Chapitre 15 : Proximité

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25 jours que je suis coincée ici. Plus que 55...

C'est stressant d'être aussi proche de Kévin et de ne pas pouvoir sentir son touché. Il a pris l'habitude de s'installer à mes côtés dans le lit. J'imagine que c'est plus confortable que la chaise. Ou bien il aime bien ma compagnie...je ne sais même pas à quoi je peux ressembler depuis le temps. Je dois avoir beaucoup maigri...et je dois certainement avoir des...eurk...des couches. Et pourtant, il reste là, près de moi. Si après cela, nous ne gardons pas contact, je ne sais plus que penser.

Parce que oui, je m'en sortirais.

Ma soeur entre dans la pièce. Ma mère l'oblige à venir une fois par semaine. J'ai l'impression d'être un poids pour elle...C'est fou ce que ma famille a put changer...Comme quoi, tout peut basculer du jour au lendemain avec les accidents de la route. Moi qui pensait que la prévention routière exagérée toujours tout...c'est bien pire que ce que je pensais lorsqu'on le vit directement.

- Salut sœurette. Alors, comment cava ? C'est l'éclate pour toi ?

Très bien, merci, et toi ? Le ton ironique te va à merveille.

- Ils vont débrancher papa aujourd'hui. J'espère que tu es contente, tout ça, c'est de ta faute. Tu as pourrie ma vie. Tu as pourri la vie de tout le monde, et tu as détruit la tienne. Maintenant, tout le monde me parle avec pitié. Je n'ai pas besoin de leur pitié. Je voudrais juste qu'on me laisse tranquille. Que tout redevienne normal.

Je ne pensais pas que tu me détestais à ce point...

- Je ne sais même pas pourquoi je parle toute seule ! Je vais finir par devenir folle ! Allez, salut !

Euh...salut...

Kévin remplace vite le silence en rejoignant sa place auprès de moi. Mon cerveau est en vrac. Je tente d'assimiler tout ce qui vient de se passer.

Ma mère est en dépression, mon père meurt aujourd'hui, ma sœur me déteste...

Je sens la main de Kévin se glisser dans la mienne et cela me fait du bien. Toute les idées négatives partent en un instant pour ne laisser que la peau brûlante de sa main dans la mienne.

Je l'aime.

J'aimes qu'il me prenne la main, c'est la première fois que je ressens cela...c'est la première fois...mais...ce n'est pas la première fois qu'il me prends la main ! Je récupère la sensation du toucher ! Je me réveilles  !

Je sens le lit coller à mes vêtements, trempés de sueur, sa main dans la mienne, son corps s'appuyant un peu sur le mien. Je sais même dans quelle position je me trouve ! Je ressens tout ! Je suis en vie ! Mais pas entièrement...c'est déjà un bon début !

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