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8h
Clermont-Ferrand, lundi, lycée la Fayette
Mégane Floran attendait la sonnerie de huit heures cinq pour aller en cours. De nature
discrète elle savait se faire remarquer. Elle aimait se mettre en valeur, non pas pour être remarquer, même si ça flattait son égo, mais pour elle-même, pour se sentir bien dans sa peau s’assumer. Fille d’un prof de philo et d’une mère sophrologue elle ne faisait pas partie des filles les plus populaires, d’autant plus que Damien donnait des cours dans le même lycée que sa fille. Elle partait généralement plus tôt que son père pour ne pas susciter l’attention. Elle prenait le bus avec Etienne Bess avec qui elle avait noué des liens, d’autant plus qu’ils étaient voisins.
Etienne était le plus jeune de la famille Bess sa sœur Louise, était dans la même classe que Mégane. Il aspirait à devenir Sophrologue tout comme sa mère, il avait toujours été attiré par cette profession, non pas pour mimer sa mère mais bien pour servir son pays et aider ses prochains.
Mégane quant à elle se laissait porter par la vie sans se soucier de l’avenir. Elle n’avait pas d’idée précise quant à son avenir professionnel, elle avait encore du temps pour choisir c’était ce qu’elle répétait inlassablement à sa conseillère d’orientation. Pourquoi se presser, elle voulait prendre le temps de tester, d’expérimenter pour après définitivement se décider à embrasser une carrière professionnelle. Baignant dans la philosophie et les méthodes de relaxation, elle avait appris à relativiser. Pourtant ce matin-là, elle était au bord des larmes.
D’aucun ne pourrait croire qu’elle était malheureuse, aux yeux de tous elle était une jeune fille comme les autres. Elle était dans une période de transition, entre l’âge adulte et l’enfance, prise en tenaille par l’incertitude et l’incompréhension du monde dans lequel elle vivait. Pourtant depuis quelques jours, elle n’arrivait pas à sourire, à profiter des banalités de la vie.
—Tu vas bien Mégane ? demanda Etienne soucieux de la voir aussi abattu.
Elle éluda la question en lui affichant un grand sourire tout en posant sa main fébrile sur l’épaule.
—Juste un peu fatigué, mais ça va.
—La dernière soirée en boîte, ç durant notre weekend à Aurillac c’était énorme ! Je ne t’ai pas vu partir !
—J’étais épuisé, et je ne voulais pas vous déranger, une copine m’a ramené, mentit Mégane le regard fuyant.
—Moi j’ai dormi chez des amis à ma mère, ils n’habitent pas très loin de la boite. Tu as vu Léon et Lucie ils sont trop mignons.
Le reste de la bande s’approcha, tous s’enlaçaient à tour de rôle en affichant de grand sourire.
Une foule d’élève s’amassaient devant les grandes portes attendant la première sonnerie pour entrer. La principale conversation était la fameuse soirée à Aurillac, qui avait été organisé par des élève de dernière année. Bon nombre d’étudient s’y étaient rendu, plusieurs taxis s’étaient organisés pour l’événement. Mégane avait fait son possible pour oublier cette soirée, qui normalement aurait dû se passer à merveille. Elle avait même rencontré un garçon qui lui plaisait à la soirée, mais rien ne s’était passé comme elle l’avait espérée.
—REVIENT SALOPE ! hurla l’inconnu.
Cette phrase résonnait en boucle dans sa tête, elle avait l’impression qu’il était dans sa tête jour et nuit. Comment pouvait-elle oublier cette voix tonitruante, rauque et grave. Même si elle ne l’avait jamais vu ni entendu auparavant, elle était en mesure de l’identifier.
—Hey ! Mégane reste avec nous, ma belle, lança Etienne en lui tapotant l’épaule.
—Oui je suis là, je suis trop explosée voilà tout !
Son téléphone vibra sans sa poche de jean, elle regarda brièvement ses notifications quand une information retint toute son attention.
Le corps d’une jeune femme retrouvée non loin d’une boite de nuit Aurillacoise.
Son sang ne fît qu’un tour, elle savait de quoi il était question. Totalement perdue, seule,
Mégane ne savait plus quoi faire. Dos au mur, elle n’avait guère d’autre choix que de tout stopper tant qu’elle en avait le temps.
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