La femme de Malo
Malo n’était pas là ; or Malo n’était jamais en retard. Assise devant la cuisinière, les yeux rivés sur la casserole pleine de nouilles aux légumes, elle a appelé. Son téléphone perso, d’abord, puis le pro.
Dix-neuf heures trente, elle a sorti le petit répertoire à couverture souple, bien tenu, rangé dans le tiroir à couteaux. Elle a éteint la cuisinière, jeté les nouilles à la poubelle. Elle est passée dans le salon, puis dans le couloir mal éclairé, et la chambre à coucher. Elle a ouvert la grande armoire, a sorti une paire de jeans, un tee-shirt noir, un gilet de survêtement, et a rejoint le paravent avec ses vagues écumeuses. Elle a retiré son pyjama, s’est rhabillée.
Retour au salon ; elle a enfilé sa parka sombre, ses bottines cloutées ; elle a pris ses clefs, son téléphone, et le répertoire de Malo.
Juste avant de sortir, elle a fixé son reflet dans le miroir de l’entrée.
Sol allait tirer son mari du sale coup dans lequel il s’était forcément fourré.
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