Année 2070 sur la planète terre. La plupart des humains sont dévorés par leurs congénères infectés d'un virus transmis par les chiens.

Il avait fallu une année pour se rendre compte que les premiers infectés, puis décédés vivaient avec un ou plusieurs chiens. Ces derniers commençaient tous par s'agiter, puis petit à petit se montraient agressifs et attaquaient de temps à autres les humains.

Les mordus agissaient de la même façon, avec la seule différence que leur apparence changeait et devenait plus qu'effrayante. Le teint était blafard voire grisâtre, le visage creusé et les yeux cernés avec l'ensemble du corps presque dépourvu de chair, la voix de chacun devenait plus grave et le vocabulaire s'amoindrissait. En faisant des analyses et des comparaisons, chaque infecté gardait la moitié de sa force d'avant infection, devenait plus lent et les gestes se faisaient désordonnés dû aux parasites qui rongeaient les muscles.

Après trois années de combat, seuls les plus aventuriers étaient encore vivants, ainsi que la bonne majorité des quartiers chics sous haute sécurité. Seulement, certains habitants de ces quartiers riches avaient menti au gouvernement en racontant qu'ils s'étaient bien séparés de leurs chiens et autres animaux de compagnie, pouvant propager le virus. Or, les animaux avaient été cachés. Il était inconcevable pour ces personnes de tuer leurs animaux, et ils semblaient se moquer de la situation gravissime qui se déroulait autour d'eux, après tout, rien ne pouvait arriver dans leur supers quartiers.

Comme chaque jour, Ryan bronzait au bord de la piscine tandis que ses parents s'occupaient quelque part dans la villa. Il menait la belle vie, loin de l'apocalypse qui entourait l'extérieur des beaux quartiers. L'adolescent prenait la situation à la rigolade et se sentait intouchable parce que personne n'avait été infecté dans son entourage, mais il ne savait pas que sa vie de rêve allair basculer très rapidement.

Par dessus la musique que crachait l'enceinte, Ryan sursauta en entendant ses parents hurler son prénom.

— Quoi encore ? ! Bordel mais c'est pas possible de bronzer tranquille !

L'adolescent ronchonna avant de se lever et de marcher de façon nonchalante jusqu'à l'intérieur de la demeure. Le salon était vide mais la porte d'entrée ouverte alors il se dirigea vers l'entrée pour voir dehors mais personne n'y était. Il referma donc la porte avant de monter au premier étage. Tous les meubles étaient renversés, du sang se trouvait au sol et formait un chemin que Ryan suivit. Il vit un chien mort avec un morceau d'étagère dans le crâne et ce fut à cet instant qu'il comprit ce qu'il se passait.

— Maman ? Papa !

Il courut à travers l'étage pour trouver un de ses parents, mais ne trouva personne alors il monta au deuxième étage, muni d'un chausse-pied.

— Vous êtes où ?

Il alla dans sa chambre et cria d'épouvante lorsqu'il vit sur son lit le cadavre d'un voisin, lui aussi planté en pleine tête.

Un vacarme retentit dans la chambre des parents, puis des cris. Ryan s'y rendit rapidement, en faisant tout de même attention à ce qui pouvait l'attaquer subitement. Il était essoufflé et transpirant de peur.

Il découvrit avec horreur sa mère en train de se battre avec la voisine, qui ne semblait plus très fraîche.

— Maman !

La voisine se retourna en entendant la voix de l'adolescent.

— Ryan, non ! Elle est infectée.

Alors que la voisine zombie s'avançait pour dévorer Ryan, la mère lui mit un grand coup de lampe de chevet sur la nuque. Puis elle poussa le zombie au sol afin de gagner quelques secondes.

— Elle a tué ton père. Il faut que..

— ARG, SALOPERIE !

Ryan n'écouta pas sa mère, il était pris d'une rage folle. Le chaussepied serré entre ses mains, il mis plusieurs coups violents dans le corps de sa voisine, qui peine à se relever. Il devait venger son père et protéger sa mère, il devait tuer ce foutu zombie.

— Va te cacher, maman. Je vais me la faire !

L'adolescent poussa sa mère jusqu'au dressing en lui ordonnant de s'enfermer. Puis il retourna dans la chambre où la voisine était de nouveau debout et prête à se battre.

— Mor..veux.

— Ouais ouais, allez viens te battre vieille peau !

La soixantenaire avait plus de force qu'elle n'avait laissé paraître jusqu'à maintenant et Ryan s'avoua secrètement qu'il aurait dû faire plus de musculation au lieu de draguer les filles à la salle de sport.

L'adolescent avait beau penser aux zombies de la série The Walking Dead, il se rendit vite compte que sa voisine ne cherchait pas spécialement à le mordre immédiatement, elle cherchait le combat. Et une fois encore, il regretta de ne pas s'être plus intéressé à la situation qui traversait le monde depuis tant d'années.

Dorothée, sa voisine, semblait vive, ce qui voulait dire qu'elle n'était pas infectée depuis longtemps, et donc qu'elle pouvait mieux se battre car ses muscles n'étaient pas encore atteints. Elle enchaîna les coups puissants dans l'abdomen de Ryan, tandis qu'il reculait légèrement à chaque impact.

Mais sentant qu'il perdait en domination, l'adolescent lança le chausse pied dans l'articulation du genoux gauche, qui lâcha, puis réitéra l'action sur le genoux gauche, avant de pousser Dorothée en arrière. Malheureusement pour lui, sa voisine se défendit en lui mordant violemment le mollet droit et Ryan hurla de douleur.

L'adolescent refusait de combattre plus, l'occasion était parfaite pour tuer sa zombie de voisine. Il planta la tête de Dorothée avec le chausse pied en écarquillant les yeux de choc, à la vue du sang et aux sons hideux de l'action. En quelques secondes, le zombie était définitivement mort.

Ryan se dirigea ensuite vers le dressing pour chercher sa mère, toujours choqué.

— Je l'ai tuée, maman.

L'adolescent ne put retenir les larmes qui lui agressaient les yeux. La mère le prit immédiatement dans les bras pour le réconforter.

— Maman.. Elle m'a mordu.

Il tendit le chausse pied qu'il avait récupéré et le donna à sa mère.

— Tu dois me tuer avant que je devienne à mon tour un horrible monstre.

Les deux pleuraient à chaudes larmes face à la situation.

— NON ! Je ne peux pas, tu es mon enfant.

— Et c'est moi qui vais te tuer plus tard, comme la voisine l'a fait pour papa ! TUE-MOI !

Après encore quelques minutes à se crier dessus pour savoir qui aurait le dernier mot, la mère abandonna et exécuta le souhait de son fils, avec amour et tristesse. Mais elle refusait de vivre, survivre ou se battre dans un monde dépourvu de son mari et de son fils. Elle se tua en sautant depuis le toit en la villa, s'empalant sur des piquets décoratifs en fer. Ses dernières pensées relaxantes car elle rejoignait les deux hommes de sa vie.