Actéon et Artémis 3
Sur Actéon, fut virulente la caresse,
Pourtant toute d'eau, mais vengeresse,
Jetée à sa face de voyeur qui soudainement,
S'orna de cornes, ou de bois précisement,
De ceux que portent fièrement les faunes,
Comme un rappel du lien avec notre madone,
Dame Nature que détruit sans vergogne,
Son plus terrible représentant : l'homme.
Voyant sur lui s'abbatre malédiction,
D'effroi voulut s'enfuir Actéon,
Et à ses comparses crier au secours,
Qu'ils viennent prestement sans détour,
Mais de nul mot n'accoucha sa bouche,
Car d'Artémis était la volonté farouche,
Qu'à personne d'autres il ne révéla,
La scène qu'il venait de voir là .
En cri de cerf s'évanouit sa parole,
Car ainsi se poursuivit métamorphose,
Jusqu'à son irréversible apothéose,
Splendide créature née d'idée folle,
À l'humaine apparence qui vite s'étiole .
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