Chapitre 7 - Faites vos jeux
Ce n'est pas fini.
On croit que ça va se calmer, que cette histoire de licorne va s'estomper et disparaître dans les méandres de la grande Histoire, celle avec un H majuscule, celle qui aspire les inepties, engloutit l'absurde et réduit à néant les soubassements de l'obscurantisme. Que nenni ! Avant d'arriver en 2022, il faut passer par le Moyen-Âge. Péage historique à 99,6% de TVA intellectuelle. Jacouille la fripouille et toute sa famille, pour vous dresser le tableau. QI à un chiffre. Hanouna à côté, c'est le prix Nobel de littérature.
Où en étions-nous ? Ha oui, le Moyen-Âge...
C’est surtout au Moyen Âge que la licorne prend vie. Tous les bas du front se replongent dans les textes antiques et, devinez quoi ? celui de Pline fait autorité. The Voice de la crétinerie. Ils kiffent Pline et fatalement ça plane pour Pline. Mais l'Ancien sera vite détrôné par l'inventivité des religieux du moment. Les gars dominent tout, donc, ils ont les coudées franches eux aussi. Le texte biblique n'étant pas assez audacieux à leur goût, les moines s'autorisent une petite sortie de route.
Physiologus. C'est le nom de la sortie de route.
Un texte religieux, ancêtre des bestiaires médiévaux, dans lequel la licorne est un animal exotique comme un autre. Le texte la présente quand même comme un animal féroce, difficile à capturer, et attirée par les jeunes vierges. Quand on vous dit qu'ils sont inventifs les curés.
Fatalement, les bouseux... pardon, le peuple discipliné, chasseurs dans l'âme et fins stratèges, mettent des jeunes vierges dans la forêt, espérant attirer dans leur piège la licorne attirée par la sueur virginale. Elle arriverait, s’endormirait et les chasseurs la captureraient. Fin de l'histoire.
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