Kohga
Marika passa la porte de la loge du chef de Clan, enleva sa blouse blanche et l’accrocha sur le porte-manteau. Puis elle ôta son masque, laissant apparaître deux yeux verts, une bouche pulpeuse et un grand nez pointu. Son humeur était radieuse.
Elle prit un livre dans la bibliothèque, s’assit sur le divan et commença à lire.
Quelques minutes plus tard, son fils entra à son tour, l’air triste et énervé, balança sa sacoche et claqua violemment la porte.
Marika releva la tête et posa le livre à l’envers sur ses genoux.
— Tout va bien, Kohga ? demanda-t-elle, inquiète.
— Non !
— Qu’est-ce qui ne va pas ?
Kohga se jeta dans un gros fauteuil qui jouxtait le canapé. Ses joues étaient rouge colère et ses yeux brillaient de larmes.
— Y m’ont encore embêté !
— Qui ? demanda sa mère d’un ton calme.
— Pomi et Lenaya et Toni et Cléo…
Marika soupira. Son fils ne s’était plus plaint de ces quatre-là depuis bientôt deux semaines. Elle avait presque cru qu’ils l’avaient enfin laissé tranquille.
— Même qu’ils ont dit que je pourrai pas être chef et que je suis maladroit et que chuis pas un vrai Yiga, sanglota Kohga.
— Pas un vrai Yiga ? Mais pourquoi ? demanda Marika.
Puis elle se figea.
— C’est à cause de moi ?
— Bah oui, ils ont dit que j’étais qu’un Gerudo et pas un Yiga et que j’étais un traître et pis toi aussi !
Le gamin se frotta les yeux.
Marika ne savait pas quoi faire. Son fils n’avait que cinq ans, et les quatre garnements n’étaient pas beaucoup plus âgés. C’étaient des mots bien trop grands pour de si petits enfants.
Elle tapota la tête de Kohga, qui laissa échapper un grognement. Il détestait ça.
— J’en parlerai à ton père, dit Marika, après un long silence.
— Il va les bannir ?
Elle soupira.
— Non, chéri.
— Mais pourquoi ? C’est des méchants, faut les mettre dehors !
— On ne peut pas bannir ces quatre garnements parce qu’ils ne sont pas encore adultes, ils ne peuvent pas survivre sans le Clan.
— Et alors ? demanda Kohga.
— Et alors, le Code d’Honneur ne permet pas de bannir ou d’exécuter des enfants, Din merci !
Le gamin renifla, boudeur.
— Mais c’est des méchants !
— Ils seront sans doute punis. Pas bannis, punis, insista Marika.
Kohga essuya ses yeux mouillés et prit une banane dans le saladier de la table basse.
— Quand je serai chef, je les enverrai dans les plaines méga pourries de Tabanta !
Marika sourit. En se redressant, elle fit tomber son livre, qui s’écrasa au sol avec un petit bruit mat.
"""Bon, ça aura pris du temps, mais je suis plutôt satisfaite de ce chapitre. Allez, c'est pasrti pour la suite !"""
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