Chapitre 27 (jeudi 30 mars 2017)

4 minutes de lecture

J'arrive au lycée un peu en avance ce matin, il faut absolument que je parle avec mon chéri.

Arthur est installé sur un banc avec Corentin et Florian.

– Salut, les gars !

– Salut !

– Je peux vous emprunter Arthur cinq minutes ?

– Pas de soucis, on a bien compris avec Coco que vous aimiez bien passer du temps que tous les deux, me répond Florian avec un grand sourire accompagné d'un clin d'œil. Hein, Coco ?

– Oui, et on ne voudrait surtout pas vous déranger.

Je ne leur réponds pas, de toute façon je ne sais pas trop quoi répliquer. Arthur ne dit rien non plus, et on s'éloigne pour pouvoir parler tranquillement.

– Euh ! j'ai rêvé ou Coco et Flo ont voulu insinuer quelque chose ?

– Je ne sais pas trop, c'était sans doute juste pour plaisanter.

Je lui explique rapidement comment s'est terminée la journée précédente.

– Du coup, pour samedi, on fait comment ? Je le sens pas trop si je dis à mes parents que je vais dormir chez toi.

– Oui, surtout s'ils veulent parler aux miens, c'est mort.

– Il y aurait éventuellement une solution, mais il faut que Julie soit d'accord.

– Dis toujours.

– Ses parents partent tout le week-end, donc si je dis que je passe les deux jours chez elle, personne ne pourra le vérifier ! Et après tout, je te rappelle que pour mes vieux c'est officiellement ma petite copine.

– Ok, je suis partant pour qu'on tente ça. Tu sais, j'ai vraiment envie de passer ces deux jours avec toi.

Quand il dit ça avec sa voix légèrement grave, ça me fait frémir. Enfin, surtout si on remplace ces deux jours par cette nuit, parce que je crois que c'est ce qu'on a tous les deux à l'esprit. Pour une fois, Juju n'est pas arrivée en avance et il faut déjà aller en cours. Je lui parlerai plus tard dans la journée, mais je suis certain qu'elle acceptera.

Comme je l'avais pensé, il n'avait pas été difficile de convaincre Juju. Il ne reste plus qu'à espérer que ma mère soit d'accord, car c'est à elle que je compte bien demander. Je sais qu'elle s'en veut, après ce qui s'est passé hier soir, et à mon avis elle n'osera pas refuser. De toute façon, je vais vite être fixé. Je l'entends se garer dans la cour de la maison. Je descends, et je vais à la cuisine pour boire un coup et l'attendre sagement. La voilà qui entre dans la maison. J'ai un peu peur quand-même, j'espère que la conversation ne va pas à nouveau déraper.

– Bonjour, mon trésor.

– Salut, m'man.

– Ça t'embête si on discute cinq minutes...

À entendre son ton tout doux, teinté de culpabilité, je me dis que les choses ne commencent pas trop mal. Je ne lui réponds pas, j'attends qu'elle continue.

– Tu sais... je suis désolé pour hier soir. J'étais énervée et... bref je n'ai pas d'excuse, je n'aurais pas dû parler de Julie, ni de ton caleçon ni... enfin tout ça ne me regarde pas, et d'ailleurs je crois que je ne veux pas savoir.

J'attends quelques secondes, avant de lui répondre.

– De toute façon, j'ai rien à cacher ! Je te l'ai dit, Julie est ma petite copine, et je ne sais pas comment t'as pu imaginer qu'il y ait pu se passer quoi que soit avec Arthur. J'en ai discuté ce matin avec elle, et ça l'a bien fait rire.

Je pousse peut-être le bouchon un peu loin.

– Oh ! T'aurais pas dû lui en parler. Enfin...

– D'ailleurs, en parlant de Juju, elle m'a invité à passer le week-end chez elle, je ne pense pas ça posera problème, n'est-ce pas ?

– Et ses parents...

– Ils sont d'accord, et Juju a dit que tu pouvais les appeler si tu voulais. Je t'ai noté le numéro.

C'est là que tout se joue, car évidement ses parents ne sont pas au courant, et en plus je serais bien embêté si ma mère les appelait en tant que, maman du petit ami de leur fille.

– Non, pas de problème ! Je te fais confiance mon p'tit Lu.

Surtout, ne pas sauter de joie, rester calme et pas trop souriant.

– Merci... et au fait, tant que j'y pense, je n'ai pas repris de tickets pour la cantine. La bouffe est vraiment dégueu. Ça serait cool si vous me donniez un peu d'argent à la place, pour que je puisse manger dehors.

– Ah, c'est vrai que ce n'est pas très bon ! Tristan a dit la même chose à ses parents. Tu vois qui c'est Tristan...

– Oui, oui. Le fils de ta collègue qui est en seconde, tu m'en as déjà parlé. Alors...?

– J'en parlerai avec ton père, mais considère que c'est bon.

– Merci, m'mam.

Yes, yes et trois fois yes. J'étais un peu hésitant pour les repas, mais j'ai bien fait. Je remonte dans ma chambre, fier de moi, mais avec aussi une petite pointe de tristesse. Alors, c'est ça aussi être gay ? Être obligé de se cacher et de mentir ! En tout cas, ce n'est pas ce que je voulais moi... mais là, je crois que je n'ai pas trop le choix.

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