Maman
Ah, mon Alcid. Quand il avait huit ans, c’était un bon gamin. Il était très poli. On lui a rarement fait la morale, avec son père. Mais il avait souvent tendance à se trouver au mauvais moment, mauvais endroit. Parfois, je l’appelais mon petit chat noir, parce qu’il lui arrivait toujours quelque chose. Pour sur, on s’ennuyait jamais avec son père.
Alcid, c’était un enfant très sage, très doux. Et surtout, il était vraiment très gentil. Il aimait partager sa vie avec les autres. Il avait tout un tas de petits camarades. Il y avait Julia, Gabriel, Tao, Asphodèle… et tout le monde jouait avec lui, malgré ses petits malheurs. Ils l’avaient accepté. Les autres l’aimaient bien, il était très ouvert. Il parlait à tout le monde et s’intéressait à tout. C’était un garçon très curieux. Et je pense qu’il était plus intelligent que les autres au même âge. Ce n’est pas parce que je suis sa mère, ses notes prouvent ma bonne foi. C’était un enfant un peu rêveur aussi. Il voulait explorer d’innombrables univers, inventait toujours des objets ou des bêtes bizarres avant de leur donner un nom farfelu sorti tout droit de son monde à lui.
Souvent, il souriait aux anges. Il était comme perdu dans ses pensées, qui devaient nous dépasser son père et moi. C’était un adorable petit garçon, la tête dans les étoiles, à imaginer tant de choses que nul n’a pu voir avant lui. Son père le disait niais et boiteux, mais je pense qu’il ne l’a jamais réellement aimé, parce qu’Alcid était fondamentalement gentil. Je crois même qu’il n’y a jamais eu plus gentil que lui.
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