Thème 3 : Boucle d'effets papillon

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Explications :

L'effet papillon illustre l'impossibilité de prévoir ce qui comporte trop de paramètres, tant et si bien que le plus fragile d'entre eux peut aboutir à un résultat extrêmement différent. Imaginez une situation dans laquelle un événement anodin provoque quelque chose d'extraordinaire, au point de provoquer une autre situation hors du commun, et ainsi de suite jusqu'à reproduire le premier événement, d'apparence anodine.

Public de ce thème :

La créativité est au cœur de ce thème puisqu'il faudra construire non seulement un ensemble de situations anormales, mais en plus parvenir à en faire une boucle. Il est également possible d'essayer d'enchaîner le plus d'événements possible et éventuellement d'imposer un temps de rédaction. Naturellement, la forme du récit aura donc moins d'importance que le fonds, ce qui peut attirer un public plus jeune.

La rédaction peut prendre du temps c'est pourquoi un travail de groupe peut être d'autant plus intéressant !

Tentative de résolution :

Le journal traversa la vitre dans un fracas d'autant plus frustrant qu'il acheva sa course directement dans la cafetière, éclaboussant par la même occasion toute la famille. Les cris de surprise furent très vite suivi d'une indignation plus ou moins verbales, ponctuée par un point sur la table vengeur qui n'eut d'autre effet que de renverser un verre ou deux. La fureur paternelle faisait déjà vibrer les deux jumeaux quand leur mère les envoya aussitôt se changer, s'énervant de leur réaction hagarde.

Une petite heure plus tard, les quatres déveinards étaient dans la voiture, en route vers le travail ou l'école. Jouant du klaxon dans les embouteillages, le père fut à nouveau porté par une rage singulière et par un concours de circonstance qu'il ne s'expliqua pas, embouteilla la voiture de devant juste avant d'atteindre l'école. La pauvre dame avait, selon lui, l'âge de toute la famille réunie et il s'emporta contre elle, tandis que les enfants se résignaient à finir le chemin à pied.

La sonnerie avait déjà retenti lorsqu'ils approchaient de la porte principale et l'autorité du secrétariat les attendait avec une inflexible morgue dans la voix. Leurs explications passèrent pour des mensonges et l'insistance de leur sincérité, pour l'arrogance d'une immaturité aurait nécessité punition... Si seulement le secrétariat avait le pouvoir de les distribuer. À la place, la jeune femme en charge les envoya chez le proviseur, qui se contenta de les renvoyer en cours sans même les faire entrer.

C'était la troisième fois que le professeur expliquait un théorème pourtant simple, mais il avait su proposer un exercice que l'ensemble de ses élèves avaient réussis. Sa fierté pétillait dans son regard comme s'il s'y était fourrée toute la lumière des yeux enfantins. Ils n'étaient vraisemblablement pas encore réveillés mais au moins, ils avaient compris ! La porte s'ouvrit d'un coup et le proviseur fit entrer les deux retardataires qui s'assirent sans un bruit. Silence. Le professeur indiqua triomphalement la leçon du jour et demanda qu'un autre élève leur explique la démonstration. Silence. Il venait de remarquer que ses élèves n'avaient fait compris que ce qu'ils répétaient machinalement.

Dans son bureau, le père écoutait une présentation avec une distante attention. Il ne parvenait pas à oublier on altercation avec la vieille à qui il espérait faire constater des torts partagés. Alors, la présentation d'une technologie qui changerait à peine son business, austère et froide comme les pluies antédiluviennes, ne parvenait pas à le marquer. Il congédia les entrepreneurs en promettant faussement qu'il les recontacterait, puis discuta brièvement avec ses collègues. Eux non plus n'avaient pas vraiment écouté car l'effort de tout réorganiser dépassait les résultats escomptés.

C'était à nouveau un échec. Lassé, épuisé, désespéré, l'homme regarda avec mépris le support de sa présentation. Il avait planifié les coûts de l'opération et le retour sur investissement ; il avait cerné le problème mieux que personne et sa réponse apportait satisfaction à chaque membre d'une chaîne pourtant bien complexe ; il promettait pour chaque acteur un gain de rentabilité sur tous ses concurrents ! Mais le disruptif qu'il était avait également besoin de se nourrir et, n'ayant pas trouvé sa propre clientèle, se résigna à conserver son boulot alimentaire de livreur de journaux...

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