Chapitre 2

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Dick s'empresse de répondre à notre vielle ami :

-Mais non Alfred ! Pas besoin ! Damian est un grand garçon ! Hein mon petit Damii?

Je lui lance un regard démoniaque. Ils s'amusent tous à me charrier sur ma taille. Oui je suis petit ! Mais je suis le plus grand des guerriers, ok ?!

Alfred soupire et nous laisse passer, le grand machin et moi. Nous entrons dans le garage de derrière, celui où on gare les véhicules qu'on utilise le plus. Mais quand je découvre la nouvelle moto de mon frère, je bug. Elle est magnifique ! Très futuriste et design, noir mat, avec un trait bleu électrique, presque fluo, qui va du guidon jusqu'au bout de la selle. Elle est vraiment classe !

Cet idiot se pavane près d'elle en chantonnant :

-Pas mal hein ? On se croirait dans "Tron" non ?

Je marmonne :

-Tu parles de ce film débile où tout l'intérêt s'arrête très vite quand on apprend que le mec peut entrer dans un jeux vidéo ? C'est un truc de gamin.

Il se décompose et dit de façon désespéré :

-Putain, tu m'étonne que personne te supporte.

Je tique à ses mots blessant mais ne dit rien. Je met mon casque et lui dit en montant sur sa moto :

-M'en fou que personne ne m'aime.

Dick met quelques secondes avant de bouger de nouveau.

J'ai quelques soucis avec l'amour qu'on me porte si vous l'aviez remarqué ? Parce que lui, il l'a bien remarqué.

Surtout que Dick n'est que mon demi-frère. Je ne pense pas qu'il tienne à moi comme si j'étais réellement son frère.

Le grand brun soupire en coiffant ses cheveux en arrière. Puis il monte enfin et nous partons.

De tout le trajet il n'a pas dit un mot. Mais les paysages de plus en plus inconnu me fascinent beaucoup trop pour que je m'en rende compte. Nous quittons le manoir, puis nous traversons la ville dense, pour enfin voir se dessiner des montagnes au loin.

La moto noire de mon frère file entre les voitures, presque trop silencieuse. Elle laisse seulement sur son passage, une traînée bleue néon.

Mais une pensée vient gâcher le paysage : toute à l'heure, quand on était au garage. Il l'a encore fait. Je n'aime pas quand Dick me regarde comme ça. Je n'aime pas être pris en pitié. Je n'aime pas quand quelqu'un comprends mes pensées.

Surtout que je n'ai pas de quoi me plaindre : je suis le prochain riche héritier de la grande famille Wayne, je vis dans un manoir et nous avons trois autres maisons de vacances, je suis servis par Alfred, notre majeur d'homme depuis toujours, j'ai un meilleur ami, j'ai une mère quelque part, et trois grands frères.

Bon ceux sont des demi-frères eux aussi, mais ils sont quand même légalement de ma famille.

Dick fut le premier adopté. Ses parents, tout comme ceux de mon père, ont trouvé la mort quand il était petit. Mon père, l'a tout de suite adopté, sûrement touché par son histoire. Voilà ce qu'il ramène de ses voyages et ses missions : des enfants.

Ensuite ce fut au tour de mon deuxième frère d'être adopté : Jason, puis vint Tim et moi je suis le dernier. Le plus jeune, mais surtout le seul véritable fils de mon père.

Mon père... Ma mère l'a très vite larguée car il était trop « famille ».

Pff. Elle l'a jamais connu ou quoi ?? Il est plus froid avec ses propres enfants qu'avec n'importe quelle vieille dame qui aurait besoin de traverser la route ! Un grand héro pour le monde et un père absent pour ses fils... Dick et les autres n'ont pas l'air d'en souffrir pour autant.

Je crois qu'il n'y a que moi qui ressent cette profonde injustice.

Il est tard quand nous rentrons. Dick ne dit toujours rien. Il disparaît bien vite dans sa chambre qui l'attend depuis cinq long mois. Mais tout de même en frictionnant mes cheveux une dernière fois. Je ne cherche pas à le rattraper et me dirige dans ma chambre. On est pas trop câlin dans la famille.

Je soupire et me déshabille. C'est toujours aussi dur d'être proche de mes frères... On est pas fusionel. Et moi j'ai trop honte de faire le premier pas.

En passant devant mon grand miroir un truc attire mon attention. Je m'approche pour mieux voir. Elle vient d'où cette cicatrice ? D'habitude je me souviens de chacune d'elle et là...

-COUCOU DAMIAN !!

Je sursaute et me cache le corps. Putain c'est encore lui! Je hurle comme un putois :

-JON ! SORT D'ICI !!

Mon " ami ", ou plutôt mon "camarade forcé", qui avait glissé sa tête dans l'entrebâillement de la porte, glousse et la referme. Je soupire en essayant de calmer ma crise cardiaque. Putain faut qu'il arrête de me faire sursauter cet abrutit !

Je met un jogging et un t-shirt au hasard quand Alfred frappe à la porte :

-Monsieur Damian ?

-Oui Alfred, Jonathan est là ! J'avais remarqué...

-Voulez vous que je le laisse entrer ?

-Oui c'est bon, je me suis changé.

-Bien monsieur.

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