Ciel étoilé
La porte claque. Mes pieds crépissent sous les gravats du jardin à mesure que je m'éloigne de la maison.
Il fait nuit sombre, mais lorsque je lève la tête l'obscurité disparait et laisse apparaitre la voûte céleste. Un immense plafond d'étoiles et de gaz, virevoltants à des milliers d'années lumières d'ici. Et dire que des milliards de planètes gravitent ici et là, cachées au regard de tous.
Je me prends à imaginer des mondes lointains. Tantôt crachant le feu sous des milliers de degrés, tantôt en faisant valser des poches de méthane à des vitesses inimaginables. Certains n'ont que des rochers où personne n'a jamais posé le pied, d'autres sont plus froids que l'antarctique.
Et alors que j'inspire l'air frais du soir au goût de rosée, les yeux plongés dans ce voile infini, c'est à ce moment précis qu'apparaît cette sensation éphémère. Ce moment de plénitude qui ne dure qu'un instant, où je me se sent libre, minuscule, heureux, triste, content d'être en vie... Alors je me rends compte que les petits tracas quotidiens ne sont pas si importants que ça. C'est d'ailleurs là que je commence à ressentir la morsure du froid, mais je vole encore quelques secondes de paix car je sais qu'un foyer chaud m'attend à deux pas.
- Chéri, tu rentres ? Il faut encore brosser les dents des enfants et ranger la vaisselle.
Une dernière inspiration, une toute dernière seconde d'admiration avant de détourner mon regard, pour enfin retourner d'un pas décidé à la vie normale.
Annotations
Versions