Je dis en le lâchant et en essuyant mes joues :

-Je vais partir devant. Je peux les envoyer sur une mauvaise piste, comme ça tu pourras aller frapper le mur pour être libéré.

-Hein ?

-Quoi « hein » ?

-Mais non ! On part ensemble!

Je trouve le courage de croiser son regard. Ses yeux aussi ont l'air rougis par des pleurs. C'est ma faute. J'ai trop honte en fait. J'ai pleuré devant lui, je l'ai pris dans mes bras et je l'ai fait pleurer. Il doit me trouver trop bizarre...

Je...je peux pas rester là.

Je regarde ailleurs et dit en me penchant dehors :

-Si, j'y vais et tu attends au moins une minute avant de sortir.

-Mais, Damian... !

Avant qu'il ai finit, je me met à courir droit devant moi.

Mon cœur bat à tout rompre. J'ai eu tellement honte que j'ai fuis...

Je passe les hais taillées du jardin et cours à l'opposé de Jon. Je réussi à m'éloigner mais soudain j'entends une voix.

Sikheõ n'est pas loin.

Je le vois pas ! Où est-ce qu'il est??

Je me stoppe nerveusement. Il est devant moi, à cinq mètres même pas. Droit comme un piquet, le sourire aux lèvres.

Je fais quoi ? Je me laisse attrapé ? Je cours ?

Sikheõ, lui, a déjà choisis. Le fauve vert s'élance dans ma direction. J'ai plus qu'une seconde pour faire un choix !
La voix de Jon arrive à mes oreilles. Il a crié depuis la piscine :

-COURS, DAMIAN !

Je réagis tout de suite et me jette par dessus une hais sans réfléchir. Je cours comme un dératé en prenant le plus de virage possible.

Sikheõ est rapide et endurant, mais pas aussi agile que moi. Et puis je connais ce jardin sans fin comme ma poche. Dans un virage, je choppe une branche au dessus de ma tête. Je me balance à elle et saute sur la partie supérieur du jardin. Je traverse le petit pont de l'étang et me retrouve sur le chemin de gravier qui mène au parking et aux garages. Je sais qu'à gauche des portes de garages, il y a un balcon un peu bas. Je pourrais m'enfuir par ce balcon et rejoindre la terrasse de la piscine sans problème.

Espérons juste que Cybi ne m'attende pas là. Mais il ne connaît pas ce chemin, ça devrait aller.

Attends. J'entends du gravier s'enfoncer plus loin. Il arrive ! Vite ! Je grimpe en un clin d'œil le balcon et atterrit sur la terrasse.

Cybi est assez loin ! Je peux le faire ! Sous les encouragements de Jon et Dick je fonce tête baissée. En un éclair je frappe le mur et Cybi et Sikheõ goûte à une défaite totale !

Jon et moi explosons de joie en nous moquant des perdants !

Dick, de loin, nous félicite sous le regard amusé de son petit ami. C'est un grand enfant ce type quand même...

Mes yeux se pose sur mon père qui est attablé avec le reste de ma famille. Il a un léger sourire qui adoucie un peu son visage. Je répond à son sourire sans m'en rendre compte, encore dans mon euphorie.

Alfred nous invite à venir à table, et nous dévorons mon gâteau d'anniversaire .

Jon ne me lâche plus. Toute à l'heure je me suis simplement levé pour aller chercher une serviette, et bien le plus jeune m'a suivit en continuant à parler. Quel joie de l'avoir près de moi comme ça...
Comme je le regarde en riant, il me demande en fronçant ses sourcils noirs :

-Quoi ??

-Rien, rien !

Je lui fait face et lui met sa serviette sur la tête, comme un voile. Il grogne alors je ris, heureux de pouvoir l'embêter. Qu'est ce qu'il m'avait manqué...

Je lâche le tissus et murmure en repartant comme si je ne disais rien :

-Merci.

L'après-midi passe à toute allure.