Chapitre 30 (samedi 9 avril 2022)
Le train entra en gare de Fleurville un peu avant treize heures. C'était Pierre, le père de Théo qui devait récupérer les deux jeunes gens dans cette petite commune, qui ne se situait pas très loin de la propriété viticole familiale. Pendant tout le voyage, Théo avait essayé d'apaiser un Thomas très tendu à l'idée de rencontrer les parents de son petit copain. C'était la première fois que le jeune étudiant se retrouvait dans cette situation, et s'il avait peur de ne pas leur plaire, il avait surtout peur de ne pas savoir comment se comporter et au final, de décevoir son petit ami.
– Ne te stresse pas mon cœur. Je te garantis que mes parents le sont encore plus que toi, c'est une grande première pour eux aussi. Et puis, je t'assure qu'ils sont adorables. Ils m'ont posé tout un tas de question sur toi pour être certains de ne pas dire de bêtises, et pour s'assurer de ne faire à manger, que des choses que tu aimerais. D'ailleurs, au final je n'ai pas pu répondre à la majorité de leurs questions, donc j'espère que tu n'as aucune allergie connue.
– Euh... tu m'as appelé... mon cœur ? répondit Théo, en rougissant.
C'est la seule chose qu'il avait retenu de la longue tirade de son compagnon, qui avait au moins réussi involontairement, à lui faire oublier la situation.
– Ben oui, désolé. Tu n'aimes pas ?
– J'ai pas l'habitude, mais je crois que ça me plait.
Et comme pour donner plus de force à son accord verbal, il se pencha sur le côté, pour embrasser Théo. Les deux garçons échangèrent un long baiser pendant que le train s'arrêtait, et ne furent interrompus que par le bruit de quelqu'un qui frappait sur la fenêtre.
– Merde, mon père ! Dépêchons-nous, avant que le train reparte.
Ils prirent rapidement leur sac respectif, et descendirent du wagon.
– Bonjour les garçons, vous avez fait bon voyage ?
Pierre embrassa son fils, et hésita quelques secondes avant de tendre la main à Thomas.
– Bonjour, je suis content de te rencontrer. Théo n'arrête pas de nous parler de toi depuis presque un mois. Evidemment, tu m'appelles Pierre et on se tutoie.
– Bonjour Monsieur, moi aussi je suis heureux de faire votre connaissance.
– Eh ben, c'est pas gagné ! se moqua gentiment Théo, en faisant un clin d'œil à son père.
Dix petites minutes plus tard, la voiture arrivait dans le hameau de Quintaine, et après avoir pris un petit chemin, s'arrêtait devant une belle maison en pierre. Les deux garçons saluèrent rapidement Stéphanie, la maman de Théo, et montèrent poser leurs affaires dans la grande chambre que celle-ci avait préparée à leur intention.
– Ce n'est pas ma chambre, c'est une chambre d'amis. C'est moi qui ai demandé à maman de nous préparer celle-ci, elle est beaucoup plus grande, et surtout elle a sa propre salle de bain. Mais je te ferai visiter la mienne plus tard.
– Oui, j'aimerais bien voir ça. Dis-donc, il me semble que ton père a dit que ça faisait un mois que tu leur parlais de moi. Un mois, ça correspond à peu près à notre premier rendez-vous, non ? Tu ne leur as quand même pas expliqué comment on s'était rencontrés ?
Théo devint tout rouge, et bafouilla sa réponse :
– Euh... pas à mon père... pas vraiment à ma mère non plus. Enfin... c'est possible que j'aie dit à ma mère que j'avais rencontré un mec canon sur un site de rencontre...
– Après notre plan cul ! insista Thomas, pour asticoter gentiment son petit ami.
– Ben oui, deux ou trois jours après. Tu m'as vraiment plu... dès le début, et encore plus après... lorsque je t'ai vu nu sous la douche.
– Ouahou ! tu ne me l'avais pas dit.
– Ça t'embête ? demanda timidement Théo.
– Non, pas du tout... mon p'tit chou ! On descend manger ? Tes parents doivent se demander ce qu'on fait, ajouta Thomas, avec un clin d'œil volontairement exagéré.
Ils prirent encore le temps d'échanger un dernier baiser, avant de rejoindre Pierre et Stéphanie dans la salle à manger.
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