25 décembre, naissance du Christ

25 décembre, mort de l'Antéchrist

25 décembre, jour de mon suicide

Ma pendaison date de quelques jours déjà, mais mon corps n'a toujours pas été retrouvé.

J'attends, assis sur la chaise de mon bureau, qu'on découvre l'homme sans vie qui pend au bout d'une corde. Le noeud était parfait comme j'avais passé les jours précédents à pratiquer les noeuds coulants. Je suis mort dès que j'ai pris mon élan et que la gravité m'a attiré vers le sol. Ma tête n'a pas décroché de mon corps, je n'ai pas asphyxié ; ma colone a cédé.

Sur mon bureau trône en évidence mon manuscrit prêt à être envoyer à des maisons d'édition. J'ai sorti mes toiles les plus macabres et les poèmes écrits avec mon sang pour les coller aux murs. J'ai pris quelques clichés de peur que la police ne détruise tout mon travail et les ai envoyé à quelques connaissances avant de passer à l'action. Une enveloppe signée de mon sang comporte tout ce qu'il faut savoir sur les oeuvres présentes dans ma pièce de l'horreur. Tout est bien rangé dans un désordre artistique propre à mon art. La mort vend et je compte bien de rentabiliser la mienne.

Bientôt, certaines personnes recevront leur lettre et mes secrets seront divulguer par petits morceaux. Un curieux tentera peut-être de chercher toutes les pièces de puzzle qui formaient ma vie. Une enquête sera brièvement ouverte par le gouvernement, mais la conclusion d'un suicide sera apparente. Les civiles sont donc mon seul moyen d'être connu. J'ai pris des jours à trier les noms et les visages des plus enclins à ne pas garder le contenu de mes mots pour eux. Je suis confiant que mon histoire sera reconstitué et je suis impatient d'en voir le résultat.

Je reste attaché à ce monde par ma propre volonté. Je veux voir mon nom sur un journal ou un article quelconque qui me mettrait presque au niveau des poètes maudits.

Demain

Peut-être

On me lira