Basculement
« La nuit qui se couche…
Un nuage qui cache les étoiles…
Des flocons qui tombent…
Un reflet sur l’asphalte…
Deux lumières rouges qui sortent soudain de l’obscurité…
Le bruit du verre qui éclate…
Le vent de la mort qui souffle. »
Non, ce n’est pas le dernier texte de sensibilisation à la sécurité routière, qui en soi m’importe peu, mais une simple métaphore. N’avez-vous jamais remarqué à quel point, en tous domaines, une petite chose peut faire s’effondrer tout un monde en une fraction de seconde ? Le bonheur de toute une vie peut s’écraser en une seule phrase, et pourtant on ne cesse de s’y attacher, à ce bonheur. On veut le construire, on veut se battre pour l’atteindre, on veut l’obtenir et le brandir comme un trophée à tout son entourage. Jusqu’au jour où le mauvais flocon fera déraper le tout. Un mauvais flocon dont l’arrivée n’avait jamais été signalée. Un mauvais flocon qui n’avait rien à faire là, si innocent, aléatoire et imprévisible, si bénin et pourtant si incroyablement destructeur…
On ne marche que sur du cristal. Des feuilles de cristal. Au-dessus, il y a ce bonheur. En-dessous, c’est le malaise, le regret, l’oubli et le néant.
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