Thomas finissait de s'habiller en repensant à la nuit qu'il venait de passer.

Après leur douche commune, les deux jeunes hommes s'étaient retrouvés sur le lit sans même avoir pris la peine de se sécher et c'était lui qui cette fois avait pris les choses en main et en bouche. Théo avait visiblement apprécié la chose, un peu trop même, car alors que le jeune étudiant espérait continuer leurs ébats d'une façon encore plus intime, il avait senti le sexe de son invité se contracter et un liquide chaud atterrir sur son menton. Thomas avait un instant espéré que la nuit se prolongerait mais après quelques minutes passées l'un contre l'autre, sa tête posée sur le torse poilu de Théo, ce dernier s'était levé pour se rhabiller, expliquant qu'il devait se lever tôt le lendemain. Juste avant de partir, il lui avait dit qu'il aimerait bien le revoir, un soir où ils auraient plus de temps.

C'était grâce à ces quelques mots qu'il allait entamer sa journée de bonne humeur, malgré sa courte nuit. Après tout, même si au départ il n'attendait rien de spécial de ce type de rencontre, c'était la première fois qu'un de ses rendez-vous, lui proposait de disputer un match retour.

Après quelques minutes de marche, il arriva à la fac de sport et se dépêcha de rejoindre Chloé qui devait déjà l'attendre devant la machine à café pour leur traditionnel premier gobelet du vendredi matin. Habitude qui n'existait en fait que depuis le début du second semestre et le premier cours magistral sur l'approche biomécanique de la performance. Après la première heure, ils convinrent tous les deux que le café serait indispensable pour suivre une telle matière, un vendredi à huit heure du matin.

– Oulala, toi t'as ken cette nuit !

– Chloé !

– Quoi ! C'est pas vrai ?

– C'est pas le sujet. T'es pas obligée d'hurler, tout le monde nous regarde.

– Yes, je me suis pas trompée. Et à voir ta tête, ça a du bien se passer, non ? Un plan cul ou une rencontre imprévue ? insista-t-elle, en baissant cette fois un peu la voix.

– OK, t'as gagné. C'était cool et oui c'était un truc programmé, mais imprévu quand-même. Le mec ne s'est pas comporté comme la plupart des autres et il a même proposé qu'on se revoie.

– Je suis trop contente pour toi.

– Enfin, c'est pas la peine de t'emballer non plus. C'est pas un futur petit copain, juste un mec qui m'a pas jeté et que je vais peut-être revoir pour passer une nuit à se faire du bien. À moins que ce soit juste un type un peu mieux élevé que les autres et qu'au final je ne le revoie jamais !

– T'as son numéro ?

– Même pas, je n'y ai pas pensé et il ne m'a pas demandé le mien. Le seul moyen que j'ai de le contacter, c'est par l'appli.

– Et ben, t'attends quoi ?

– Là, maintenant ? Pour passer pour un mec désespéré ou un obsédé sexuel ou mieux pour un obsédé sexuel désespéré ?

– Ah, parce que tous les mecs ne sont pas des obsédés sexuels ? Allez vas-y, envoie-lui un petit message ! Tu bosses pas ce soir ?

– Non, seulement cet aprèm. Je finis à dix-neuf heures et, après, je file directement à la piscine pour m'occuper des jeunes, et j'enchaine avec mon entraînement jusqu'à vingt et une heures quarante-cinq.

– Et demain ?

– Je travaille jusqu'à vingt-trois heures.

– Tu fais chier, Thomas ! Et samedi prochain ?

– En principe, je travaille que le matin.

– Parfait, samedi prochain on se fait une soirée tranquille à ton appart avec le p'tit groupe habituel. Je m'occuperai de prévenir tout le monde et de commander les pizzas. Toi, tu n'auras qu'un truc à faire : le contacter pour lui proposer de passer. Au moins, tu seras fixé et t'auras attendu une semaine, comme ça t'auras pas l'air d'un gros pervers. Tu n'as pas grand-chose à perdre et il est grand temps que tu te bouges, plutôt que de te plaindre !

Thomas hésitait, évidemment que la proposition de Chloé était tentante. Il avait envie de revoir Théo, même s'il ne le connaissait que depuis hier soir et qu'ils n'avaient pas dû échanger plus de deux cents mots. Qui plus est, à la base c'était juste une rencontre pour un plan cul, et rien d'autre. Finalement, Il se dit que Chloé avait raison qu'il s'apitoyait parfois un peu trop sur lui-même et qu'il fallait oser un peu plus.

– D'accord mais...

– Trop cooooool ! cria Chloé, sans lui laisser le temps de terminer sa phrase.