Retour à la vie
C’est assez étonnant à quel point, passé une dépression, il est long de se remettre à la vie.
Est-ce parce que notre esprit a été trop torturé tout ce temps que nous semblons parfaitement marginaux ? Est-ce parce que nos habitudes ont changé, alors que nous étions seuls et coupés de tout ?
Peut-être qu’une raison est notre absence. Sans cesse enfermé dans de lointaines – et non moins mauvaises – pensées, on passe rapidement pour des personnes à l’écart, des étrangers… Ou alors, empreints de toutes les émotions fortes que nous avons vécu jusque là, tous nos sentiments ne sont que trop forts. On déteste avec franchise, on aime avec ardeur, et l’un comme l’autre, on fait peur.
Est-on marqué à vie ? Est-ce si dur de de réintégrer ? Tant de questions se posent. Lorsque je me regarde, je me rends compte comme ma franchise peut déstabiliser mes interlocuteurs. J’ai perdu mes repères sociaux, je suis sortie du moule de la communication édulcorée standard. Je me sens enrichie, plus franche, je ne passe plus par divers codes pour exprimer mon ressenti et je vais droit au but. Mais est-ce que j’y gagne franchement ?
Je fais peur quand j’aime car je suis trop directe, je fais peur quand je me replie sur moi-même car je suis trop mélancolique… Pourtant, je ne suis pas si différente. A moins que je ne m’en rende pas compte à cause de ce malaise passé ?
Et si je n’arrive pas à changer mes sentiments si forts, seriez-vous prêts à affirmer les vôtres afin que nous parlions tous la même langue ?
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