Tristesse choisie
Parfois, on a envie de se rappeler un peu de chagrin, via quelque mélancolie automnale ou autre nostalgie passagère. Parfois on se sent simplement stupide quand on sourit. Curieux, non ?
Et pourtant, il y a des moments où on se sent élevé par le chagrin, parce qu’être soucieux, c’est avoir besoin de réfléchir, de penser, c’est faire travailler l’esprit… et que souvent, l’être heureux passe pour quelqu’un sans ennuis, qui n’a pas à se soucier de quoique ce soit, qui ne réfléchit pas…
Non pas qu’être triste soit vraiment un plaisir, mais on y trouve davantage d’expérience que dans le bonheur. D’ailleurs ceux qui ont un passage difficile le reconnaissent : ils en ressortent plus forts.
Et l’enfance facile, est-elle un vrai cadeau ? Pas sûr. Quand on se casse les dents sur un sérieux problème une fois livré à soi-même, et qu’on a aucune expérience des difficultés, on en ressort parfois en mauvais état… si on en ressort.
Peut-être est-ce là la base de quelque comportement dépressif, convaincu qu’on est plus réfléchi dans la tristesse que dans le bonheur. Un désir inavoué d’esquiver la simplicité… et de s’endurcir.
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