Briser plutôt que voir s'effacer

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Tu sais, dans ma vie, il y a deux types de personnes : celles que j’aime et celles que je n’aime pas. Eh bien saches qu’au moment où je t’ai vu, une troisième catégorie m’est apparue : celle des gens que j’aime de tout mon cœur.

Tout cela doit te paraître bien puéril de ma part. Pourtant, je crois que c’était le meilleur moyen de te dire ce que je ressens. Enfin bon, puisque je suis lancée, je vais tout t’avouer.

Je n’ai jamais eu de petit-ami. Je ne sais pas pourquoi, mais jusqu’à ce jour étrange, celui de ton apparition dans mon existence, je n’avais jamais réussi à aimer personne. Souvent, j’aurais aimé avoir quelqu’un à mes côtés pour briser cette solitude. Hélas, pour moi, les autres n’étaient que des amis. Mais jamais plus. En soit, c’est déjà quelque chose, tu me diras, mais je pense qu’il s’agit là d’un ressenti plus complexe que ce que mes mots peuvent exprimer. Dire l’indicible ne fait pas partie de mes capacités. Que veux-tu… Personne n’est parfait.

Toujours est-il que je m’égare. Ainsi, j’ai rencontré tant de personnes qui aimaient ou étaient aimées que j’étais presque tenté de me forcer à trouver quelqu’un. Mon fort intérieur s’y refusait toujours, et bien lui en prit puisque c’est sans doute ainsi que j’ai pu arriver devant toi innencombrée de chaines superflues car vides de véritables sentiments. Mhm… Je deviens bien prosaïque, tout à coup. Je ne tiens pas à te faire un discours creux digne d’un film cul-cul pour les jeunes filles qui attendent désespérément un prince charmant dénué de boutons d’acné. Bref… Je m’égare encore.

Je disais donc… Oui ! C’est dans ce vide amoureux insondable que je suis resté coincée pendant bien des années. Dix-sept depuis quelques mois, pour être tout à fait précise. Et puis un jour : paf ! Il a suffit d’un séjour linguistique en Irlande pour trouver celui qui deviendrait maitre de mon cœur. Parfois, on oublie que l’introuvable n’est pas difficile a obtenir : il est juste rare. C’est pour cette raison que je me suis laissé conquérir. Parce que je sentais que tu étais celui que j’aimais absolument.

Ainsi, pendant trois semaines –disons dix-neuf jours parce que j’aime chipoter- je t’ai suivi du regard dès que tu entrais dans mon champ de vision. J’essayais de me rapprocher de toi discrètement, sans éveiller tes soupçons. Et j’y suis parvenue. Je crois d’ailleurs que tu n’as jamais eu de soupçons au sujet de qui que ce soit ; il est temps pour toi d’ouvrir un peu les yeux sur les sentiments des personnes qui t’entourent.

Et puis voilà : j’étais devenue une héroïne de romans à l’eau de rose ! Mon cœur battait fort quand j’étais près de toi, mes rêves étaient chaque nuit visités par ton visage, je pensais presque tout le temps à toi. Même pendant les repas. C’est dire !

Je plaisante, ne t’en fais pas.

Et maintenant, alors que nous sommes dans l’aéroport en train de tous nous dire adieu, je viens vers toit et te raconte mon plus grand secret à ce jour. Pourquoi ? Parce que. Je n’ai pas de véritable raison. Je voulais juste te le dire. Je n’ai pas osé avant, car la suite m’aurait déçu de toutes façons : ton refus m’aurait brisé le cœur, mais si tu avais accepté… c’aurait été encore pire. Nous nous serions aimés tous les deux pendant ce séjour, nous serions restés ensemble… Et puis serait venu le moment fatal. Tout de suite, pour être exact. A présent, j’ai peur que ce que je vais te révéler va te faire me détester…

Nous aurions pu garder le contact, échanger nos adresses mail, nos noms sur facebook, que sais-je encore… Mais qui essaye-t-on de tromper, ici ? Personne. La distance aurait eu raison de notre liaison. Je me connais. Une fois que la corde est rompue, on peut toujours essayer de faire un nœud pour que ça tienne, mais ça ne sert à rien. Au bout d’un moment, j’aurais fini par ne plus penser à toi qu’en apercevant occasionnellement ton nom dans la liste des mes amis sur les réseaux sociaux. Et tu serais devenu le petit ami dont j’avais toujours rêvé, mais que j’aurais dû abandonner à cause des quelques centaines de kilomètres nous séparant. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais voilà comment je vois les choses. Je préfère un rien à un perdu. Pas un gâché. Un rien. Mais il y a pire.

J’hésitais à te l’avouer au début, mais je crois que je me suis un trop révélée pour faire marche arrière maintenant. Je t’aime tel que tu es aujourd’hui. Je ne sais pas si j’aurais pu te voir vieillir, changer, ne plus être tel que tu es à présent. Je ne me serais pas non plus vue vieillir à tes côtés, grandir, me marier, peut-être… Non. Je n’en aurais sans doute pas été capable. Je n’aime pas voir le monde changer autour de moi. J’aimerai toujours ton souvenir, mais il est trop tard.

Adieu…

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