Chapitre 14 - Jamais mieux que par les siens
J'enjambe le corps pour entrer dans la pièce où il avait cru pouvoir trouver un refuge temporaire. Mais quelqu’un m’y a précédé. Effondré dans un fauteuil, le corps agité de spasmes incontrolés, l'apprenti.
"Perdu contrôle eux. Trop nombreux eux."
"Qu'est ce que tu fiches là toi ? Quelle était ta mission ?"
"Le retrouver. Le-le ramener. Escorter !"
"Perdu conrôle eux. Perdu contrôle trop nombreux eux."
La tête de l'apprenti bascule sur le côté et deux larmes s'échappent de ses yeux. Il a failli à sa mission et il le comprend. Il ne sera jamais un grand nécromant, il ne sera pas même un de ceux auxquels ils confient l'exécution de leurs ordres. A sa première tentative, il a échoué, et cela le destine à retourner à la masse informe des zombies où il perdra jour après jour le peu de capacités qu'il avait pu préserver. Il a conservé assez de cervelle pour le comprendre, et cela le tue. Je ne peux rien pour lui. Je me détourne.
Il y a des messages en desordre sur le sol. J’en ramasse une poignée. L’alchimiste entretenait une abondant correspondance. Et soudain, je reconnais des sceaux . Il correspondait avec les nécromants. Il correspondait avec mon invité.
"Je lui ai fait croire que je possede un remede à la maladie dont elle souffre. Elle viendra."
"Ne vous inquietez pas, je l'empoisonnerai"
"Ne vous inquiétez pas, cher confrere, je vous ferai delivrer par mes nouveaux alliés"
"Je vous servirai mieux que l'on vous a jamais servi"
"Tu me verras bientôt prendre la tête de ces fous qui se nomment nécromants, et qui ne sont que des apprentis. Toute leur science n'est rien à coté de la mienne"
"je vous servirai" "Je la ferai venir" "je l'empoisonnerai"
S'il restait des larmes dans ce corps, je les verserais sur ce qui reste de mon projet. Mais ce n'est pas le cas, et en fait de larmes, la femme inconnue, derrière moi, en verse assez pour deux.
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