Chapitre 4

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Oriel se retrouva seul dans la grande pièce, Sawan était retourné auprès de l’empereur. Il observa la pièce un instant, elle était spacieuse et fortement décorée. Un peu trop même à son goût. Il n’était pas habitué à un espace aussi luxueux. De plus, on lui avait dit que s’il avait besoin de quoi que ce soit. Il n’avait qu’à tirer sur une corde près de son lit et qu’un servant viendrait immédiatement.

Il se laissa tomber sur le lit et observa le plafond silencieusement. Il était encore chamboulé par toutes les informations qu’il venait de recevoir en seulement quelque temps passer ici. Avoir retrouvé son père et découvert qu’il s’agissait de l’empereur, était sans doute ce qui le perturbait le plus en ce moment-même. Bien sûr, la mission aussi était inattendue, mais en ce moment, il ne réalisait pas encore pleinement l’ampleur de celle-ci, ce qui la faisait donc passer au second plan dans son esprit.

Il se releva soudainement quand la pensée que d’autres membres de sa famille devaient de ce fait se trouver aussi ici, mais avait-il le droit de partir à leur rencontre ? Il replia ses jambes contre son torse et posa sa tête sur celles-ci. Il avait vraiment envie de partir à leur rencontre. “ Si ça se tombe, ça pourra m’aider à prendre une décision, non ? “, ce fut ce qu’il pensa. Il ne prit pas de décision tout de suite, mais décida toutefois de sortir de la chambre pour aller se balader dans les couloirs du palais et peut-être avec un peu de chance, trouver les jardins. Il avait un grand besoin de prendre l’air.

Il se redressa et sortit de la pièce. Arpentant les couloirs pendant un long moment, il finit par trouver une sortie menant à un petit jardin superbement aménagé. Une fontaine se trouvait en son centre et Oriel décida de s’installer sur la margelle de celle-ci. Son regard passait sur les différentes plantes que possédait l’endroit, en découvrant de nouvelles qu’il tentait d’identifier en les comparant à celle qu’il connaissait déjà.

Soudain son regard violet croisa celui identique d’une jeune femme à l’apparence très raffinée. Elle parut surprise un moment de le voir là, avant de lui sourire avec bienveillance. Sa magnifique chevelure blonde semblable à celle de l’empereur tombait avec élégance sur ses épaules. Une robe dotée de plusieurs variantes de bleus relevait à merveille sa beauté. L’inconnue s’approcha de lui, alors qu'Oriel était resté immobile, ne sachant que faire.

  • “ Enchanté. Serrais-tu par hasard le dénommé Oriel ? “, demanda-t-elle aimablement.
  • “ Euh, oui. Du moins, c’est bien mon nom. “, répondit-il surprit.

Elle semblait savoir qui il était, tandis que lui ignorait tout de son identité à elle. L'ayant observé un instant, elle continua en se présentant.

  • “ Je me nomme Célesna Luminesa de Hauriothy. Je suis la première princesse de l’empire. “
  • “ Oh, euh… Enchantée, votre altesse. “, déclara Oriel en se relevant pour lui faire une révérence un peu paniquée.
  • “ Non, non, pas besoin. Si je ne me trompe pas de personne, et la couleur de tes yeux me le confirme. Nous sommes liés par le sang. “
  • “ Mes yeux ? “, demanda le jeune homme visiblement confus.
  • “ Oui, la couleur de nos yeux est le signe de notre appartenance à la famille impériale. Tu n'avais pas connaissance de ce fait ? “
  • “ Non, pas vraiment. Alors c’est pour ça que je n’avais encore jamais croisé quelqu’un avec cette couleur. “

Célesna lui offrit un sourire indulgent, attendrie par son côté innocent. Son regard ne laissait paraître que douceur envers le jeune homme. Son grand-frère, qu’elle avait souhaité rencontrer depuis si longtemps. Elle devait, sans doute, être la seule au courant de son existence dans les princes et princesses.

  • “ Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ? “, lui demanda-t-elle finalement.

Il acquiesça timidement, ne savant pas trop comment réagir face à elle. La jeune femme le serra affectueusement dans ses bras. Le jeune homme passa ses bras autour d’elle et la prit également dans ses bras. Ils restèrent ainsi quelque minutes. La princesse finit par lui proposer de se rassoir pour discuter un peu. Une question, cependant, le taraudait.

  • “ Vous semblez me connaitre ou du moins savoir qui je suis. Comment cela se fait-il ? “, finit-il par demander.
  • “ Oh, tutoie-moi, voyons ! “, s’exclama-t-elle sous le rire nerveux du jeune homme.
  • “ Eh bien, quand j’étais encore jeune, père m’a parlé une fois de ton existence. Me décrivant ton apparence et ta personnalité, du moins celle du toi enfant. J’avais très envie de te rencontrer, mais je n’en jamais eu l’occasion. Je ne savais pas où tu étais et père refusait de me le dire. “

Oriel se sentit ému. Il y avait une personne dans cette famille qu’il découvrait seulement, qui avait toujours souhaité le voir.

  • “ Je suis aussi heureux de pouvoir enfin vou… Non, te rencontré. Je rêvais de découvrir un jour la famille de mon père. “, répondit-il avec un regard quelque peu émotif.

Leur discussion continua tranquillement, ils se parlaient chacun de leur vie respective avec légèreté. Apprenant un peu plus l’un de l’autre.

  • “ Donc c’est l’ancien chef de la garde impériale, Garsan, qui t’a, pour ainsi dire, élevé depuis tes six ans ? “
  • “ Oui, il est un peu brusque et très strict, mais il est très gentil au fond. “
  • “ Vu son âge, il ferait plus office de figure de grand-père pour toi. “, déclara la princesse avec amusement.
  • “ Ouais, moi en tout cas, je le vois un peu comme ça. Par contre, je ne sais pas si c’est réciproque, pour tout te dire. “
  • “ Je suis sûr que tu dois quand même beaucoup compter pour lui, il n’aurait pas cherché à empêcher Sir Aaïm de t’emmener si ce n’était pas le cas. “
  • “ Sans doute. “, conclut Oriel en souriant.

Son regard s’attrista un peu en pensant à Gasran. S’il acceptait la mission, il ne le revêtait sûrement pas avant très longtemps, voire peut-être même, plus jamais. D’un autre côté, il avait vraiment envie de pouvoir découvrir encore plus cette famille, depuis qu’il avait rencontré Célesna. La jeune femme remarqua son regard troublé et lui demanda.

  • “ Quelque chose te tourmente ? Tu veux essayer de m’en parler ? “
  • “ Oh ! C’est juste que je dois faire un choix, mais que ce n’est pas simple à faire. “, face au regard intrigué de sa demi-sœur, il continua. “ L’empereur m'a fait une proposition. Il veut me confier une mission. Si je l’accepte, il m’intégrera à la famille impériale de façon officielle et si je refuse, il me renverra simplement dans mon village. “
  • “ Oh, je n’étais pas au courant de ça. Et en quoi consisterait cette mission ? “
  • “ Je dois trouver le point faible du roi de Kyovith. Pour ça j’y serais envoyé comme tribut au roi. “

Le regard de Célesna laissa paraitre une réelle surprise, avant de devenir très sérieux, par la suite.

  • “ Je vois. Donc père a choisi de tromper le roi pour gagner cette guerre… J’aurai aimé qu’il opte pour une méthode plus pacifique, mais la fin de ce conflit sera déjà très bénéfique pour l’empire. “
  • “ Oui, sûrement, mais je ne sais pas si je réussirai et puis me servir de la faiblesse de quelqu’un pour le tromper ensuite, me rebute un peu… “
  • “ Je comprends. Pour en revenir à ton problème. Les deux options ont du négatif et du positif, tu dois voir pour toi laquelle semble la plus favorable en fonction de ça. Je ne veux pas influencer ton choix. Après tout, c’est toi qui devras gérer la situation qui suivra ta décision, pas moi. Je pense aussi que c'est par soucis de considération que père te laisse le choix. “

Devant le regard perdu d’Oriel, elle ajouta.

  • “ Tu devrais peut-être noter les pour et les contre de chaque choix ? Viens avec moi. “

Elle le prit par la main et le tira avec elle jusqu’à la bibliothèque, en demandant sur le chemin à une servante qui passait par là de lui apporter du papier, de l’encre et une plume. Une fois arrivée dans la pièce et ayant reçu le matériel d’écriture, ils s’installèrent à une table. Oriel récupéra une feuille et la plume. Célesna ne put s’empêché de lui demander.

  • “ Tu sais écrire ? C’est assez rare dans les petits villages. “
  • “ Oui, la gérante de l’orphelinat est une ancienne gouvernante, elle a travaillé pour plusieurs familles nobles avant de finalement venir s’installer dans notre village. Gasran lui avait proposé de l’aider à fonder l’orphelinat. C’est elle qui m’a appris à lire et écrire, ainsi que d’autre matière. “
  • “ Je vois, c’est merveilleux. “

Oriel dessina un tableau sur sa feuille pour pouvoir y classer les différents avantages et inconvénients.

  • “ Bon déjà quel serait les bons côtés si tu acceptes ? “
  • “ Je serais intégré à la famille impériale, je pourrais apprendre à tous vous connaître et en plus la guerre prendra fin. “, cita-t-il tout en écrivant.
  • “ Les mauvais côtés ? “
  • “ Par contre, si j’accepte. Je vais partit d’ici pendant un bon moment, dans un royaume étranger et inconnu. Je ne pourrais plus retourner au village avant longtemps, voire peut-être plus jamais. “

Célesna lui offrit un regard compatissent, avant de continuer.

  • “ Bien et pour les avantages et inconvénients, si tu refuses ? “
  • “ Je pourrais retourner dans mon village et revoir Gasran, Héliana et les autres habitants. Je ne serais pas obligé de partir dans un royaume inconnu et de faire cette mission qui me rebute un peu. Je pourrais même continuer à suivre les enseignements de Gasran et devenir chevalier. Cependant, je ne pourrais pas être intégré à la famille et comme je serais renvoyé directement, je ne pourrais pas apprendre à vous connaître tous. Et puis, je ne suis même pas sûr de pouvoir devenir un chevalier et vous revoir un jour. “
  • “ Bien, tout est là. Maintenant, je pense que tu devrais prendre un peu de temps seul pour y réfléchir calmement. “

Oriel acquiesça et la remercia. La princesse le raccompagna jusqu’à sa chambre avant de retourner à ses occupations. Elle soupira, déçue d’apprendre la décision prise par son père concernant la guerre. Pendant ce temps, Oriel s’installa sur son lit et regarda la feuille avec concentration. Il songeait de plus en plus à accepter, mais décida de se laisser un peu plus de temps. De façon à être sûr de son choix avant de le partager à l’empereur.

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