Cette semaine est passée super vite, le lycée avait programmé une sorte de bac blanc, hier et aujourd'hui. Uniquement avec les matières principales, mais il a quand même fallu réviser activement. Nous n'avions pas fait grand-chose du week-end avec Arthur, et je n'avais pas parlé de ces contrôles à mes parents, sinon je n'aurais jamais eu l'autorisation de découcher. Il était donc hors de question d'attirer l'attention sur ces examens, en ayant de mauvaises notes. Du coup, si mon chéri est bien venu mercredi, mis à part quelques bisous, nous avons passé tout notre temps à travailler.

Il ne reste plus que nos deux heures de piscine hebdomadaires, et finalement elles sont les bienvenues, car elles vont permettre à tout le monde de décompresser et de se défouler. La natation est d'ailleurs une des rares activités sportives que j'apprécie, et grâce aux conseils d'Arthur, j'ai même fait quelques progrès.

Les élèves se changent rapidement dans les vestiaires collectifs, et alors que les garçons partent en direction des douches, je sens qu'on me retient par le bras. Je me retrouve face à un beau jeune homme qui me fait signe de me taire et qui m'attire à l'intérieur de la pièce que nous venions juste de quitter. Aussitôt à l'intérieur, il s'empare de mes lèvres et sa langue vient rapidement câliner la mienne. Je sens l'excitation monter et mon corps réagir, aidé en cela par une main qui s'est introduite dans mon slip de bain.

– Arthur ! On devrait y aller, non ?

– On a au moins cinq minutes. Le temps que toutes les filles soient sorties des vestiaires et que le prof fasse l'appel. Dans tous les cas, on peut compter sur Coco ou Flo pour se porter volontaire pour venir voir ce qu'on fait si M. Brunon s'en inquiète.

Je ne crois pas que ce soit bien raisonnable, mais à l'instant je n'ai plus trop envie de lui dire d'arrêter. Je sens mon maillot tomber à mes chevilles tandis que sa main me caresse...

– Les garçons vous faites... Merde ! Sortez des vestiaires et rejoignez vos camarades. Je récupère mon sifflet et j'arrive.

Arthur sort sans un mot et je le suis immédiatement, manquant de justesse de tomber en remontant mon maillot de bain.

– Putain, fait chier ! Je t'avais dit Arthur !

Je suis furieux contre lui, on n'aurait jamais dû faire ça ici. Je relève la tête pour le foudroyer du regard, mais lorsque je vois sa tristesse et les larmes qui sont au bord de ses yeux, ma colère retombe immédiatement.

– Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?

– Je sais pas... Peut-être qu'il dira rien à personne, arrive-t-il à articuler.

– Bon, dépêchons-nous déjà de rejoindre les autres, et on essayera d'aller lui parler à la fin du cours.

Le prof arrive juste après nous et ne fait aucune remarque. Une fois les différents ateliers mis en place, la séance se déroule normalement et M. Brunon s'adresse à nous comme si de rien était. Je commence à retrouver un peu d'optimisme, il ne semble pas fâché contre nous et on pourra peut-être négocier avec lui.

Arrive la fin de la séance. Arthur me fait un petit signe de tête, et nous nous proposons pour aider à ranger le matériel. Les autres élèves sont déjà sous la douche. Nous ne sommes plus que tous les trois, et c'est finalement moi qui prends la parole le premier, ne supportant pas le silence pesant qui règne.

– Monsieur, nous sommes vraiment désolés de ce qui s'est passé.

– Vous pouvez, tout cela est vraiment... contrariant.

Arthur me jette un coup d'œil, et c'est lui qui se décide le premier à poser la question qui nous préoccupe vraiment.

– Est-ce que vous pensez que peut-être... ? Enfin, on se disait avec Lucas que vous pourriez ne pas en parler... le dire à personne...

– Je vais prendre le temps d'y réfléchir, mais honnêtement ça me parait difficile au vu de la situation. Et puis Messieurs, vous êtes à Charles de Foucauld et je ne crois pas qu'on puisse tolérer... ce... genre de chose dans un tel établissement.

– On comprend bien, mais...

– Vous pouvez rejoindre vos camarades ! Merci pour le matériel.