Chapitre 9 (bis) : La froideur de la nuit.
Ce chapitre est une réécriture complète du précédent qui ne me satisfaisait pas. J'ai changé l'ordre des idées et reformuler certains passages pour essayer de rendre la scène plus impactante et plus proche de mes idées.
Pour ce chapitre je vous propose deux musiques : Better de Rival, Arc North et Cadmium. et Schopenhauer de Sefa.
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===PDV Arthur===
La soirée bat son plein, je suis actuellement dans les bras d’une belle fille qui s’empare de mes lèvres langoureusement. Malgré une sensation de bonheur et d’excitation j’ai comme l’impression que ce baiser n’est pas ce que je recherche. Un peu comme si je me fourvoyais complètement avec cette fille et que la réponse à mes questions, se trouvait au côté d’une autre personne. Alors que cette jolie demoiselle continue de m’embrasser, je vois le visage de Lucas dans mon esprit qui prend peu à peu sa place… Elle commence à se frotter de plus en plus à moi : s’en est trop ! Je la repousse et la regarde droit dans les yeux avant de déclarer :
— Je suis désolé mais euh… en fait je veux pas qu’on aille plus loin ! Merci pour le baiser c’était euh … cool.
Je la vois qui reste bouche bée en face de mon courage qui vient de partir à l’autre bout de la terre. Concrètement son étonnement ne me préoccupe pas plus que cela et je cherche Lucas du regard dans l’immensité de la salle des fêtes. Je ne parviens pas à le trouver, je suis alors pris d’un sentiment de panique que je ne saurais expliquer. Je rejoins Arsène et Liam qui sont en pleine session de drague.
— Dites les mecs ! Est-ce que vous auriez vu Lucas, je le trouve nulle part ?
— Nope ! Mais il est peut-être aller serrer une meuf dans un coin, le coquin ! réponds Arsène.
— Ouais peut être une jolie blonde aux yeux bleues, c’est son style visiblement ! Il nous avait dit ça dans la voiture. Continue son frère.
— Mouais, merci les gars, il faut que je le trouve ! J’ai un mauvais pressentiment.
Je laisse les deux jumeaux à leur occupation et sors de la salle. Je sens la froideur de la nuit qui me brûle la peau, comme si des milliers de petites piques s’insérer dans mon corps. Mais il faut que je retrouve Lucas, je dois absolument lui parler… Et avec ce qu’il s’était passé la nuit dernière, je crains qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave… Il semble vraiment tracassé, nerveux et fragile émotionnellement ces derniers temps. Alors que je fais plusieurs fois le tour du bâtiment en criant son prénom, j’entends des pleurs au loin et à un moment donné je distingue la voix de Lucas qui transperce le silence de la nuit en hurlant mon prénom.
Sans plus de réflexion de ma part je cours vers l’origine de ce son et tombe nez à nez avec une vision d’horreur : Lucas est là étendu sur le sol à moitié dénudé, alors qu’un mec dont je n’arrive pas à reconnaitre l’identité est à califourchon sur lui… en train de le … de le…
Je suis alors pris d’une intense rage, je saisis ce mec par le col et lui assène un coup de poing qui le projette au sol, je me jette sur lui le frappe encore et encore. J’ai envie de le faire souffrir autant qu’il a fait souffrir mon ami. Alors que je le toise d’un regard noir, il arrive à s’échapper, je continue de lui lancer un regard assassin et lui hurle :
— Dégage, espèce de connard ! Dégage avant que je te bute !
Il prend peur et s’en va la queue entre les jambes. Après avoir vérifié qu’il ne reviendrait pas, je me jette au sol et prend Lucas dans mes bras, en lui répétant :
— C'est bon c'est fini, ne t'en fais pas je suis là !
Ses larmes ne se tarissent plus, je le serre encore plus fort. Plus il pleure, plus mon cœur se déchire et se brise. Je continue de lui dire que tout va bien mais rien ne change, je plonge mes yeux dans son regard terrifié, j’y vois une détresse mélangée à ce qui semble être une admiration. Lucas resserre son étreinte pose sa tête sur mon épaule et dit doucement :
— Merci, Arthur…vraiment merci !
Je relève son visage, sèche ses larmes de ma main et lui caresse doucement la joue. Mais sa tristesse ne semble pas s’arrêter pour autant. Je ne sais plus quoi faire pour le réconforter voir de nouveau son sourire . Il m’observe un instant avant de refondre en larme et hurler :
— Putain ! J’ai l’impression d’être dégueulasse, souiller… Pourquoi, pourquoi Ilan m’a fait ça ! Je ne mérite pas mieux c’est ça ? Je ne mérite rien d’autre que de me faire violer…
— Attends ce type c’était Ilan ? Dis-je étonné par cette information. Le Ilan que tu as aimé au collège ?
— Oui… c’était lui, mais je t’ai menti… Je suis désolé Arthur, je n’ai pas réussi à te le dire lorsque tu me l’as demandé mais c’est toi que j’aime depuis le collège. C’est toi qui m’as fait comprendre qui j’étais en ce jour d’hiver qui restera graver dans ma mémoire à jamais… Mais, je crois que je ne mérite pas ton amour ou quoique ce soit d’autre… je ne suis qu’un déchet.
Je reste sans voix, face à cette déclaration faite par mon meilleur ami, enfin si je peux encore l’appeler de la sorte. Dans mon esprit tout s’embrouille. J’ai des flashs de mon passé à ses côtés. Je revois tous les moments que j’ai vécu avec lui et puis ce rêve que j’ai fait avant les résultats du bac. Je réalise que Lucas est peut-être plus important à mes yeux que ce que j’aurais pu penser. Le voir comme ça me brise réellement le cœur. Il continue de pleurer sans relâche, je sens ses larmes qui humidifie mon épaule.
— Arrête de pleurer Lucas, je t’en supplie… J’aime pas te voir comme ça. Et je ne t’en veux pas de m’aimer bien au contraire. Tu n’es pas un déchet loin de là, tu m’entends ! Ce n’est pas parce que ce connard t’as fait ça que tu es un déchet ou un raté. Tu es l’une des personnes les plus merveilleuse que j’ai rencontré, voir la personne la plus merveilleuse que j’ai rencontré ! Alors arrête de t’autoflageller, arrête de penser que tu es un raté et surtout arrête de pleurer Lucas !
Il resserre son étreinte, comme pour me remercier silencieusement mais continue de pleurer. Je ne sais plus quoi faire pour le réconforter. Je décide alors de laisser parler mon cœur qui actuellement bat à 100 à l’heure. Je relève son visage, me rapproche doucement et l’embrasse avec tendresse. J’ai l’impression que le monde autour de nous vient de s’arrêter, s’immobiliser pour ne laisser place qu’à ce moment unique, ce moment d’amour entre deux êtres. Je ressens chaque millimètre de ses lèvres contre les miennes. je ne saurais dire combien de temps ce moment de pur bonheur dure, mais une chose est sûr avec ce baiser je comprends absolument tout. L’ensemble de mes questions et mes doutes trouvent en cet instant une réponse : Je l’aime ! J’aime mon meilleur ami ! J’aime Lucas !
Lorsque ce baiser prend fin, un sourire semble se dessiner sur son visage. Il m’observe de ses yeux noisette, son regard me donne l’impression qu’il est entrain de sonder mon âme à la recherche d’une réponse. Je réfléchis quelques secondes à la réponse que je peux lui fournir avant de déclarer tout haut ce que je pense au fond de moi :
— Tu sais Lucas, j’ai compris quelque chose en te voyant attristé comme ça, en comprenant que tu étais mal dans ta peau, et surtout avec ce baiser que je viens de te faire sur un coup de tête, pour te réconforter. J’ai compris que pour moi mes sentiments sont restés inchangé depuis le premier jour. A mes yeux la seule chose qui compte c’est que je sois à tes côtés. D’aussi loin que je me souvienne on a toujours été ensemble et que l’on soit ami, en couple ou tout ce que tu veux, ça ne change rien à notre relation. C’est avec toi que je veux être, avec toi que je souhaite vivre, je veux être là à tes côtés pour te protéger, empêcher quiconque de te faire du mal. Mais si tu veux que je te dise les choses de manière plus impactantes.
J'arrête là mon discours et réfléchis quelques secondes, pour être sûr de ce que je m'apprête à dire et ce que cela signifie et va engendrer dans ce futur que je veux auprès de lui. Je me décide enfin à utiliser ces trois mots qui veulent dire tellement de choses :
— Oui Lucas, je t’aime !
Je le serre dans mes bras, afin qu’il ne pense plus à tout ce qu’il s’est passé. Dans le but de lui permettre d’oublier à jamais la sensation de ce mec qui le touche, j’augmente la force de mon étreinte et l’embrasse tendrement. Nous profitons pleinement de ce moment rien qu’à nous, malgré le froid de la nuit qui nous brûle la peau, la chaleur de notre amour réchauffe nos cœurs.
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