Le raciste
Je préfère les blanches. Vous pourrez me raconter tout ce que vous voudrez, elles sont les plus belles et les plus agréables à caresser. J’aime me frotter contre elles, les titiller partout, même aux endroits les plus secrets. Et elles n’ont pas peur de moi, surtout.
Ensuite, il y a les jaunes. Mais attention, le jaune se décline en fait sur toute une gamme, de l’ivoire à peine citronné à l’orangé. Mais pour elles, je fais un petit effort et je les tripote volontiers.
Viennent alors les bronzées. Pour celle-ci, je dois vraiment prendre sur moi pour oser á peine les approcher. Elles me soulèvent le cœur.
Et pour finir, l’abomination de la désolation : les noires. Là, je ne peux pas. C’est plus fort que moi, instinctif, viscéral. Je ne peux pas et ne veux pas les toucher. Je ne sais pas comment d’autres y arrivent, mais pour moi, les noires sont un « niet » définitif.
Et en plus, elles sentent vraiment mauvais.
Comment ? ah non, ne venez pas avec vos airs choqués et vos réprimandes de moraline ! J’ai le droit d’avoir mes opinions et de m’y tenir. Oui, oui, toujours vos beaux arguments, la société multicolore est une richesse, et bla bla bla…
Vous ne savez pas ce que je vis tous les jours.
Raciste ? Moi ? n’importe quoi…
Vous croyez que la vie d’une brosse à dent est facile ?
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