46 - Sweetness
Hello à tous !
ATTENTION : Chapitre pour public averti !
Tout d'abord je voulais vous remercier pour votre fidélité <3 Constater que vous êtes toujours au rendez-vous après tant de mois (d'années !!!) c'est assez magique et ça me touche énormément. Je vous avais concocté un premier chapitre 46 pour mercredi, mais il s'est avéré que ce que j'avais écrit ne me convenait pas du tout. C'est pourquoi j'ai pris la décision de raser entièrement la première version pour en écrire une autre, qui j'espère vous plaira.
Comme vous le constaterez, c'est une première. J'ai tenu à rester "soft" pour rester dans l'esprit du livre ; j'espère néanmoins faire des heureux. En tout cas j'ai vraiment pris plaisir à écrire. Pour être plus précise, j'ai dû aller me coucher au milieu de la scène, et j'ai très très mal dormi ^^' XD Peut-être que vous comprendrez pourquoi !
Bonne lecture :)
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L'heure de masterclass se termine peu après la prestation de Corentin. Il rend son violon à William, qu'il remercie d'une main à l'épaule. Je suis presque jaloux de le voir aussi familier avec lui. Puis il me rejoint, trop calme après la prestation qu'il vient de donner. Ne devrait-il pas être content de lui ? Pourquoi semble-t-il aussi détaché ?
On regagne rapidement la chambre. Lui, parce qu'il aimerait terminer sa composition. Moi, parce que j'ai surtout envie d'être avec lui. Je ne parviens pas à m'ôter ses notes de la tête. Encore moins l'expression de son visage quand il joue. Il me rend fou.
La porte se referme sur nous. Il se retourne et me fixe si intensément que j'ai du mal à soutenir son regard, mais je ne baisse pas les yeux. Ses émotions déferlent en moi. Je sens son souffle incertain, ses mains tremblantes malgré l'aplomb avec lequel il me regarde. Ses doigts remontent le long de mon bras ; il a perdu le charisme dont il s’était vêtu sur scène, pourtant je le trouve beau, magnifique dans ces accès de faiblesse, comme chaque fois qu’il s’érige entre le monde et moi.
Sans prévenir, je le repousse jusqu'au mur et l'embrasse doucement dans le cou. Il parait autant surpris qu'il se laisse faire, non mécontent de ce soudain rapprochement. Très vite ses mains glissent sous ma chemise, attrapent ma peau. Il laisse échapper un râle et me serre un peu plus fort contre lui. Ses lèvres se posent à leur tour sur mon cou, remontent jusqu'à l'oreille qu'il mordille.
– Max...
Sa voix me procure autant de frissons qu'elle m'excite. Je me tourne vers lui : nos lèvres se cherchent comme deux musiciens qui découvrent la partition. Hasardeuses, fébriles, de plus en plus assurées à mesure que défilent les notes, et Dieu sait que j'ai envie de les entendre ! Il referme ses doigts sur mon bras, me plaque à son tour contre le mur. Prend mon visage entre ses mains et m'embrasse nerveusement. Sa frustration me submerge comme un tsunami.
Lento ma non troppo...
J'attrape alors sa nuque, attire son visage un peu plus contre le mien, entremêle mon odeur à la sienne. Il déboutonne ma chemise entre deux baisers, mordille mon sein. Ses mains s'égarent sur mes reins tandis qu'il embrasse mon nombril. Les yeux fermés, je reprends mon souffle dans un gémissement à peine contrôlé. Ce gars aura ma peau. Jamais je ne le laisserai partir. Will peut aller pourrir en enfer.
Un spasme me parcours, puis un autre. Tout mon sang se concentre dans le bas de mon corps. Je le pousse jusqu'au lit où il s'affale sans vergogne, m'entraînant avec lui dans sa chute. J'ai besoin de le sentir tout entier ; sa peau, son corps, son désir, jusque dans mon intimité. Bordel Max, réveille-toi, qu'est-ce que tu fous au lit avec un mec ?
La ferme !
Une onde de plaisir me parcourt, intense et douloureuse. Ce n'est pas n'importe quel mec, c'est lui. Juste lui. Les yeux fermés, je m'abandonne tandis que sa main se referme entre mes jambes. Il me déshabille, je vire illico presto sa chemise.
J'embrasse ses seins, son torse, son bassin. Ses mains se referment sur ma tête alors qu'il soupire à l'aube d'une partition intense. Son regard cherche le mien. Je balaye d'une pensée l'image de Will qui s'inscrit en moi : je ne veux penser qu'à lui. Qu'à nous. Il caresse ma joue, échange soudain les rôles et vient se positionner sur moi ; sans me quitter des yeux, ses mains descendent le long de mon corps jusqu'à mes hanches, jusqu'au pubis. Son expression se charge de désir. Il se penche alors sur moi et m'embrasse, presse son bas ventre contre le mien. Je tressaille, tente de me soustraire alors qu'il retient une de mes mains. Lentement, je donne un coup de rein. Puis un autre. Et un autre encore.
Ferme, sa main accompagne mon désir. Corentin est sérieux, fiévreux dans sa réponse. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Il me dévore, se laisse aller au plaisir. J'attrape sa nuque et me relève. L'embrasse, le câline. Mes mains descendent jusqu'aux siennes, enserre son intimité. La réponse ne se fait pas attendre. Nos respirations se meuvent peu à peu en une seule, enivrée par l'effort.
– Max...
Il est beau jusque dans la souffrance ; un visage d'ange sur un corps finement sculpté, l'expression du désir consumé, la fatigue entremêlé au plaisir. Je ne réalise qu'à cet instant combien j'ai de la chance de l'avoir. Il a l'air perdu, mais parfaitement conscient de se trouver là. Un râle m'échappe :
– Je ne peux juste pas résister quand je t'entends jouer du violon...
Ma voix s'éteint, empreinte du bien-être qui gagne peu à peu toutes les parties de mon corps. J'ai du mal à penser. La chaleur de sa main, l'expression de son désir...
– Et moi, quand je te vois malheureux à cause de ton frère... rétorque-t-il en soutenant mon regard.
– Corentin...
Je tente de me relever, mais il me repousse, m'empêche de bouger, se concentre. Une douleur pressante m'envahit. Je retiens mon souffle. Je ne veux pas qu'il s'arrête. Nouveau coup de rein. Ma poitrine se serre, une boule se forme dans mon bas ventre. Il ralentit, marque davantage son geste. Un gémissement quitte mes lèvres et fait naître sur les siennes un sourire. Bordel !
Mes mains se resserrent autour de ses hanches. Je tressaille, il peine à respirer. Un instant, je me perds, oublie où je suis et l'attire si fort à moi qu'il gémit à son tour. J'ai besoin de le sentir une dernière fois, de me fondre en lui. Il se rattrape d'une main sur le lit. Dans un ultime soubresaut, nous respirons bruyamment. Puis il s'affale, épuisé, à côté de moi.
Il est à moi ce que son violon est à lui. L'exclusivité. L'intime conviction d'être aimé.
– Corentin ?
– Mmm ?
Posé à côté de moi, il fixe le plafond d'un air pensif. Je roule sur le côté et l'observe un moment. Il semble plus marqué que la veille, comme si cette masterclass lui coûtait. Comme si ce qui venait de se passer lui coûtait.
Il finit par tourner la tête vers moi. La profondeur de son regard me laisse interdit. Je commence à douter, me demande si c'était une bonne idée.
– Ça ne va pas ?
Immédiatement, son expression s'adoucit.
– Je repensais à quelques chose.
– Est-ce que je peux te poser une question ?
Ma réaction semble l'amuser car il esquisse un sourire :
– Après ce qui vient juste de se passer, tu hésites encore ?
– Non, c'est juste que... Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu as arrêté le violon ?
En moins de temps qu'il ne m'en faut pour réaliser, son visage se décompose. Je prends alors conscience de tout ce que j'ignore de lui. De tout ce que j'aimerais qu'il partage mais qu'il garde enfoui, et je comprends.
En fin de compte, lui et moi on est pas si différents...
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