Pourquoi ?

3 minutes de lecture

J'ouvre lentement les yeux. Je me sens encore engourdie et ma vision est quelque peu trouble, mais je parviens tout de même à distinguer ce qui m'entoure.

Je suis allongée sur une paillasse, reposant elle-même sur un plancher en bois. En face de moi gît Eren, ses grands yeux verts mi-clos. Il est bâillonné et ses mains sont liées dans son dos. Je tente de me lever pour me diriger vers lui, lorsque je constate que j'ai aussi les mains enchainées et une barre métallique entre les dents. Un filet de bave coule le long de ma joue, formant une petite flaque sur le drap blanc qui recouvre le tas de paille.

La petite salle dans laquelle nous nous trouvons est seulement éclairée par la lueur de la lune qui passe à travers une grande fenêtre. Elle n'est meublée que d'une armoire en bois et d'un cadre de rangement, fixé au mur auquel je tourne le dos.

Face à moi, de l'autre côté de la pièce, se tiennent deux hommes vêtus de longs manteaux et de chapeaux noirs. Ils nous observent sans rien dire.

En levant les yeux, je découvre Historia. La petite blonde est assise sur une paillasse, les mains libres. Un homme de petite taille aux cheveux sombres et aux grands yeux bleus est agenouillé devant elle. Il murmure :

- Historia . . .

Elle le fixe sans rien dire.

- Je te demande pardon pour tout, ajoute-t-il en la serrant dans ses bras. Pardonne-moi pour tout ce que tu as vécu . . . poursuit-il en s'écartant d'elle pour la regarder droit dans les yeux. C'était pour te protéger, je n'avais pas d'autre choix.

- Père . . . murmure-t-elle.

- Tu n'as jamais quitté mes pensées. Je rêvais du jour où je te serrerai dans mes bras, toi en qui coule le sang de la dynastie royale.

Mes yeux s'écarquillent. Qu'est-ce qu'il vient de dire ? !

- Moi ? demande-t-elle, tandis qu'une larme coule le long de sa joue.

- Absolument, Historia. Notre famille, les Reiss, est la véritable lignée royale. Et tu es l'unique être au monde à pouvoir sauver l'Humanité. Allons-y, viens avec moi, Historia, dit-il en l'attrapant par la main et en se relevant. Là où tout a commencé . . .

C'est impossible ! Je suis sûre et certaine que les Fritz sont la véritable maison royale, je le sais depuis ma naissance et je n'ai aucun doute là-dessus ! Pourtant, monsieur Reiss a l'air convaincu de ce qu'il avance et ni son visage, ni sa voix, ne trahissent la moindre trace de malhonnêteté. Comment est-ce possible ?

Notre amie le suit sans se débattre. L'un des hommes vêtus de noir s'approche de moi et, en constatant que j'ai les yeux grands ouverts, me lance, avec un sourire sarcastique :

- Tiens ? Te voilà déjà réveillée.

Il m'attrape par les chaines qui lient mes mains pour me jeter sur son épaule. Il se dirige ensuite vers mon cadet pour lui faire subir le même traitement, puis quitte la pièce.

Nous sommes emmenés dehors. La fraicheur de la nuit achève de me réveiller. Le mystérieux individu qui nous transporte avance jusqu'au carrosse qui est stationné là. Il dépose mon frère sur le sol de ce dernier avant de m'installer sur la banquette et de s'asseoir à côté de moi. Le cocher ferme la portière et, quelques secondes plus tard, les chevaux sont lancés au trot.

Je lance un regard à Historia, qui est assise à côté de son père, en face de nous. Elle garde le silence et les yeux baissés. Je reporte donc mon attention sur l'homme vêtu de noir. Maintenant qu'il est tout proche de moi, je parviens à distinguer son visage : il a des cheveux et une petite barbichette sombres, les rides qui entourent ses yeux témoignent de son âge, mais ce qui me frappe le plus, ce sont ses iris. Ils sont de l'exacte même couleur que ceux du caporal-chef Livaï !

Ce détail m'intrigue tant que je ne détache mon regard de lui que lorsqu'il me jette un coup d'oeil. Je reporte alors mon attention sur mon petit frère. Il gît toujours sur le sol du carrosse et semble être retombé dans l'inconscience. Heureusement, il n'a l'air de souffrir de rien d'autre que de l'effet de la fléchette tranquillisante.

C'est cela qui m'a brusquement piquée, lorsque je survolais la ville, tout à l'heure. C'est à cause de cela que je me suis soudainement évanouie. Seulement, pourquoi ? Pourquoi m'avoir enlevée, moi aussi ? Je ne possède pourtant rien de particulier, si ce n'est mon sang, mais ils ne peuvent pas savoir . . .

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Ystorienne Histoire ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0