Chapitre 44

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La colère, la jalousie, la rage, viennent se meller à ma tristesse et me font vriller :

-Je...j'en ai rien à foutre ! Je m'en fou que vous ne m'aimiez pas !! Jon, lui, il m'aime ! J'ai pas besoin de vous !! Vous n'êtes pas mes frères ! Vous n'êtes personne dans ma vie ! Je vous ais pas choisis ! ET JE LE FERAIS JAMAIS !!

Je me jette sur ma table de nuit et balance ma lampe de chevet sur un mur.

Autre chose vite !

Je dois frapper.

Je dois me défouler !

Je cours dans ma salle de bain et fracasse le miroir avec ma chaise de bureau. Je suis comme un fou. J'erre dans ma chambre et détruit tout ce que je peux. Mon œil parcours la pièce comme un fauve à l'affût de la moindre proie. Quand je retrouve mon katana, je m'attaque à mon lit, et frappe de toutes mes forces le bois du meuble.

Je frappe, encore et encore, en hurlant comme un animal. Comme une bête en cage.

Je crache et balance toutes les horreurs qui me passent par la tête.

-JE VOUS HAIS TOUS !

Puis tout ralentit.

Ma colère s'estompe, le temps de reprendre mon souffle, je regarde autour de moi le résultat de mes caprices d'enfant pourri gâté.

Si Jon voyait ça... Il s'enfuirait.

Je suis vraiment une merde.

Je mérite pas tout ce qu'on m'offre. Je mérite pas cette vie.
Je crois que...je ferais mieux de partir.

Mon corps se remet en marche, et je rassemble de quoi remplir mon sac à dos. Je prends surtout des sous, il ne faut pas que je m'encombre de fringues. J'achèterai ce qui me manque au pire. Un tour par la salle de bain et je suis près.

Mais mes yeux se fixe sur ma porte. Je peux pas passer par là. Ils vont me voir. Mon regard va se poser sur ma baie vitrée. Bon bah par la terrasse alors.

Je met mes docks et jette mon sac sur mes épaules. Mais quand je tire les rideaux, je sursaute : Jason est là ! Appuyé sur la rambarde de ma terrasse. Un sourire en coin.

Et merde...

J'ouvre ma fenêtre en ralant. Il se redresse et s'avance en disant :

-La fugue...déjà fait. Pas très original. Tu reviendra bien vite quand tu n'auras plus de fric.

Il me dépasse et entre dans ma chambre. Je peste en laissant mon sac tomber au sol :

-Putain mais comment tu...

-Hahaa je suis le meilleur que veux tu.

Il savait où m'attendre. Je suis si prévisible que ça ?

Mais la réponse à la question que je n'ai pas prononcer, se fait entendre :

-Et puis on est frère après tout, non ? Je sais comment tu pense.

Je détourne les yeux pendant que mes joues chauffent lentement. Je ne voulais pas que Dick et Jason se sentent mal à cause de mes paroles. C'est à Tim que j'en veux.

Mais je ne dirais rien. Trop honteux pour ne pas s'en vouloir, mais trop fière pour s'excuser.
Chui pathétique...

Jason s'avance vers moi et me prend l'épaule. Il se penche à avant pour être à ma hauteur et me sourit.

Il dit à voix basse :

-Hé ! T'inquiètes pas, je t'en veux pas. Je sais que je suis ton grand frère préféré !

Je rougis de plus belle, mais je ne détourne pas les yeux cette fois. Il rajoute en soupirant :

-Aaaaah et dire que Jon t'aime... Comprends pas.

Avant que je m'agace, il me frictionne les cheveux et rajoute :

-Hahaa la tête que tu fais ! Je rigole ! Détends toi, Terreur !

Je ne peux m'empêcher de sourireen coin. Il est con ce mec... Mon frère se relève et s'éloigne vers la sortie. Avant d'ouvrir la porte, il me lance un petit truc. Je le rattrape in extremis, et ouvre ma main : la bague de Jon...

Je relève la tête, bouleversé. Jason sourit plus tristement et dit :

-Alfred l'a trouvé dans la chambre de Jon. Il a faillit la jeter. Mais, je me suis souvenus de vos jeux quand vous étiez petit avec Jon. J'étais sûr de t'avoir déjà vu avec.

Les yeux de plus en plus rempli par l'émotion, je gémis presque :

-M-merci...

Puis ce crétin se met à rire en sortant :

-Ah et pour ta chambre, j'ai déjà fait pire que ça ! Mais je te donnerais ma recette de bombe artisanale un peu plus tard.

Quel idiot lui aussi. Papa en aura vu de toutes les couleurs avec nous !

Je souris un instant, puis mes yeux retombent sur le petit anneau de plastique au creux de ma main.

Je renifle et m'essuie les yeux. Je dois la mettre à l'abri, dans un endroit où je serais sûr de la retrouver. Là, dans cette boite sur mon bureau. Elle est vide, et je ne crois pas qu'il y ai déjà eu quelque chose dedans. Je dépose donc la bague au fond de la petite boîte de bois et l'a pose sur la plus haute de mes étagères.

Voilà. Quand Jon reviendra, je lui rendrait avec une véritable réplique en or si possible. D'ailleurs je devrais faire un tour sur internet pour voir où je peux m'en procurer de bonne qualité...

Une semaine passe sans que je ne sorte de ma chambre.

Alfred me monte des plats quand mon père ne regarde pas, car ce dernier ne veut pas que je mange si je ne viens pas à table, en famille.

Jason vient parfois me conseiller de nouveaux jeux. C'est le seul qui me sourit encore...

Je n'ai pas revu Tim. Je l'ai croisé une fois, près du garage. On s'est échangé un regard vide et neutre, puis on a pris deux chemins différents.

Dick...est repartit. Je n'ai pas pu le revoir pour m'excuser. Si il y avait bien une personne à qui j'aurais demandé pardon, c'était bien à lui.

Mon père m'a interdit de sortir, surtout en moto. Il me harcèle pour que je trouve un travail et pour que je m'excuse auprès de Tim.
Mais rien à faire. Je reste juste cloîtrer dans ma chambre à attendre le retour de Jon...

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