Cette nuit, je dis oui

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Comment pourrais-je arrêter mon excitation ? La joie qui imprègne mon cœur ne peut que se taire. Aujourd'hui, je vais enfin pouvoir m'unir avec la personne que j'aime, ma moitié, mon promis. Notre amour pourra enfin se concrétiser avec la bague qu'il me passera au doigt. Cette promesse qu'il m'a faite aux premières aurores du matin.

Au lieu de m'éterniser au travail comme j'en ai l'habitude, je me précipite à notre domicile, me voyant déjà sauter dans ses bras. Mon sourire qui avait perduré toute la journée, me donne désormais des crampes aux joues. Je m'en fiche, je me dois de montrer au monde entier que je suis la femme la plus heureuse du monde.

Arrivée sur le perron, je souffle un peu pour reprendre contenance, ma main déjà posée sur la poignée. Je rentre, un pas après l'autre. La lumière est allumée dans tout l'appartement, des pétales de roses forment un chemin improvisé sur le sol. Je rougis par cette attention si romantique. Je te reconnais bien là, mon amour.

Je suis sur le point de t'appeler pour savoir où tu es pour enfin te serrer contre moi. Seulement, j'entends un bruit, minuscule bruit. Un gémissement ? Je sens que mes lèvres abaissent mon sourire. Quelque chose cloche, un mauvais pressentiment s'empare de mon esprit. Non, tout mais pas ça. Pitié. Par pitié.

Je dis ton nom en entrant dans notre chambre. Elle est totalement plongée dans le noir mais des bruits, ces satanés bruits en sortent. J'allume la lumière et je peux enfin voir. Un véritable cauchemar se produit devant mes yeux. Tu es au-dessus d'une autre, en train de la prendre. En m'entendant rentrer, vous hurlez tous les deux de surprise. Cette inconnue, prend rapidement ses affaires et s'enfuit en me bousculant, je n'ai même pas le temps d'analyser réellement son visage. Une pure chance pour elle.

Tu t'approches de moi, utilisant déjà tes fameux mots doux pour essayer de me contrôler. Les tremblements que produit mon corps n'ont pas l'air d'avoir de fin. Je sens alors ta main se poser sur mon épaule. C'est le geste de trop.

Ma main s'abat sur ton visage. Tu es surpris, je le vois au fond de tes yeux. Tu ne m'en croyais pas capable. Trop d'émotions me bouleversent, je suis complètement perdue. Pourtant il y a cette envie qui commence à germer au fond de moi, celle de te posséder.

Je ne fais même pas attention à ton cri de colère, tu es hors de toi. Non, ma colère est bien plus grande que la tienne, tu n'as pas idée...

Tu me tournes le dos, prévoyant déjà de t'enfuir ailleurs, emportant avec toi notre relation. Sans réfléchir un instant, j'attrape le vase à ma gauche, un de tes nombreux cadeaux. Le bruit que ton corps fait, quand tu t'évanouis après le coup que je viens de t'assener, redonne un souffle d'espoir à mon pauvre cœur.

Personne, ni même toi, pouvait m'empêcher d'accomplir ce que mon être désirait. Je t'ai attaché à ton fauteuil favori. J'ai bien dû mettre tout notre gros scotch sur tes poignets et chevilles. Cela en valait la peine.

Il ne te faut pas beaucoup de temps avant de reprendre connaissance. Dans ma main, je fais tourner mon nouveau jouet. Je l'ai trouvé dans le tiroir de la cuisine. Sa lame brille sous les néons de la salle à manger. L'effroi s'empare de toi chéri. Tu gesticules comme tu peux et m'ordonne de te relâcher. Sans attendre, le couteau se plante dans ta tendre chaire. J'ai visé la carotide. Je vois le sang s'écouler de la blessure que je viens de t'infliger. Des convulsions émanent de ton corps, je crois bien que tu ne ressens que de la peur en sentant la vie te quitter.

Il te fallut de longues minutes avant de rendre l'âme. Je n'ai pas détourné le regard une seule fois, je voulais imprégner dans mon esprit ce délicat moment. Je me décide de m'avancer vers toi quand je suis bien sûre que tu ne sois plus là. Je termine mon travail, une nouvelle lueur dans les yeux, un sourire terrifiant défigurant mon faciès

La police défonce la porte d'entrée, elle n'était pas fermée pourtant. Je crois bien que les voisins nous ont entendus nous amuser. Des agents nous entourent, nous pointant avec leurs armes. Ils me crient de lever les mains bien en l'air. J'abdique, dans mes mains se trouve ta tête ruisselante de ce liquide rouge et chaud. Je dis alors d'une voix enjouée : 

<< Je lui ai dit oui ! >>

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