Où et quand
Les jours suivants s’étaient déroulés sans heurt, alternant entre périodes de repos et phases d’investigation. Erwan avait passé en revue les journaux et surveillé les sites web d’information sur un ordinateur de la bibliothèque. La thèse de la mort accidentelle avait bel et bien été confirmée, ce qui flatta son amour-propre et son goût du travail bien fait.
En menant sa petite enquête, il avait également découvert que ses obsèques auraient lieu ce jeudi matin, à dix heures, dans la collégiale Notre-Dame de la ville. Ce dernier élément l’avait d’abord surpris, puis irrité avant de laisser place à une aigre consternation : alors qu’il n’était pas croyant et qu’il n’avait pas mis les pieds dans une église depuis plusieurs années, il fallait encore qu’on l’oblige à une ultime hypocrisie religieuse... Erwan se demanda si c’était vraiment une idée de Linda ou bien si elle s’était laissée convaincre par la famille, son collègue Geoff ou par l’entreprise de pompes funèbres – à moins que ce soit une autre convenance de rigueur, due à son rang social.
Il était passé plusieurs fois à pied devant sa maison pour tenter d’apercevoir sa femme, en vain. En revanche il avait bien vu la voiture de Geoff garée en face du portail. Combien de temps s’écoulerait avant qu’ils ne décident de s’afficher officiellement tous les deux, s’était-il demandé.
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