Histoire avec noms
"Je ne veux plus savoir. Je ne veux plus entendre parler de lui".
Envoyé.
Elle verrouilla son téléphone et s'allongea sur son lit. Elle ferma les yeux quelques instants et lorsqu'elle les rouvrit , il était 7h du matin. Elle regarda son téléphone: [8 nvx messages]
Elle lut le premier à voix haute :
"Pourquoi est ce que tu dis ça ? Il est comme ça, t'y peux rien. On ne doit pas le changer. Il changera lorsqu'il voudra changer, lorsqu'il aura une raison...Et puis en plus il fait des efforts depuis quelques temps..."
Eolia pensa immédiatement que comme à son habitude, sa meilleure amie le défendait trop et ne se gêna pas pour lui dire sachant très bien qu'elle touchait un point sensible.
Elle alla rapidement s'habiller pour prendre son petit déjeuner avec sa famille. Elle se devait d'être présentable car les amis de son frère avaient dormi chez elle et les règles de bienséance interdisaient une jeune fille de se présenter en pyjama à table lorsque des étrangers étaient présents.
Elle descendit les escaliers et vit avec une grande surprise que la cuisine était vide. Elle s'approcha doucement pour vérifier la salle à manger : vide aussi. Soulagée, elle prit un bol de lait et un muffin, mangea puis sortit. Le soleil venait de se lever. Malgré qu'il faisait encore un peu froid en ce début du mois de mars, Eolia ne prit pas de gilet. Elle se dirigea vers le parc qui se trouvait à seulement quelques mètres de chez elle. Concentrée sur sa musique, elle vit au loin une silhouette familière, elle détourna le regard et continua de marcher. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d'y penser et remarqua que cela faisait quelques minutes que la personne n'avait pas bougé. Elle s'avança donc précipitamment et au fur et à mesure que la distance qui les séparait, diminuait, la silhouette devint plus claire et elle reconnu son voisin, Damon.
Elle l'observa un moment, par habitude sans doute, lorsqu'elle le vit étendu sur l'herbe, un sourire sur son visage qui était éclairé par les premiers rayons du soleil. Elle ne voulu en aucun cas l'interrompre, mais l'idée qu'il pouvait s’être évanoui la poussa à agir autrement.Elle paniqua et entreprit de le réveiller au moment où elle sentit qu'il lui avait attrapé la main. Elle tomba sur lui et entendit le bruit d'un frisbee passer juste derrière elle.
« Fais attention » lui murmura Damon
Elle le remercia d'un sourire puis lui demanda ce qu'il faisait allongé à cette heure ci dans le parc d'une façon.... :
« Qu'est ce que tu fous ici, débile ?
-Le débile t'emmerde. J'ai pas le droit de me reposer ?
-Si, bien sûr...dit-elle en baissant la voix parce qu'elle venait de se rendre compte qu'elle avait été impolie.
-Le débile te raccompagne chez toi ?
-C'est qu'à quelques mètres, mais oui si tu veux. »
Une fois debout, ils commencèrent à marcher vers la sortie du parc. Un silence gênant s'interposa entre eux lorsque le souvenir de la veille vint les hanter. Eolia tenta comme à son habitude de briser le silence et re-demanda à Damon pourquoi il était allongé dans le parc aussi tôt dans la matinée. Il lui répondit en haussant les épaules, signe qu'il ne voulait pas lui répondre. Quelques minutes plus tard, Damon prit une grande inspiration et commença à parler :
« J'ai quelque chose de très important à te dire
-Oui ? Pour une fois que tu dis quelque chose, ça doit être très intéressant !
-Si tu le prends comme ça...Rentre toute seule, je retourne m'allonger... »
Elle se sentit coupable de lui avoir dit ça mais devait-elle se sentir désolée pour tout ce qu'elle disait ? Après tout , ce qui sortait de sa bouche était ce qu'elle pensait vraiment alors pourquoi ne pas l'exprimer ? Soudain elle se souvint de ce que sa meilleure amie lui avait dit la veille : « La vérité fait mal, surtout celle qui révèle qui nous sommes »
Eolia pensait comme d'habitude que sa meilleure amie avait disjoncté mais elle ne put se résoudre à oublier cette phrase pour autant. Peut être avait-elle raison, peut être pas...
De son côté, Damon était perplexe, il était prêt à lui dire ce qu'il ressentait mais il commençait à hésiter, est-ce que ce qu'il s'apprêtait à lui dire était la vérité ? Après tout, il avait toujours été distant et froid avec les personnes qu'il aimait mais Eolia était spéciale, c'était la seule qui pouvait le blesser rien qu'avec des mots...La seule qui lui disait vraiment ce qu'elle pensait, la seule qui se préoccupait de lui,...Mais il ne pouvait s’empêcher de cacher qu'à chaque fois qu'elle ne lui parlait pas, elle lui manquait, qu'en réalité, il tenait beaucoup à elle et que c’était pour ça qu'à ce jour, elle faisait partie de ses amis. Il avait besoin d'elle. Il s'allongea à nouveau sur l'herbe, ferma les yeux et s'endormit quelques minutes.
"Damon ! Damon !" entendit-il en se réveillant et en apercevant Eolia, les larmes aux yeux.
"Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je suis désolée...Je n'aurais jamais dû te dire ça, c’était pas très délicat et-
-T'as raison. Le fait est que même si je ne le montre pas, je tiens à toi, tu es mon amie.
Elle s'approcha de lui, l'enlaça amicalement et murmura "Je tiens aussi à toi". Les rayons du soleil tapaient encore sur le visage écarlate du jeune brun. Ils restèrent quelques instants comme ça profitant ainsi de ce moment et fermèrent les yeux . Lorsque Damon les rouvrit, le soleil lui faisait face, l'aveuglant quelque peu. Il pouvait sentir le souffle lent et régulier de Eolia sur sa nuque. Il en conclut que la fatigue avait eu raison d'elle. Il prêta attention à tout ce qui les liait, ses cheveux longs châtains et légèrement bouclés lui caressaient l'épaule. Il put même différencier la chaleur de son corps de celle venant du soleil.
Lorsqu'une légère brise vint rompre le sommeil d'Eolia, celle si confuse de s'être endormie sur Damon, se dégagea de son étreinte et tenta de se lever. Elle sentit à ce moment une force qui la poussa à terre. Il ne put détacher son regard de ses yeux couleur noisette, il y observa une petite appréhension. Malgré la douleur qui lui avait prit plus tôt dans le bas du dos, il souriait et intensifia son regard. Il prononça ces mots avec le plus grand des sérieux qu'il était capable d'assembler : « Je t'aime ». Toujours avec autant de sérieux, il posa ses mains sur les joues brûlantes de son amie, approcha son visage du sien et posa délicatement ses lèvres sur les siennes...
« Damon ! Damon ! Damon ! Hé !Réveilles toi ! »
Il sursauta lorsqu'il comprit que tout ceci n'était qu'un rêve et put voir que la personne en face de lui n'était pas Eolia mais, Aurora sa petite sœur.
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