Notes
En découvrant le thème du concours, Grandeur et Décadence, j'ai immédiatement pensé à deux choses, probablement évidentes... une plutôt drôle, l'autre par trop douloureuse.
La première c'est le sexe, le sexe masculin : y'a-t-il meilleure illustration de la grandeur et de la décadence qu'une verge turgescente qui jaillit à l'orgasme pour finir toute flasque quelques instants plus tard ? Je me suis amusé à réfléchir à un acteur du porno au fait de sa gloire qui, du jour au lendemain, n'arrivait plus à bander. Mais rapidement, moi non plus je n'arrivais plus à bander pour cette idée.
La seconde c'est le cancer et comment il peut réduire à néant toute la grandeur d'une vie, sans aucun respect pour celui qui l'a portée. Là, je n'aurais pas su trouver les mots d'une plaie ouverte.
Puis ce fut la traversée du désert, avec des tempêtes d'idées arides, des sables peu émouvants et pas un oasis pour étancher l'imagination, sans compter les mirages d'intrigues fabuleuses qui s'évaporèrent aussi vite qu'elles s'étaient manifestées.
Et puis j'ai cru voir la lumière avec cette idée de SF à la Philip. K. Dick. que j'ai commencée à développer, où il était question d'une cérémonie très spéciale en neurovision, où l'on voyait son Éminence de la Terre se rendre physiquement au chevet de celui qui avait sauvé l'humanité, malheureusement gravement atteint d'une maladie neurodégénérative... Mais faute de chute satisfaisante, j'ai dû réfléchir à autre chose, tout en me demandant si j'arriverais vraiment à pondre un truc pour ce fameux concours.
La grandeur, c'est facile. La décadence aussi, même si ce n'est pas toujours simple d'avoir de l'empathie pour ses personnages lorsqu'ils sombrent. Mais le point de bascule de l'un à l'autre et le pourquoi, ça c'est plus compliqué et aussi le plus intéressant, il me semble.
Et un matin cette phrase m'est venue : "c'est aujourd'hui le jour de mes funérailles" et j'ai tout de suite senti son potentiel dramatique. Immédiatement on veut en savoir plus. Qui est celui qui parle ? Est-il mort ? Est-il un fantôme ? Ou bien va-t-il assiter volontairement et secrètement à ses propres obsèques ? Le lien avec la grandeur et la décadence n'était pas évident, à vrai dire, mais j'ai eu envie de creuser pour connaître l'histoire de cet homme (oui, dès le début je savais que c'était un homme) et comprendre ses raisons. Rapidement j'ai aussi eu l'idée de la chute finale.
Toute la difficulté a donc résidé dans la découverte et l'écriture de cette trajectoire... où j'ai dû me faire violence pour écrire parfois, au lieu cogiter dans tous les sens, comme je sais si bien le faire. Tout au long de ce travail, j'ai eu des doutes. Est-ce cohérent ? Est-ce que ça tient la route ? Est-ce que ça vaut la peine de continuer ? Mais plutôt que de laisser une énième histoire en plan, j'ai persévéré pour aller jusqu'au bout.
Et maintenant que je viens de publier cette histoire, j'ai toujours des doutes ! Et de la frustration. L'envie de changer le traitement, de retravailler certains passages, d'ajouter, de retirer, etc. Et pourtant il faut savoir s'arrêter... J'ai l'impression qu'elle propose néanmoins quelques idées ou réflexions intéressantes, mais j'y vois aussi plusieurs faiblesses, que je partagerai pas avant d'avoir quelques retours ;-)
Comme j'écris sur Word, je ne prends jamais en compte l'éventuel découpage d'un texte en chapitres Scribay. Cette étape vient après et c'est parfois un casse-tête : faut-il garder des chapitres longs d'origine ou repenser un découpage spécifique. En l'occurence ce texte n'a que trois ou quatre séparations dans mon format Word. Pour la publication ici, j'ai eu peur que ça fasse long alors j'ai opté pour un découpage en chapitres très courts. Le texte est cependant fait pour être lu d'une traite comme une nouvelle de taille moyenne. J'espère que ce choix de découpage ne dessert pas l'ensemble... J'imagine que je ne suis pas le seul à avoir ce genre de difficulté.
Enfin le titre a longtemps été "Il n'y aura pas de rappel" et je l'aime bien à plusieurs égards... je l'ai d'ailleurs gardé pour le dernier chapitre. Mais j'ai succombé à "Clin deuil" à la dernière minute. Changera ? Changera pas ?
Voilà donc ma modeste contribution à ce concours, ou tout simplement mon dernier texte. À voir ce qu'il évoque ou non chez vous... avant la prochaine histoire.
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