Glasgow était la première ville à nous accueillir pour la partie écossaise de cette mini-tournée estivale. Nous irions ensuite sur l'île de Skye, puis Inverness, avant de repartir vers l'est : Perth, Edimbourg, pour le festival également, et enfin Aberdeen, dernière date où les Dark Angels joueraient en Ecosse.

Nous étions arrivés plusieurs jours avant le concert. Treddy nous avait fait visiter sa ville, nous avions repéré les lieux également, dans le parc de Kelvingrove. Le temps s'était mis au beau et nous pouvions espérer un concert dans de bonnes conditions.

Puis Treddy nous avait emmenés sur la route des Highlands, voir le Loch Lomond où nous avions passé une très agréable journée. Le lendemain, veille du concert, il alla voir sa fille. Il était séparé de la maman et ne voyait qu'occasionnellement la petite qui avait à peine trois ans. Mais le fait de se retrouver à Glasgow était l'occasion pour lui de pouvoir en profiter un peu. Snoog qui avait embarqué de la "littérature" (un vieux guide de voyage écorné) nous déclara au cours du petit déjeuner qu'il allait rester à l'hôtel car il était inspiré. Avec Ally, nous échangeâmes un regard en coin, nous demandant si la groupie qui se trouvait avec nous ce matin-là était sa source d'inspiration ou s'il avait toute autre chose que la bagatelle en tête. Nous nous abstînmes de faire la moindre réflexion et avec Stair et Lynn, nous décidâmes de profiter de la journée qui s'annonçait belle pour partir en balade. Si Lynn avait laissé sa moto à Manchester, Stair en revanche avait pris sa voiture pour la tournée. Nous partîmes un peu au hasard, vers l'ouest, passant d'une presqu'île à l'autre. Nous nous arrêtâmes dans un pub, au bord de la route, pour prendre un petit encas, avant de repartir. Les journées étaient très longues, nous n'avions pas de contraintes, et les paysages qui s'offraient à nos yeux nous donnaient envie d'aller voir encore plus loin.

Nous finîmes par nous arrêter face à la mer, près d'un loch très découpé dont j'ignorais totalement le nom et les garçons aussi. Il y avait là un minuscule parking, le long d'un muret. De quoi stationner tout juste deux véhicules. La mer était à mi-marée, une plage se dessinait entre des rochers couverts de goëmon.

- On va se baigner ? fit Stair. Chuis sûr qu'elle est bonne.

- T'es pas un peu fou ? fit Ally en roulant des yeux. On est Ecosse, baby, elle est froide !

Stair sourit doucement, passa son bras autour des épaules d'Ally :

- Mais non... Treddy a bien dit que l'été, on se baignait ici. Et hier, au Lomond, elle était bonne.

- Oui, reconnut Ally. Un peu froide au début, mais après ça allait. Mais bon, c'était aménagé et tout...

- Ca change rien à la température de l'eau, insista Stair.

On le sentait bien motivé. Pour ma part, j'étais un peu hésitante d'autant que je n'avais pas emporté mon maillot. Alors que je restais là, près de la voiture, Stair entraînait déjà Ally jusqu'à la plage.

- Tu viens, baby ? me fit Lynn.

Sans un mot, je le rejoignis et nous suivîmes nos amis. Le sable était d'un joli blond rosé, très fin. La vue était magnifique, on n'entendait que les bruits de la nature : quelques oiseaux de mer, les vagues qui s'échouaient doucement sur la grève. L'air était très doux, un vent léger venait de l'ouest.

Alors que nous faisions quelques pas au-delà des rochers qui s'étendaient au pied du muret, je vis que Stair était déjà prêt à aller se baigner. Et dans le plus simple appareil, sans être le moins gêné du monde par ma présence et celle de Lynn. Ally retirait elle aussi ses vêtements, mais elle avait prévu : elle portait son maillot. Ils gagnèrent la mer en se tenant la main. Je les suivis du regard et m'amusai un instant en voyant Ally sautiller quand l'eau lui toucha les pieds. Mais Stair semblait bel et bien décidé à se baigner et il l'entraîna bien vite.

- On y va nous aussi ? fit Lynn. Elle semble bonne, finalement.

- J'ai pas mon maillot, moi, fis-je remarquer.

- Pas grave. Tu t'baignes sans, répliqua-t-il d'un ton amusé. J'vais faire comme Stair, de toute façon. Moi non plus, j'ai pas prévu...

Je levai les yeux au ciel. Ma pudeur en prenait vraiment un coup.

- Bon, ok, mais je garde mon t-shirt, fis-je.

- Et tu feras comment en sortant, baby ? demanda Lynn qui était en train de se déshabiller, me laissant l'admirer tout mon saoul. Il sera trempé.

- Je prendrai le tien, dis-je avec une logique imparable. Il sera sec, lui.

Ce fut son tour de lever les yeux au ciel, mais il éclata de rire.

- Ok, baby, pas d'souci. Tu prendras mon t-shirt. J'ai mon pull, de toute façon.

J'ôtai donc ma jupe, ma culotte, gardant juste mon t-shirt et, levant les yeux, je vis que Stair et Ally étaient déjà en train de nager côte à côte. Je pris la main que Lynn me tendait et nous descendîmes à notre tour vers la mer. L'eau n'était pas si froide que je m'y attendais et je me dis qu'Ally avait dû réagir ainsi aussi pour rire. Elle s'était détendue au fil des journées, je la sentais heureuse d'être là, avec nous. Et bien sûr, surtout avec Stair. Jour après jour, mes espérances à leur sujet se confortaient.

L'eau n'était pas trop froide, effectivement, et nous nageâmes côte à côte à notre tour. Nous n'étions que tous les quatre, il n'y avait aucune présence humaine autour de nous. C'était comme un moment hors du temps, un moment paradisiaque. Après avoir nagé longuement, nous fîmes une petite pause. Nous n'avions plus pied et Lynn me prit contre lui pour me soutenir. Je tournai la tête vers notre gauche, là où Ally et Stair avaient nagé. Mais je ne les vis plus. Je me retournai alors vers la grève, pensant qu'ils y étaient revenus, mais ils ne s'y trouvaient pas plus.

- Où sont-ils ? fis-je un peu étonnée.

- De l'autre côté de la petite pointe, là-bas, me répondit Lynn en désignant du menton la pointe en question.

- Y'a un truc à voir là-bas, tu crois ?

- J'crois surtout que Stair a un truc à y faire, me dit Lynn, d'un ton faussement sérieux et dans lequel il avait du mal à dissimuler son amusement.

- Un truc à faire ?

- Baby... J'adore quand tu joues l'innocente, mais là, franchement... Pourquoi crois-tu qu'il a emmené Ally loin de nos regards, hum ?

Je le fixai, la bouche grande ouverte et les yeux ronds. Mais la réponse, ce ne fut pas lui qui me l'apporta, mais les gémissements d'Ally lesquels, bien qu'elle tentait de les atténuer au possible, se mêlaient aux piaillements des mouettes.

- On devrait faire comme eux, me glissa Lynn à l'oreille.

Et ses mains, elles, se glissèrent sous mon t-shirt mouillé, faisant pointer aussitôt mes tétons qu'il s'empressa d'exciter de ses pouces. Son regard était à la fois amusé et brûlant et je ne résistai pas longtemps.

Après ce câlin en pleine mer, un peu acrobatique, il fallait bien le reconnaître, et alors que Stair et Ally n'avaient toujours pas réapparu de derrière la petite pointe, nous nageâmes vers la plage. Lynn allait plus vite que moi et je devais bien avouer que je prenais un peu mon temps. Il sortit de l'eau le premier et j'en profitai largement pour admirer son corps nu sur lequel l'eau ruisselait. Le soleil faisait briller les gouttes et cela renforçait encore l'effet de sa musculature. Repensant à notre câlin, je me dis qu'il aurait été effectivement stupide de ne pas en profiter. Je me tournai vers le large : il n'y avait toujours pas trace d'Ally et de Stair et je me demandai s'ils allaient remettre ça une deuxième fois.

Je finis par arriver au bord de la plage, sortis de l'eau. Lynn m'attendait, laissant le soleil le sécher. Mais le petit vent léger me fit frissonner : le t-shirt mouillé, s'il protégeait ma pudeur, ne me protégeait pas du tout de la fraîcheur de l'air et de l'eau mêlés. Néanmoins, le regard brûlant que Lynn me lança eut tôt fait de me la faire oublier.

Il s'approcha de moi, me prit dans ses bras et me dit :

- Une vraie sirène qui sort de l'eau... Hum... Et tes seins qui pointent, Jenna... T'es plus belle que tout.

- Ma foi, je ne sais pas quel est l'équivalent masculin de la sirène, mais t'es pas mal non plus... répondis-je amusée par sa tentative de charme.

- T'as du bol qu'les amoureux rappliquent, baby, sinon j't'aurais couchée sur le sable et j't'aurais fait voir ma façon d'apprécier la sirène...