L'errance d'une mémoire meurtrie
Te rappelles-tu ?
Du souvenir de ces crépuscules ésotériques
Du précipiter de nos pas à travers cette forêt magique
Seuls nous ! savions où l’échapper de nos rêves nous emmenait
Un envoyer-balancier de nos corps qui du temps nous hâtait.
Ah ! Songer fit bien mal de moi le névrosé
Un marteler de pensées galopines contre l’esprit cajolé
Diante ! que j’aimais le doux susurrer de ta voix
Mais…
La déchirée criarde de mon coeur me fit perdre joie
Soudaine éclatée de lumières éphémères
Floppée de débris de verre
Fumée poussière volant dans l’air
Toi partis où l’envolée avait tout pris !
Un en-aller enflammé
Tout m’avait quitté ici frêle pouvoir évanoui
Un lâcher prise désormais conscient de mes limites inavouées
Je suis le museler à jamais ligoté de ce Grands-Bois* enchanté
Son crépiter de feu me hantant toujours inlassablement dans ses hauteurs
Trembler m’a rendu-vendu captif !
L’annonce des dires de mes peurs me donne des frayeurs
Crier ton nom le tien maudit par le courroux ce siccatif
Ne me redonne point couleurs vives, seul broyer le noir
Voilà ce qui m’accroche à la peau sur cet infâme trottoire
À qui puis-je parler ?
——
* “ Grands-Bois ” s’accorde au singulier car il représente un ensemble, une forêt, à l’exemple “ d’une paire de ciseaux ”
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