Chapitre 7
Ses grands yeux innocent ne me lâche pas d'une semelles. Il dit, toujours souriant :
-Ok !
-A plus.
-A ce soir Damiaan !
Toujours à crier...
Bon au moins il sourit de nouveau. Alfred pourra pas me dire que je fais pas d'effort.
Je sort de la maison et rejoint mon père dans sa voiture. Aujourd'hui il a pris la plus discrète et passe partout. Personne ne doit savoir qu'il fait partit d'une escouade spéciale et qu'il est milliardaire. Déjà que moi je suis pas censé savoir pour son boulot. Mais voilà, je suis trop curieux, et je l'ai vite découvert. Il m'a suffit de fouiller ses deux premiers tiroirs de boulot et son PC. Simple.
Nos proches savent juste qu'il travaille pour l'armée. Il n'en dit jamais plus. Il a sûrement pas envie de voir débarquer à la maison des malades qui pourrait s'en prendre à lui.
Mais un geste de sa part me sort de mes pensées et m'étonne. Il a posé sa main sur mon épaule. Je n'ose plus bouger. Nous sommes à un feu rouge, alors tout me parait soudainement trop immobile. Soudain sa voix résonne dans l'habitacle :
-Désolé pour hier soir. Mais comme tu as tes entraînements en semaine, je préfère que tu te couche tôt, même si Jonathan dort à la maison, ok ?
-Oui...
Sa main quitte ma veste pour se reposer sur le volant. Il continue, toujours les yeux sur la route :
-Vous vous entendez bien avec Jonathan.
-Oui.
-Vous me faites un peu penser à Clark et moi.
-Ah bon ?
-Oui. Je l'ai toujours repoussé, son père. Il m'énervait beaucoup. On s'est battu beaucoup de fois d'ailleurs. Mais il ne m'a jamais lâché. Même dans les pires moments il était là pour me rappeler que la vie vaut la peine d'être vécu. C'est pour ça qu'il est ton parrain.
Il ne m'avait jamais dit tout ça... Il rajoute avec un léger sourire :
-Ça me fait plaisir qu'il t'aime autant.
Ses derniers mots semblent si tendre.
Mon cœur se serre.
Je me sens si proche de lui d'un coup. Il s'ouvre à moi et c'est si rare...
Je baisse la tête, incapable de dire quoi que ce soit. Malgré ma gêne, j'aimerais que le trajet ne s'arrête jamais.
Sa voix s'élève encore pendant qu'il me décoiffe :
-Clark le dit toujours : « On a tous besoin d'amour pour avancer ».
Ses doigts quittent de nouveau mes cheveux et moi je suis comblé. Je ferme les yeux en souriant.
Merci papa...
Il doit être 18h50. C'est bientôt la fin de journée.
Tous les élèves entre 13 et 18 ans sont rassemblés dans le dojo. Aujourd'hui on s'entraîne au sabre coréen. C'est un sabre plutôt cours à une main. Bon je préfère les bâtons ou les épées à deux mains mais bon. Il faut que j'apprenne le plus de technique possible pour parfaire mon apprentissage, alors je m'entraîne à fond et reste le meilleur. Tous mes adversaires se retrouve à terre, les uns après les autres.
Y en a qu'un qui me fait galérer : Sikheõ Changheline.
Il a quitté l'Inde et il est arrivé en Amérique depuis seulement six mois. Et évidement il parle déjà parfaitement l'anglais.
Il doit faire la taille de Jon, il a mon âge, une peau un peu mate, les yeux tirés et une touffe de cheveux vert sur la tête.
C'est un félin : agile, il bloque facilement toutes mes attaques et ses coups me font reculer aux bords du terrains. Mais j'arrive quand même à toucher ses points d'appuis et à la faire perdre l'équilibre. Je suis plus précis que lui. Cette fois j'arrive même à le désarmer !
Mon adversaire sourit en coin et dit en levant les mains en l'air :
-Tu as gagné cette fois petit singe !
Je grogne en rangeant mon sabre à ma ceinture :
-Arrête de me donner des noms d'animaux, Sikheõ.
-Ça te va bien pourtant...
Il s'avance en passant sa main dans ses cheveux verts. Il se déhanche comme un top modèle sur une piste de défilé. Sa voix et son sourire malicieux sont un peu étrange. En fait...c'est très bizarre à dire, mais on dirait qu'il me drague parfois.
Il rajoute en passant près de moi :
-Agile, malin et dur à attraper.
Il semble calme. Mais d'un coup je vois son bras foncer vers moi. Je réussi à esquiver sa clef de bras et à retourner la situation. Je le plaque au sol. Mais en un instant il me retourne et je me retrouve sous lui. Il chuchote les yeux luisants :
-Mais la panthère sera toujours plus puissante.
Il se prend vraiment pour un maître kung fu avec ses noms d'animaux...
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