Domenico à la mer

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Domenico Scribus, le célèbre enquêteur envoyé par la Curie romaine pour résoudre les mystères les plus profonds, descend de son cheval et admire la plage devant laquelle il vient d’arriver. Suite à ses derniers succès et aux enquêtes qu’il a résolues de main de maître, ses responsables ont décidé que le Très Haut pouvait se passer de ses talents pendant quelques semaines et l’ont invité à prendre des jours de repos au bord de la Méditerranée. Le voilà donc à Eze, petit village près de Nicaea (*Nice) pour cette période de détente qu’il va passer chez un noble à qui il a rendu service. Dans le cadre d’une de ses dernières missions, il a en effet pu sauver une dame de compagnie de son épouse accusée de sorcellerie.

— Mon cher Domenico, c’est un plaisir de vous revoir ! s’enthousiasme Archibald de Montjoie à son arrivée. Vous allez voir, vous allez adorer votre séjour ici ! Pas de sorcières, pas de mystères, juste le soleil, la mer et une coutume un peu irrationnelle que Rosalie se fera un plaisir de vous faire découvrir.

Ah Rosalie, cette jeune femme blonde aux formes voluptueuses qui avait monté un stratagème afin de le faire venir pour la sauver des fausses accusations qui planaient sur elle. La seule sorcellerie qui l’animait était son désir de retrouver l’enquêteur au charme légendaire. Domenico est ravi de pouvoir la revoir et n’a qu’une hâte, avoir l’opportunité de passer un peu de temps seul avec elle.

— Une coutume un peu irrationnelle ? interroge-t-il alors qu’un domestique emmène ses affaires jusqu’à sa chambre.

— Oui, je pense que ça vous plaira. Les locaux, ici, adorent passer du temps sur la plage. Cela leur permet de se baigner, de contempler la mer, d’écouter le bruit des vagues, de faire des jeux sur les galets, de se reposer en attendant que l’heure du souper arrive. Étrange, n’est-ce pas, mais il semblerait que ça soit une activité d’avenir. Je n’y crois pas trop mais sait-on jamais, nous sommes peut-être en train de créer quelque chose qui survivra à travers les siècles !

Domenico, toujours aussi sage, se contente de hausser les épaules, ne préférant pas commenter avant d’avoir pu expérimenter cette drôle d’activité. Il se dit que s’il peut la découvrir en compagnie de la jolie blonde, cela ne pourra être qu’intéressant.

Le lendemain, lorsque Rosalie passe le chercher dans sa chambre, Domenico est enchanté de la retrouver. La jolie blonde porte un grand chapeau de paille, une toge blanche et il devine en dessous une tenue assez intrigante. Il s’agit de deux pièces de tissu d’un rouge vif, une nouée autour de son ample poitrine et l’autre autour de ses hanches.

— Mon cher Domenico, quel plaisir de vous retrouver. Je vous emmène vous baigner dans cette mer d'un bleu si pur qu'il vous fera sûrement oublier mes yeux.

Il sourit en voyant ses cils papillonner alors qu'il continue à la détailler des pieds à la tête, se remémorant toute la sensualité dont elle sait faire preuve.

— Impossible, rien ne peut surpasser votre beauté, charmante Rosalie, répond-il, charmeur.

— Eh bien, finissez donc de me regarder comme un Gaulois le fait devant un sanglier à la broche et joignez-vous à moi. Pensez à vous vêtir de votre subligaculum (*sous-vêtement dans l'antiquité qui est l'équivalent de notre caleçon actuel). Quoique, s'il n'y avait pas des yeux indiscrets, je ne dirais pas non à un petit spectacle en toute nudité !

Domenico est surpris de la requête mais obtempère alors que la belle blonde lui adresse un clin d'œil et le laisse finir de se préparer.

Lorsqu'ils arrivent sur la plage, l'enquêteur romain est une nouvelle fois en complète admiration devant le spectacle offert par la Mare Nostrum. Le bleu pur du ciel se reflète dans l'étendue salée qui scintille sous le soleil. Les vagues vont et viennent de manière presque hypnotisante et leur bruit sur les galets l'apaise instantanément.

— Quelle merveille ! Cet endroit est béni de Dieu ! Une beauté sans pareille ! Être ici me rend heureux ! s’enthousiasme Domenico.

Rosalie sourit en entendant ce poème improvisé et lui fait signe de la suivre sur la plage où se trouvent déjà plusieurs personnes, confirmant ce qu’Archibald de Montjoie lui a indiqué. Habitué à faire de nouvelles découvertes dans tous ses voyages, Domenico n’est pas plus surpris que ça mais observe la scène avec intérêt. Il remarque notamment que les femmes portent toutes le même genre de tenue que la blonde qui l’accompagne et les hommes ont des subligaculum aux teintes variées mais qui semblent pratiques pour profiter de l’eau de cette mer si invitante.

Rosalie lui explique comment installer les deux piquets qu’elle a emportés avec elle ainsi que la toile entre les deux afin de leur permettre de se poser à l’ombre. Elle dépose une grande serviette à même les galets puis fait tomber sa toge et se couche alanguie, les yeux tournés vers l’eau. Domenico l’imite à ses côtés et se dit que même si aller se rafraîchir dans l’eau est tentant, la blonde allongée près de lui l’est encore plus. Il a en tête une chanson entendue à une fête lors d’un de ses précédents voyages. La mer sans arrêt roulait ses galets, les cheveux défaits, ils se regardaient, et c’était comme si tout recommençait, la même innocence les faisait trembler devant le miraculeux voyage de l’amour. Alors qu’il se demande si c’est de l’amour ou de l’envie qu’il ressent pour sa partenaire, celle-ci le sort de sa rêverie.

— Il faut protéger votre peau si blanche du soleil, Domenico ! Voici une préparation à base d’Aloe Vera à vous mettre sur le corps. Et… une fois que vous serez prêt, vous pourrez m’aider pour mon dos si cela ne vous dérange pas.

Une telle proposition ne peut que plaire au séducteur qu’est Domenico et il se dépêche de se badigeonner avant de se positionner au-dessus de la blonde afin de commencer le massage demandé. Quel plaisir de passer ses grandes mains sur cette peau si douce et sur ces courbes aussi appétissantes. Il retrouve immédiatement toutes les sensations qu’ils ont partagées lorsqu’ils se sont vus précédemment et l’enquêteur, tout à ses caresses qu’il prodigue avec soin et concentration, est surpris quand il entend la voix de deux Gaulois rompre la féérie dans laquelle il était tombé. Il relève la tête et constate que les deux individus, accompagnés d’un petit chien blanc, viennent de déposer leurs affaires à quelques mètres à peine de l’endroit où il s’est installé avec Rosalie. Celle-ci lève les yeux au ciel alors que Domenico se réfugie sur sa propre serviette, frustré de ne pas avoir pu pousser plus loin son massage.

— Ah, on va être bien ici, commence le premier, un petit blond avec une moustache imposante. Regarde-moi cette étendue d’eau ! Et il fait beaucoup plus chaud que chez nous !

— Ah oui, tu as bien raison, répond le second qui est un roux beaucoup plus imposant et qui n’a pas quitté ses braies rayées. Le druide avait raison de nous dire de venir ici pour nous reposer, même si ça manque un peu de soldats romains, tu ne trouves pas ?

— S’il y avait des soldats, on ne se reposerait pas, tu sais ?

Les deux sont assis et adressent un sourire amical ainsi qu’un salut à Domenico et à sa compagne, sans se rendre compte du dérangement qu’ils imposent ni de l’agacement du couple.

— Je crois que je vais aller profiter un peu de l’eau, soupire l’enquêteur. Vous venez avec moi pour nous éloigner un peu de ces rustres ?

Le Romain a en tête que dans l’eau aussi, on peut faire quelques folies tout en restant discrets mais Rosalie n’est pas décidée.

— Non, je vais me reposer un peu. Mais allez-y, cher Domenico. J’ai entendu parler de vos exploits avec une soi-disant sirène. Vous devez nager comme un poisson dans l’eau.

Domenico ne rencontre en effet aucune difficulté pour se mouvoir dans l’eau et cette histoire de sirène, comme beaucoup d’autres, n’avait rien de miraculeux, comme il en a fait part à la Curie. Souvent, un peu de logique et de bon sens aident à démêler le vrai du faux et Domenico est autant un expert à ce niveau-là qu’un séducteur avec beaucoup de succès auprès des femmes avec qui il interagit dans le cadre de ses missions.

Laissant sa compagne sous l’abri de la toile tendue, il se dirige lentement vers les vagues et se surprend une fois de plus à contempler la vue sur l’étendue d’eau devant lui. Il n’en revient pas de la chance qu’il a d’être dans un tel environnement, un vrai paradis créé pour le plaisir des sens, un lieu idyllique pour…

— J’ai faim. On va rester encore longtemps à attendre ? entend-il soudainement dans son dos.

Agacé, Domenico se retourne vivement prêt à interpeller le malotru qui ose ainsi saborder la magie du moment. Cependant, constatant qu’il s’agit du Gaulois roux et costaud, il prend sur lui et fait comme si tout allait bien. En s’avançant dans l’eau, il entend le petit blond moustachu répondre à son ami :

— Le druide nous a dit que ça ne pouvait que nous faire du bien, mais pour ça, il faut rester un petit moment. On vient d’arriver, on peut encore patienter un peu ! Regarde la jolie dame et fais comme elle. Elle doit être locale, il faut savoir s’intégrer, tu comprends ?

— Mais j’ai faim, moi, grommelle le gros costaud en s’étendant à son tour. Et il fait chaud en plus, on est mieux en Bretagne quand même.

Domenico sourit en l’entendant râler ainsi car il espère que cela va les pousser à ne pas s’attarder. En attendant leur départ, il se met à nager et à s’exercer, ne s’arrêtant qu’à de rares occasions pour observer les poissons colorés se faufiler entre ses jambes. Il y en a partout et il remercie une nouvelle fois le Très Haut pour ce magnifique spectacle qui lui est offert. Il en vient même à se dire que si on lui donnait le choix, il prendrait l’option maritime sur l’option terrestre pour une prochaine vie.

Lorsqu’il revient sur la plage, il constate que malheureusement, les deux Gaulois sont toujours sur place. Le gros est en train de ronfler alors que son voisin caresse le petit chien et semble perdu dans ses pensées en regardant les flots. Cependant, en voyant l’enquêteur revenir, son attention se porte sur lui et un éclair de reconnaissance semble le frapper et le pousse à s’adresser au Romain.

— Vous ne seriez pas Domenico Scribus, le célèbre enquêteur ? l’interpelle-t-il.

— Si, si, c’est bien moi, répond l’intéressé aussi sobrement que possible. Mais là, je suis en repos et j’aimerais pouvoir en profiter tranquillement.

— Oui, oui, bien sûr !

Domenico le voit cependant s’empresser de bousculer son compagnon et l’entend chuchoter de manière peu discrète l’information qu’il vient de récolter. Heureusement, le costaud ne semble pas concerné et se contente de grogner un coup, de se retourner avant de se rendormir.

Domenico s’assoit près de Rosalie qui s’est elle aussi redressée pour admirer le paysage. Pris d’émotion devant ce spectacle merveilleux, il chantonne doucement : La mer qu’on voit danser le long des golfes clairs a des reflets d’argent, la mer, des reflets changeants…

— Oh Domenico, c’est si beau, ce que vous dites ! s’extasie la jolie blonde en se lovant dans ses bras.

— Ce n’est pas de moi mais de Charles, un artiste que j’ai rencontré il y a quelques années, pour qui la musique était source de lumière. Mais c’est vrai que c’est beau et ça correspond tellement à la réalité de ce que nous avons la chance de contempler, vous et moi.

— Vous avez vu et vécu tant d’expériences, c’est impressionnant. Vous n’en avez pas fait assez pour la Curie ? Si jamais vous étiez intéressé pour vous poser enfin et créer une famille, sachez que je suis volontaire pour vous supporter jusqu’à la fin de nos jours.

Domenico ne sait pas quoi répondre à cette déclaration qui le déstabilise plus qu’il ne l’aurait cru. Lui, se poser ? Il y a déjà pensé par le passé, notamment dans les bras d’une jolie femme, mais à chaque fois, l’appel de l’aventure a été le plus fort.

— Je pense que je ne suis pas homme à rester longtemps au même endroit, fût-il paradisiaque comme celui-ci, ma chère Rosalie. Il faudra me pardonner ce refus qui n’a rien à voir avec vos charmes.

— Il faudra peut-être penser à m’emmener avec vous, alors, lui répond-elle mutine et nullement fâchée, s’attendant vraisemblablement à ce genre de réponse de la part de l’enquêteur.

— Qui sait, cela pourrait s’envisager.

Domenico s’allonge sur sa serviette et sent la jeune femme se lover contre lui. Pris d’une douce torpeur, bercé par le bruit des vagues, il ferme les yeux tout en caressant doucement sa compagne et essaie de s’imaginer une vie sur les routes en compagnie de Rosalie. Il s’assoupit peut-être un instant mais est tiré de sa rêverie par de grands cris à ses côtés.

— Domenico ! Au secours ! On m’a volé tous mes vêtements ! C’est une honte ! Quelqu’un me veut du mal !

Affolé, il se redresse et découvre en effet Rosalie en train de chercher frénétiquement sa toge alors que sa poitrine est dévoilée et qu’elle offre une vision assez exceptionnelle sur ses fesses nues dont il connaît la fermeté et la douceur.

— Tenez Rosalie, mettez donc ma toge, lui dit-il en tendant son vêtement dont elle s’enveloppe avec une rare célérité. Et expliquez-moi donc ce qu’il s’est passé ! Je crois que je me suis endormi… et je n’ai rien vu !

Du coin de l'œil, il constate que les Gaulois suivent l’histoire avec intérêt même si les deux détournent le regard dès qu’il pose le sien sur eux. Retrouvant ses réflexes professionnels, il scanne rapidement les alentours pour voir s’il y a d’autres suspects mais tout lui semble normal. A part les deux rustres à proximité, personne n’a pu profiter du spectacle offert par la blonde voluptueuse.

— Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je me suis assoupie dans vos bras et, dans mon sommeil, j’ai eu l’impression que l’on me déshabillait. Je me suis dit que vous étiez en train de faire votre coquin, je n’ai rien dit pour le haut mais lorsque j’ai senti qu’on s’attaquait au bas, j’ai ouvert les yeux, je vous ai vu endormi et j’ai compris qu’un malotru m’avait débarrassé de mes vêtements ! Et impossible de les trouver, désormais ! Vous vous rendez compte ! Et promis, ce n’est pas comme quand j’ai fait semblant d’être une sorcière pour vous faire venir ! Vous croyez que cette fois, ça pourrait vraiment être une intervention magique ou divine ? Ou alors, c’est pour me punir d’avoir joué la comédie lorsque je voulais vous voir ? Oh la la, mais qu’est-ce qui a bien pu se passer ?

— Non, il y a forcément une explication logique à tout cela. Je ne vois pas pourquoi le Très Haut serait intéressé à recourir à de tels procédés pour vous voir nue. Et quant aux sorcières, je n’en ai encore jamais vues de réelles…

Il se lève alors et fait le tour lentement de l’endroit où ils ont installé leur toile pour les protéger du soleil. Il se concentre un instant sur les deux Gaulois mais l’un dort et l’autre semble en grande discussion avec son petit chien, rien de suspect de ce côté-là. Il finit son contrôle en observant la mer et sent qu’il y a quelque chose qui le turlupine, sans vraiment pouvoir mettre le doigt sur ce qui le gêne. Il observe l’étendue d’eau qui semble se moquer de lui en envoyant dans sa direction vague après vague, ce qu’il prend comme une manifestation ironique de son impuissance à saisir ce qu’il vient de se passer. C’est un peu comme si la mer avait été le témoin des événements, qu’elle lui envoyait un indice encore et encore pour essayer de lui faire comprendre les choses et que lui, son esprit sûrement un peu ralenti par la chaleur, n’arrivait pas à en trouver le sens.

— Vous n’avez rien vu, par hasard ? demande-t-il au petit Gaulois à la grande moustache.

— Non, désolé… Enfin, si, j’ai malencontreusement posé mes yeux sur votre compagne suite à ses cris mais je vous promets que ce n’était pas intentionnel. Par Toutatis, elle est magnifique ! s’exclame-t-il avant de se reprendre devant le regard menaçant de son interlocuteur.

Domenico sent que l’homme auquel il s’adresse est honnête même s’il apparaît toujours aussi primitif dans sa façon de parler. Son regard se pose à nouveau sur les flots toujours aussi magnifiques devant lui et le même sentiment de rater un indice clé le saisit. Pourtant, tout est comme à leur arrivée. Les nuages font des ombres sur le miroir de la Méditerranée et…

— Là-bas ! J’ai trouvé le coupable ! s’écrie-t-il soudain. Le coquin ne s’en tirera pas comme ça !

Alors qu’il s’élance en courant vers l’eau, il entend dans son dos le costaud commenter son attitude qui semble irrationnelle.

— Mais ils sont fous, ces Romains !

Domenico s’en moque. Il plonge et fonce vers le large avant de s’enfoncer dans l’eau sous les cris surpris de Rosalie qui semble être d’accord avec les Gaulois sur le fait qu’il a perdu la raison.

— Revenez, Domenico ! La mer n’est pas responsable ! Revenez !

Mais lorsque Domenico ressort de l’eau, il n’est pas seul. Il a réussi à maîtriser un jeune individu qui ne doit pas avoir plus de quinze ou seize ans et il le pousse sans ménagement jusqu’à la plage.

— Allez, petit vaurien, viens donc t’excuser avant que je ne te donne une correction ! Et rends les vêtements que tu as dérobés sinon, je te garantis que tu vas te souvenir longtemps de Domenico Scribus !

Le jeune homme a l’air honteux et dépose aux pieds de Rosalie les deux morceaux de tissus qui lui appartiennent. Celle-ci se lève, le reconnait alors et pousse un cri de surprise.

— Oh, mais c’est Jean, le fils du Seigneur de Montjoie ! Mais pourquoi… ?

— Il semblerait que ce jeune homme soit attiré lui aussi par vos charmes, ma chère Rosalie ! Et qu’en plus d’être un coquin, il a une inventivité hors du commun ! Mais oser défier ainsi le grand Domenico démontre qu’il a encore beaucoup à apprendre ! Je te laisse aller raconter tes exploits à ton père, Jean. Sache que si tu ne le fais pas, avec Rosalie, nous lui dirons tout. Il vaut mieux que ça vienne de toi.

Jean ne se fait pas prier et file sans demander son reste, rouge de honte et confus de cette réprimande à laquelle il ne s’attendait pas.

— Mais comment avez-vous fait pour le démasquer ? interroge la blonde qui noue à nouveau le tissu autour de son corps de rêve, sous le regard intéressé de l’enquêteur.

— Eh bien, la solution est venue de la mer. Alors que chaque vague ramenait des petits galets, faisait bouger l’écume, il y avait ce petit morceau de bois immobile, toujours au même endroit. Cette immobilité était impossible à envisager et j’avoue que j’ai mis du temps à mettre le doigt sur ce qui me gênait. Mais le spectacle de la mer est si parfait que cette irrégularité ne pouvait que me sauter aux yeux. Ce jeune homme avait pris une sorte de roseau ou de bois creux pour pouvoir respirer sous l’eau. Vraiment très ingénieux ! S’il arrive à utiliser son intelligence à bon escient, qui sait, il pourra peut-être me succéder un jour ! Il a en tout cas déjà très bon goût en matière de femmes !

Les deux Gaulois qui ont entendu l’explication se mettent à applaudir et leur chien à aboyer. Domenico, fier de la résolution de cette nouvelle énigme, fait une petite révérence et les salue alors qu’ils partent enfin. Il invite Rosalie à le rejoindre dans l’eau, ce qu’elle accepte cette fois, après lui avoir fait un petit baiser pour le remercier. La séance maritime prend cependant rapidement fin car les deux ont envie d’approfondir leur rapprochement loin des regards indiscrets des autres personnes présentes sur la plage. Ils retournent dans la maison du Seigneur de Montjoie tout sourire, et c’est certain qu’ils vont être trop occupés pour apprécier le bruit de la mer !

Encore une mission accomplie pour Domenico Scribus, le célèbre enquêteur romain, récompensé par une nuit de passion enflammée et de désirs embrasés !


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