C'était extraordinaire.

C'est complètement différent de quand je le fais seul...

Jon chuchote en mettant ses mains sur son visages :

-Damian ?

-Oui ?

-Tu peux monter la couverture s'il te plaît ?

-Oui bien sûr. Mais attends, je vais t'essuyer avant.

Il geins en se redressant :

-J-je peux le faire moi.

Il est vraiment gêné maintenant. En même temps, il est nu devant moi. Je le rassure en le repoussant pour qu'il s'allonge :

-Ne t'inquiètes pas, je ne regarderais pas...

Mes yeux quittent alors son corps si agréable pour tenter de le détendre.

Il dois m'observer là, sûrement étonné que je sois si compréhensif.

C'est donc sans rien dire que je me lève et que je vais chercher deux serviettes chaudes dans ma salle de bain privée. Je me penche au dessus de Jon et essuie soigneusement son ventre et sa poitrine. Sa respiration s'est calmée, mais son cœur semble ne pas vouloir ralentir.

Une fois satisfait de mon travail, je lui demande :

-Tu veux faire toi même pour en bas ?

-O-oui.

Il prend d'une main tremblante la serviette de mes mains.

Je me redresse et m'assoie sur le lit, dos à lui. Comme ça il pourra le faire sans gêne. Et puis moi aussi je dois m'essuyer.

J'espère que je n'ai pas été trop brusque putain... Je m'en voudrais toute ma vie de l'avoir fait souffrir.

Voilà. Là c'est bon.
Jon m'appelle doucement :

-Damian ?

Je tourne alors la tête vers lui. Il s'est assis en tailleur. On dirait qu'il cherche ses mots...
Il finit par demander :

-Ça...ça t'as plu ?

Je soulève à peine mes sourcils et dit sans détour :

-Ma serviette trempée répond pas à ta question ?

Il rougis d'un coup mais continue malgré tout :

-Heu o-oui ! Mais je voulais dire...tu n'es pas déçu je sais pas... ?

-Toi oui ?

-Non !

-Bah voilà tu as ta réponse.

Il baisse la tête. Quoi ? C'est pas ce que je devais dire ?
En même temps...ça ressemble à la fois où je lui ai dit « alors n'en parlons plus » alors que lui avait osé me dire qu'il m'aimait. Il faut que je sois plus doux bordel.

Je soupire à ma connerie et glisse mes fesses jusqu'à lui. J'allais poser ma main sur la sienne mais il l'a retire en disant à voix basse :

-Te force pas.

Putain voilà, j'ai encore merdé. A chaque fois qu'il a ce regard plein de déception, j'aimerais juste mourir!

Trop inquiet de le perdre, je m'avance encore et lui reprends les mains sans gêne.
Il me regarde. Impassible. Comme je ne parle jamais de mes sentiments, il a besoin d'actes de ma part. Donc là, il attend. Il attends un acte de ma part.
Et bien pas cette fois.

Je prend mon courage à deux mains et lui dit :

-Je me force jamais avec toi. Parce que je peux être naturel quand on est que nous deux. Et mon naturel c'est de vouloir être juste avec toi.

Les yeux de Jon se remplissent d'eau luisante. Je continue, le cœur serré :

-Pardon de te donner parfois l'impression de ne pas t'aimer ou de t'utiliser je sais pas... C'est tout le contraire. Déjà tout à l'heure, dans la piscine, je n'arrêtais pas de te regarder. Bon, au début c'était juste parce que tu étais le plus bruyant...

Jon rit timidement. Rassuré, je continue :

-Mais ensuite...je sais pas, j'ai pris conscience que mon regard sur toi avait changé. Mais pas seulement mon regard, mes envies n'étaient plus les mêmes, les choses que je pensais savoir sur toi, et le rôle dans lequel je t'avais casé depuis toutes ces années... Je pensais avoir besoin d'un fan, mais en fait...j'avais besoin...de...

Jon s'approche et me sourit tendrement. Il sait que je ne finirais pas cette phrase. Il connaît ma peur de prononcer ces choses trop importante. Ça me ferait trop peur. Comme si, le fait que je le dise à voix haute, rendait cette chose plus fragile et plus susceptible de se briser. Comme si ma voix déraillée, risquait d'entacher ces mots si lourd de sens.

Et puis...est ce que je mérite tout ça ?

L'éternelle questionnement de ma vie.

Les doigts de Jon se resserrent autour des miens. Je le regarde de nouveau, perdu. Mais je réussi très vite à me raccrocher à ses paroles si douces :

-...tu as besoin d'amour et d'attention. Comme n'importe qui. Et moi, j'aimerais t'offrir tout ça, parce que j'aime la personne que tu es. Et maintenant que j'ai goûté à ton...amour, j'ai tellement envie d'aprofondire notre relation.

Ému, je n'ose plus rien dire. Ne rajoute rien Damian, tu vas tout gâcher.
Je me penche à peine en avant et nos lèvres se rencontrent de nouveau.

Après un doux baiser, nous nous rhabillons et nous rejoignons nos amis.