Relations de (bon) voisinage est né d’un t’es pas cap. Le contrat de ce "Brad des confinés" : sortir un texte se lisant en 5 minutes environ, chaque semaine le temps que durerait le confinement. Une sorte de Ice Bucket Challenge, avec les copains de Scribay comme spectateurs-trices (1) de mes douches froides.

Je le lorgnais, cet Everest : être capable d’écrire un texte drôle, alors que ne sortaient de mon stylo que dégoulinades larmoyantes, plaquées sur des destins tragiques.

Jusqu’à ce joli matin d’avril 2020, où une héroïne s’est pointée avec l’intention d’instiller de la fantaisie dans mon inspiration, de l’impertinence dans mes mots, de la sensualité dans mes histoires. Ma trentenaire de banlieue livre l’expérience de sa vie sous covidocratie, dans un récit inclassable : moitié journal intime, moitié billet d’humeur, moitié chronique, moitié mémoires… et d’autres moitiés encore.

Relations de (bon) voisinage portait initialement l’avertissement : Attention texte coquin. Après réflexion, j’ai sélectionné le genre « érotique », lequel active automatiquement l'option "Contenu sensible" sur la plate-forme. Cependant au-delà du délire, sexuel ou non, le but est ici de titiller les idées reçues et d’interroger les limites de la bien-pensance dans une époque qui enferme. En cela, le récit s'inscrit en cohérence avec le reste de mon œuvre. En revanche, le séquençage et l'écriture à la première personne m'ont permis d’explorer une autre facette de mon caméléon.

Certains d’entre vous ont émis un doute : est-ce moi, l’auteur, qui parle ? Ou elle, l’héroïne sans nom ? Mon premier élan serait de rétorquer : on s’en fout, tout le monde joue un rôle, non ? Plus diplomatiquement, voici un de mes retours :

Bienvenue. C'est la magie de l'écriture, n'est-ce pas, de mélanger des faits réels avec une histoire ? Ce texte est une réponse personnelle à une période stressante, c'est tout ce que je peux te dire.

En effet, si l’intention initiale était de tirer la légèreté par la queue, où qu’elle se terre, au final il s’agit clairement d’une réaction à un état de choc. Un pétage de plombs. J’ai ressuscité mon héroïne trois fois, à des moments charnières où j’avais besoin de soupape, à l’image d’une cocotte-minute évacuant son trop-plein de vapeur. Le découpage en quatre parties découle de cette chronologie. En tant qu’auteur, j’aimerais que vous y reconnaissiez l’humeur qui fut la vôtre. Mais je lui laisse maintenant la parole. Amusez-vous bien !

(1) : ma contribution exceptionnelle à l’écriture inclusive, en gage de bonne volonté.

Je tiens à remercier ci-dessous tous ceux qui sont passés lire, voir, annoter, commenter la première mouture. Merci aussi à tous ceux qui passeront ici après eux pour m’aider à nettoyer les saletés résiduelles et me donner leur avis.