rougis par les larmes sont vraiment magnifiques. Je le lâche, me recul et lui demande avec un trémolo dans la voix :

— Lucas ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Ne me dit pas que tu comptais te ….

— Tuer ? reprend-t-il. Si, je crois que je voulais m’être fin à mes jours… a quoi bon vivre, si tu me rejettes.

— Mais je ne te rejette pas. Qu’est-ce qui te fait penser une chose pareille ?

— Bah… tu n’es pas resté dans le lit et t’es allé dans le canapé … C’est parce que t’avais peur que le PD te fasse quelque chose n’est-ce pas ? Tu as honte d’avoir un pote PD c’est ça ?

— Mais non pas du tout c’est que euh…

Je réfléchis quelques instants à la réponse que je peux formuler, ne pouvant pas lui donner la véritable raison que moi-même je n’arrive pas à expliquer. Lorsque j’ai senti son corps contre le mien, tout mes sens se sont réveillés et j’ai senti dans tout mon être une sensation étrange que je n’avais jamais réellement ressenti auparavant même en compagnie féminine ; pris de panique j’ai préféré quitter la pièce et aller dormir sur le canapé plutôt que de rester au prêt de lui. Au grand jamais je n’aurais imaginé qu’il interprète cette décision d’une telle manière. Je réfléchis alors à une excuse potable et décide d’utiliser la chaleur comme raison de mon départ :

— C’était à cause de la chaleur ! Mais ne t’en fais pas je ne te rejette pas et ne te rejetterais jamais Lucas !

— Ah d’accord… J’ai tellement eu peur que tu m’en veuilles.

— Pourquoi je t’en aurai voulu ce n’est pas de ta faute !

— Ouais… je sais mais… parfois je me sens nul, j’ai honte de moi et je me dis chaque seconde que je ne suis pas normal contrairement à Arsène, Liam ou bien toi. Je me dis chaque jour que je ne devrais pas être comme ça, j’aimerais tellement être normal et pas être cette chose contre nature et …

— Oh stop Lucas ! Qu’est ce que tu vas t’imaginer ! Bien sur que si tu es normal, être gay ne fait pas de toi quelqu’un de différent. C’est comme ça on n’y peut rien et à mes yeux tu resteras toujours le même, tu seras toujours mon meilleur ami et quoi qu’il puisse arriver ça ne changera jamais.

— Tu penses vraiment ce que tu dis ?

— Oui, je le pense vraiment ! Tu es la personne qui compte le plus pour moi, alors oui je pense sincèrement que quoi qu’il arrive je serais toujours ton ami et toujours là pour toi.

Lucas me remercie encore une fois, puis nous marchons quelques instants avant de nous assoir dans un petit parc et contempler silencieusement les étoiles. J’observe mon meilleur ami éclairé par la faible lumière d’un lampadaire. Lucas qu’est-ce que tu es réellement pour moi ? Est-ce que je pourrais réellement sentir quelque chose de plus fort que de l’amitié à ton égard ? Est-ce que je pourrais tomber amoureux de toi ? Est-ce que je pourrais moi aussi être gay ?

Je m’efforce de ne plus réfléchir à tout ça, en repassant en revue dans mon esprit les jolies filles que j’ai pu voir sur la plage tout à l’heure et en imaginant celle que je verrais les prochains jours. Rien que d’imaginer le corps de ces divines créatures me procurent une douce chaleur et un agrandissement soudain de mon entre jambe- Je suis bel et bien hétéro… enfin je crois- me rassuré-je. Je lève les yeux au ciel, les étoiles m’ont toujours fasciné. Lucas semble tout autant émerveillé que moi par ces astres célestes, ce qu'il confirme en me demandant :

— Dis Arthur ? Tu crois que quelque part là-haut, il existe un autre monde un peu comme le notre où je ne suis pas gay ?

— Euh… Je n’en ai aucune idée, mais tu n’as pas à imaginer un monde comme celui-là. Ce qui compte c’est ta vie à toi, que tu sois gay ou pas, il faut que tu sois fier et heureux !

— Tu dois avoir raison… dit-il avec un peu de tristesse au fond de sa voix.

— Et tu peux compter sur moi, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre le plus heureux possible. Je serais toujours là pour toi vieux frère !

Une question ne cesse de tourner dans ma tête depuis que Lucas m’a fait son coming out ou plutôt depuis que j’ai compris pour lui. Une question qui pourrait peut-être m’aider à trouver des réponses aux miennes. Me permettre de comprendre ce que je commence à ressentir pour lui, car j’ai beau me réconforter en pensant aux filles, il est indéniable que quelque chose est entrain de se passer. Plus je l’observe, plus je me dis qu’il est vraiment magnifique. Je me ressaisi et lui demande :

— D’ailleurs Lucas, je me demandais comment est-ce que tu as su que tu étais gay ?