Mon amie la lune
Je marche dans la nuit, les étoiles pour témoins
La lune me sourit, complice de mon dessein
Elle éclaire mes pas, guide ma destinée
Et me souffle tout bas « rien ne sert de lutter »
Mes pieds foulent l’asphalte, j’vais en avant, sans but…
Dans mon cœur de basalte, un seul désir, abrupt
Celui de frapper fort, de détruire, de blesser
De sortir de mon corps, pour plus vite l’oublier
Moi autrefois si sage, je sens qu’je deviens fou
Je me rêve sauvage, assassin, loup-garou
J’imagine mes crocs, dans l’coeur de mes victimes
Le sang qui coule à flots… mon répit dans le crime
Dans mes rêves maudits, la lune est mon alliée
Elle étouffe les cris, abolit mes pensées
Elle seule me console et réduit au silence
La rage qui m’affole, l’objet de mes souffrances
J’ai vécu comme on aime : le cœur vif et vaillant
Une vie de bohème… qui s’en va à présent
J’accepte la sentence, le verdict des médecins
Mais je pleure en silence, je maudis le Destin
Alors le soir je rôde, je cherche, le nez au vent
Dans mes nuits de maraude je ne tue que le temps
Ce temps que je n’ai plus, qui vient à me manquer
Ces milliers d’heures perdues et déjà regrettées
Et je m’en vais tout droit, tête baissée sous la lune
J’oublie mon désarroi, je cache mon amertume
Dans mon errance je fuis ce crabe qui me tue
Mais ma quête est finie, demain je ne serai plus...
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