Ombre.

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- Bonne soirée ! Ne fais pas de bêtises !

C'est la derniere phrase que lui dit son père avant de rejoindre sa mere dans la voiture. C'etait une fraiche nuit de decembre. ils devaient se rendre chez des amis de la famille pour un diner. La maison leur appartenaient, à lui ainsi qu'à son vieux chat noir, Pistache, qui ne daignait montrer le bout de son nez que lorsqu'il avait faim. Il était 19h. Le programme était simple. II avait fait ses devoirs en avance et avait descendu sa console de jeu afin de pouvoir profiter du gigantesque écran plat qui tronait dans le salon et qui faisait la fierte de son paternel. Une pizza tout juste sortie du four lui faisait de l'oeil depuis la table basse mais il decida de la garder pour plus tard. Il attaquait donc cette longue soiree de gaming qu'il attendait depuis de nombreuses journées.

C'était quelqu'un de reservé, voir même de renfermé sur lui-même. Il n'avait que peu d'amis et préférait la compagnie de son chat à celle des humains. Cette soirée, c'etait une bouffée d'air frais, loin des attentes de ses parents, de la pression quotidienne qui devenait de plus en plus lourde chaque jour.

Il joua durant plusieurs heures, il s'amusa comme jamais. Son divertissement était des licences excessivement gores, qui lui permettait de se défouler. Puis il décida de faire une courte pause afin de pouvoir manger sa pizza. Cette dernière étant froide, il décida de la rechauffer dans la cuisine. Il la mit dans le micro-onde et patienta en regardant son portable. Soudain un détail dans la cuisine capta son attentation. En effet, il s'aperçu que la machine à café qu'il avait offert à sa mère n'était plus d'un rouge flamboyant, mais s'était doté d'un blanc fade. Etonné de ce changement, il tenta de la faire fonctionner mais en vain. Finalement, la sonnerie de son repas l'interrompit, et il décida de passer à autre chose.

Cependant, il remarqua une fois arrivé dans le salon qu'il avait oublié de se reservir à boire. Il fit vite la navette entre les deux pièces pour prendre de quoi se désaltérer. Il vit à son retour que la télé était éteinte, l'image entièrement blanche. Il poussa un grognement et s'approcha afin de régler le problème. Mais après de longues minutes rien n'y faisait, elle refusait de se rallumer. Agacé, il se rendit vers le téléphone blanc pour appeler ses parents mais lorsqu'il prit le combiné dans sa main, il n'y avait aucune tonalité. Le ligne semblait comme coupée.

Il raccrocha lentement, et commença à regarder autour de lui tout en se grattant nerveusement le bras. C'est alors qu'un cri venant de la cuisine le fit sursauter. Il reconnu son chat, et malgré la peur qui l'envahissait, il y fonça. Il y trouva son chat étendu sur le sol, une partie devenu blanc, et la gueule grande ouverte. Il tomba à genoux et rampa vers son animal qui l'accompagnait depuis toujours. Il essaya de le faire réagir sans pour autant comprendre ce qu'il lui était arrivé. Mais rien n'y faisait, la vie l'avait quitté. Les yeux du jeune homme commencèrent à se remplir de larmes, mais très vite quelque chose l'empêcha de pleurer sa perte. Le bruit de gouttes tombant à intervalles reguliers. Il fixa l'évier, hors aucune goutte ne s'en échappait. Il sentit quelque chose tomber sur son épaule, et comme par réflexe, il leva la tête.

Une créature entièrement noire le fixait avec ses grands yeux noirs . Elle devait faire 2 mètres et était dotée de longs bras ainsi que de doigts crochus. L'adolescent manqua de laisser échapper un cri mais rien ne sortit de sa bouche. Sa gorge se noua et il ne put contenir ses tremblements qui devinrent de plus en plus violents. La bête detourna son regard, et posa l'un de ses doigts sur l'ombre du frigo bordeaux qui était faiblement éclairé par la lumière au plafond. Dès qu'il l'eut touché, elle disparu et assitôt l'objet perdit sa teinte originelle pour devenir entièrement blanc. Il fit ceci avec plusieurs objets avant de se tourner vers sa prochaine victime, le pauvre garçon qui se tenait terrifié devant elle. Par réflexe et sans doute par instinct de survie, il prit son chat sous son bras et d'un bond, il atteignit le fond de la pièce. Il attrapa les derniers objets que la créature n'avait pas touché et les lança dans sa direction. Ils lui passèrent à travers sans lui faire le moindre mal, et ne purent entraver son avancée macabre. Et c'est à ce moment que le destin décida de s'en méler. Le jeune garçon, submergé par la panique, trébucha et heurta l'un des nombreux interrupteurs de la pièce. Le spot le plus puissant s'activa et percuta la bête de sa lumière aveuglante. Cette dernière poussa un hurlement si puissant qu'elle brisa la plupart des vitres environnantes. Profitant de cette diversion, il fuya la pièce pour se réfugier à l'étage, le monstre lui refusant l'accès à la sortie. Il claqua la porte de sa chambre, et se réfugia dans son placard. Il pouvait toujours entendre les hurlements de la bête qui semblait tout fracasser autour d'elle. Sa respiration était haletante, et de la sueur ruisselait le long de son visage. Tout semblait flou autour de lui, et il avait du mal à réfléchir, lui qui était d'habitude gouverné par la logique.

Il sentit tout à coup un spasme entre ses bras. Son chat, qui devait être mort, se remit à bouger. Il n'était pas décédé, il s'était seulement évanouit. Le fait d'imaginer son compagnon revenir à la vie lui retira tout raison, et il le tint à bout de bras pour admirer son ami. Mais il constata très vite que quelque chose n'était pas normal. L'animal était devenu entièrement blanc et de la bave noirâtre s'écoula de sa gueule. Il ouvrit les yeux, dévoilant des iris entièrement blanches, et il se jeta sur son maitre, lui lacérant le visage. Par réflexe d'auto-défense, l'adolescent jeta le chat hors du placard. Le félin poussa des crissements puis fila se cacher sous le lit. Le désespoir envahit le jeune garçon, il était seul et il devait à tout prix quitter cet endroit. Tout était silencieux. La créature n'hurlait plus. Puis un craquement vint interrompre cette tranquillité pesante. Celui des pas sur les escaliers. Elle approchait. Il devait s'enfuir au plus vite. Mais il n'avait plus aucune issue a part une seule, la fénètre lui faisant face. Le claquement de la porte étant forcée le décida.

Il se rua vers la fenètre, résigné à passer à travers. Pendant qu'il courait, il entendit le son familier du moteur de la voiture de ses parents. Il était sauvé. Il plongea et traversa la vitre qui explosa en morceaux, le coupant à plusieurs endroits. Il chuta de l'équivalent d'un étage, et atterit lourdement sur la pelouse devant l'entrée de sa maison. Son bras droit lui faisait horriblement mal, mais ses pensées n'étaient dirigées que vers le salut qui lui faisait face. Il se releva péniblement et se traina jusqu'a la voiture. La rue était mal éclairée, et il ne voyait pas clairement l'intérieur du véhicule. Une fois suffisamment proche, un cri d'effroi lui glissa des lèvres. La voiture habituellement noire était devenu blanche, et ses parents étaient devenus comme son chat, des monstres en train de se débattre pour échapper à cette prison de taule. C'est alors qu'une main se posa sur son épaule. Il reconnu les longs doigts qui l'avait terrorisé quelques instants plus tôt.

Il sentit sa conscience s'évanouir. Les couleurs autour de lui s'effacaient pour ne laisser plus qu'un blanc fade, puis vint le vide et enfin le néant. Il n'était plus maitre de lui-même. Il n'était plus rien. C'en était fini.

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