Ulysse (fev/mars 2016)

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Pénélope attendant que son Ulysse,

En son bateau sur les eaux glisse,

Dis-moi si en toi s'immiscent,

Des pensées qui de son retour,

Te font douter un peu chaque jour.

Déjà longtemps qu'il quitta Troie,

Prise par un grand cheval de bois,

Ce cadeau qui empoisonné se révéla,

Crains-tu qu'un jour le tien ne soit,

Le corps sans vie de ton cher roi ?

Penses-tu enfin tourner la page ?

Arrêter ton sempiternel tissage,

Effectué lorsque brille le soleil,

Effacé la nuit quand on sommeille,

Pour repousser un second mariage,

Car toujours tu guettes le rivage .

Durera-t-il encore ce stratège,

Pour échapper à ta promesse ?

Tes prétendants tombent dans le piège,

De trône et reine ils ont l'ivresse,

Et croient que lorsque tu auras fini,

Parmi eux tu choisiras un mari .

Mais de ces vautours tu t'amuses,

Maline comme ton marin aux mille ruses,

De fils en aiguille tu tisses,

L'espoir de n'être qu'à Ulysse .

Avec son grand pieu, Reine Pénélope,

Il tapa dans l'œil du cyclope,

Polyphème, ce fils de...Poséidon,

Qui depuis pour venger son fiston,

Agita flots médisants et jaloux,

Pour qu'ailleurs se perde ton époux.

Toi aussi, que d'un œil tu ne vois,

Que la seule raison ce n'est pas,

Car peut-être au chant d'autres sirènes,

Succomba de l'Odysseus le capitaine,

Et si un jour survint sa venue,

Peut-être que de sa Vérité inattendue,

Il te crèvera aussi la vue .

De ses hommes, Circé la magicienne,

Etancha le sauvage appétit,

Attisant leur instinct bestial,

Délaissant leur nature humaine,

Pour être ses animaux de compagnie,

En fait, de vrais cochons, son régal.

Ainsi devinrent ce qu'ils mangèrent,

Circé profitant de cette manière,

Pour ouvrir leurs yeux sur le sort,

Qu'égoïste plaisir fait à tort,

À d'autres créatures qui pourtant,

Ont aussi comme eux droit de vie .

Tous tombèrent sous ses charmes,

Sauf ton Ulysse que rien ne désarme,

Pas même la nymphe Calypso,

Voulant par son amoureuse attitude,

Lui offrir l'immortalité comme cadeau,

Pour rompre sa mortelle solitude .

Mais Ulysse désirait ardemment Ithaque,

Retourner sur son île paradisiaque,

Revoir sa femme et son fils Télémaque,

Et s'il avait voulu entretemps,

Satisfaire quelques coquins penchants .

Pénélope, as-tu déjà eu un soupçon,

Que peut-être ta longue absence,

L'ai tourné vers ses compagnons,

Pour à ta place lui donner récompense ?

Qui sait quelles choses se trament,

Dans le secret du beau navire,

Où point ne les suivent leurs femmes,

Pour assouvir tous leurs désirs,

Ou d'autres joies leur interdire .

Car l'équipage se prit pour Pandore,

Ouvrit la besace du Dieu Eole,

Qui lui fit perdre la boussole.

Se libérèrent les vents capricieux,

Les éloignant plus encore de chez eux,

Peut-être pour pouvoir plus longtemps,

Entre eux jouir de l'instant présent,

De s’en priver ils auraient tord,

Avant d’arriver un jour à bon port .

Pénélope, tous les dieux t'invitent,

À mettre à ton attente une limite,

Et que toi aussi tu profites,

Des gens qui te rendent visite,

Depuis longtemps tu le mérites.

Et si l'homme qui sous ses haillons,

Te parle depuis un moment déjà long,

N'était autre que le Dieu Poseidon,

Accepterais-tu son pardon,

S'il t'accordait quelques faveurs,

Comme ramener enfin ton voyageur ?

Oui s'il accomplissait cette prouesse,

Voudrais-tu devenir sa déesse,

Juste le temps qu'il ramène ton roi,

Qui peut-être continue son Odyssée,

Sur l'eau de là-bas .

DJEDGE - Février-Mars 2016

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