Courtes nuits (défi : souvenir de vacances)

3 minutes de lecture

"A quoi ai-je pensé en m'engageant à venir passer mes vacances dans ce nouveau camping ouvert par une de mes amies tunisiennes ?"

Probablement, comme d'habitude, au bon côté de cette opportunité : passer dix jours en Tunisie avec mes amies.

J'avais oublié l'inconfort du camping.

Jeudi, 1h30 du matin

Sarah est venue nous récupérer à l'aéroport. Je pensais passer la première nuit chez elle, à Bizerte, mais nous sommes parties directement au camping.

Quelques jours avant notre départ, elle a créé le site Facebook des Dunes bleues. Les photos de présentation dévoilent un agréable cadre pour une journée entre la plage et le restaurant en plein air.

Mais pourquoi ai-je occulté celles dévoilant les cabanons en bambou ?

Les minutes défilent dans l'obscurité, loin de toute habitation. Sur le dernier tronçon de route, les cactus géants projettent leurs ombres menaçantes, éveillant mon inquiétude. Heureusement, le camping est autonome en électricité et une faible lueur nous accueille au bout de cette route interminable.

Un assemblage de bambous et de roseaux forme un logement atypique difficile à identifier à la lumière des lampes torches de nos téléphones. Deux matelas en mousse sont déposés sur un tapis tressé. Nous ne serons que cinq à dormir sur place cette nuit et Sarah me propose de dormir dans la voiture si je me sens en insécurité. Pas la peine, je suis trop fatiguée pour stresser et je m'endors, à peine la tête posée sur mon oreiller.

Deuxième nuit

Le cadre est charmant la journée, les lieux donnent accès à une plage déserte jouxtant des dunes sur lesquelles se sont érigées les frêles constructions. Le niveau de la mer est monté ces dernières années et les bizertins ont perdu leurs plages. Sarah y a vu une opportunité : aménager son terrain pour leur offir l'accès aux plages de sable fin du Cap Angela; pour la journée, ou le week-end.

Le responsable du tourisme local est venu rendre visite à mon amie ce midi, et tester ses grillades de poissons. Sarah s’est montrée “accueillante”, ce qui signifie en Tunisie “se montrer généreuse et lui offrir le repas". Elle souhaite pouvoir continuer à bénéficier de leurs bons conseils. Il m'a vue, avec ma tête de touriste étrangère. Sarah a oublié d'informer les autorités qu'elle hébergeait des touristes. Elle me raconte ensuite que la police serait passée pendant la nuit, sécurisant ainsi ces lieux.

Je ne suis pas inquiète.

Je commence à apprivoiser ces lieux où douze campeurs viennent passer la prochaine nuit. J'envie un peu leurs tentes opaques. L'air ccirculent entre nos cloisons de tiges de bambous juxtaposés et nous assure des nuits fraîches. Pour l'intimité, c’est autre chose.

Troisième nuit

Les campeurs nous ont quitté mais le restaurant ne désemplit pas du week-end. Sarah a plusieurs amies tunisiennes venues l'aider pour le service. Elles passent aussi la nuit dans les cabanons.

Ambiance garantie jusqu'au bout de la nuit.

Cinquième nuit

Je me réveil de plus en plus tôt. Je n'ai plus le souple squelette des adolescents. C'est un endroit idyllique pour quelques jours mais comment vais-je pouvoir y rester pendant toute la durée des vacances ?

Hier, alors que j'étais sur la plage, une cliente sur la plage m'a demandé si je n'avais pas peur de passer la nuit ici. J'ai joué les braves.

Ce matin,Touta est dans notre cabanon. Le jeune chiot est venu se cacher ici, loin des chiens errants. Un voile flottant au grès du vent nous sert de porte, il est tentant pour lui de venir se blottir près des humains. Touta est la bienvenue, pas les paquets gluants qui nous ont offert un concert de coassements la veille au soir. Comme d'autre, nous empruntons les coussins des banquettes du restaurant pour créer un obstacle à ces indésirables.

Il suffit parfois de peu de chose pour se rassurer

Septième nuit

Le vent s'est levé et les vagues atteignent trois mètres de hauteur. J'ai imaginé nos fragiles cloisons s'envolant pendant notre sommeil et le vent emportant mes vêtements.

Les clients ont annulé leurs réservations pour les deux prochaines journées. Nous sommes tous rentrés chez Sarah, à Bizerte. Une agréable soirée ou nous profitons du quartier historique entourant le vieux port.

Quel bonheur de pouvoir dormir dans un vrai lit cette nuit !

Neuvième nuit

La dernière nuit se passe au camping, les amis de Sarah veulent fêter la fin de notre séjour et l'infrastructure susceptible de nous accueillir tous est à Cap Angela. Cette nuit, nous serons suffisamment nombreux pour ne pas craindre les rôdeurs. Nous avons survécu à cet étrange séjour.

Je suis contente de retrouver notre cabanon et ses matelas en mousse. Nous n'allons pas beaucoup dormir cette nuit.

Si les vacances avaient pour but de se reposer, cela se saurait, non ?

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