Chapitre Onze : Délirium ou … pas écrit par Athaliel Haradelle

Je soulève donc le couvercle, et j’y trouve… du papier… une quantité astronomique de papiers manuscrits…

Je me demande dans quoi je me suis embarqué. Avais-je seulement le droit de lire ces papiers? Et si c'était la correspondance privée du père de Tina... La gamine avait l'air tellement désespérée en me tendant son sac. Comme si elle me confiait un bout de sa vie. J'avais dit que je l'aiderai et peut-être que j'allais trouver de quoi l'aider !

Je pris le premier papier. Vieux, froissé, on voyait qu'il avait été lu et relu tant de fois que l'encre du stylo s'effaçait par endroits. L'explication d'un vieux tour. Il fallait que je m'assoie. Si je comprenais bien ce que j'avais sous les yeux (et avec tout ce que j'avais picolé c'était pas simple de tout comprendre), j'avais là un original, écrit par un magicien, qui décrivait un tour de magie assez spectaculaire.

Ce n'était pas la disparition de la statue de la Liberté ou d'un avion, comme avait pu faire David Coppelfield, mais bien exécuté, ça pouvait impressionner assez les foules. Finalement, je n'allais peut-être pas le revendre ce costume ! Je pouvais ramasser plus de blé en faisant ce tour une seule fois qu'en le mettant au clou. Vite, un autre papier !

Un autre tour, encore plus impressionnant celui-là, et sur un autre papier, un tour plus simple, pratique pour un débutant comme moi. Mon cerveau carburait mais je n'avais presque plus de fuel. Il me fallait une bière. Même une Kro ferait l'affaire. Jojo me regardait, sa tête penchée sur le côté, les yeux pleins d'interrogation. Pour lui, pour Tina et son frère, pour Myriam et surtout pour moi ! Pour leur prouver à Bernard et à son père que je ne suis pas un tocard ! Pour prouver à mon ex-femme que je ne suis pas un minable, un raté ! Pour prouver à ma famille et à mes amis que je peux m'en sortir sans eux... mieux qu'eux !

Il me fallait un plan d'action, des palier à atteindre. Primo : apprendre ces tours et trouver le matos nécessaire pour certains. Deuxio : être propre pour commencer les représentations dans les rues et les parcs. Tertio : gagner de plus en plus de fric ! Finies les croquettes à bas prix et les puces pour Jojo. Le pauvre s'était remis à se gratter frénétiquement. Lui aussi aurait la belle vie. Et quand une ancienne connaissance viendrait me voir pour profiter de ma gloire, je lui présenterai mon seul, vrai et plus fidèle ami à quatre pattes !

Ils allaient voir, tous, ce dont Joseph était capable !