Il faut sauver nos insectes !
19 décembre 2020
Il est loin le temps où je pouvais observer facilement des dytiques dans leur milieu aquatique ou des Lucanes cerf-volant arborant fièrement leurs impressionnantes mandibules en forme de bois de cerf. Ces merveilles de la nature sont aujourd'hui en voie de disparition. Je peux témoigner personnellement de la raréfaction de nombreuses espèces d’insectes depuis les années 70 en particulier.
Le livre de Denis Richard et Pierre-Olivier Maquart publié par Delachaux et Niestlé sous l’égide de l’OPIE est un magnifique ouvrage illustré de très nombreuses photos d’insectes représenté dans leur cadre naturel. De la bibliophilie à la biophilie il n’y a qu’un pas que ce livre nous aide à franchir avec bonheur.
Les auteurs ne se contentent pas de dresser le catalogue des insectes en danger, mais ils nous expliquent les causes de leur déclin (artificialisation des milieux, intensification de l’agriculture, réchauffement climatique, etc.) et aussi les moyens de les sauvegarder. Ils nous démontrent aussi l’immense utilité des insectes pour l’équilibre et le développement harmonieux de la vie sur Terre.
Depuis les années 1940, l’usage massif d’herbicides et d’insecticides est responsable de l’effondrement des populations d’insectes qui représente 70 % de la biodiversité animale. Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas depuis le prémonitoire ouvrage de Jean Dorst « Avant que nature meurt » publié en 1965.
On doit s’intéresser aux insectes au moins pour la connaissance qu’ils nous apportent sur le mystère de la vie. Si les insectes disparaissaient, pas un seul écosystème terrestre ne se maintiendrait. Cette menace qui pèse sur l’humanité ne doit pas être la seule raison égoïste de nous intéresser à l’entomofaune de notre planète, sur ce sujet nous ne pourrions pas mieux dire que Jean Dorst cité page 33 :
« La conservation de la nature sauvage doit aussi être défendue par d’autres arguments que la raison et notre intérêt immédiat. Un homme digne de la condition humaine n’a pas à envisager uniquement le côté utilitaire des choses […]. Quelle que soit la position métaphysique adoptée et la place accordée à l’espèce humaine dans le monde, l’homme n’a pas le droit de détruire une espèce de plante ou d’animal sous prétexte qu’elle ne sert à rien. Nous n’avons pas le droit d’exterminer ce que nous n’avons pas créé. Un humble végétal, un insecte minuscule, contiennent plus de splendeurs et plus de mystères que la plus merveilleuse de nos constructions. »
Ce livre nous révèle la diversité du monde des insectes, leur beauté et leurs mœurs fascinantes. Il nous invite à observer l’extraordinaire délicatesse de ces compagnons minuscules, leurs formes, leurs couleurs et leurs mœurs, il nous propose de méditer sur l’extrême brièveté de la vie et nous offre ainsi un moyen de nous élever vers plus de spiritualité et de respect pour le vivant.
La bibliographie en fin d’ouvrage nous oriente vers diverses institutions pour en savoir plus :
– La société entomologique de France (la plus ancienne société entomologique dans le monde, fondée en 1832)
– L’Office pour les insectes et l’environnement (OPIE)
Vous trouverez sur les sites de ces deux associations (en particulier sur celui de l’OPIE) de nombreux articles et photos en libre accès.
Merci à Babelio et aux éditions Delachaux et Niestlé de m'avoir adressé cet ouvrage.
Bibliographie :
– « Il faut sauver nos insectes », Denis Richard & Pierre-Olivier Maquart, Delachaux et Niestlé (2020), 192 pages.
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