Il est où le bonheur, il est où ?
Planté dans le sable comme un biscuit dans une crème anglaise périmée, le vaisseau, fumant de sa traversée brutale de l'atmosphère, déclencha tous les protocoles de sécurité : invisibilité, boucliers thermique et sanitaire et messages criptés lancés dans l'espace pour un secours immédiat. Rien de tout cela ne sembla fonctionner. Bien au contraire. La porte principale s'ouvrit et une longue rampe en kevlar poli s'applatit sur le sable. Une lumière trop vive s'engouffra dans l'habitacle. Troakeus revêtu d'une combinaison de sa propre fabrication, histoire de ne pas trop faire peur à l'habitant, se présenta. Il en était à sa sixième tentative d'accéder à l'élite des pilotes et, à chaque fois, il partait dans l'espace vers on ne sait quelle mystérieuse destination. Pour lui cependant, la destination n'avait plus rien de mystérieux. Six fois qu'il se rendait au même endroit à croire que le destin lui chuchotait quelque chose. Il savait donc à quoi ressemblait l'animal dominant de cette belle planète bleue. Il avait toutefois conservé la couleur verte de son déguisement uniquement pour des raisons d'esthétisme. Sa mère, DeuKeus, lui disait toujours que cette couleur lui allait à merveille.
En face de lui, un humain, genoux gonflés, ventre proéminant sur lequel un tapis de poils serrés stockait la nourriture de la veille et peut-être même de la semaine, court sur pattes lui hurlait la bienvenue.
— Z'êtes malade ou quoi ! Tu peux pas garer ton tacot ailleurs, non ? Ma Ginette ! Elle est où ? Ginette !
— Peuple de la Terre, je viens en paix.
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