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A votre droite vous admirerez ou n’admirerez pas selon vos gouts ou vos humeurs un paysage changeant ou monotone ou bien un être humain, un animal, un bâtiment ou un arbre ou autre chose peut-être. A votre gauche ce sera la même chose ou complétement différent. Devant vous, une route ou un chemin bien balisé, un sentier que l’on devine à peine, des cairns de loin en loin, un trou, une sente, le bocage, votre bureau ou votre belle-mère. Derrière vous le déjà vu, l’imprévu, un assassin, votre vie. En haut, et en bas, il faudrait prévoir de l’inattendu ou du consistant, quelque chose qui en vaille peine, ou qui n’importera à personne.
Dans tous les cas, il faudrait qu’il se passe quelque chose, à moins que l’on ne choisisse l’inaction la plus totale et l’ennui ou le repos ou la mort de toute chose, ou alors l’attente d’un surgissement salvateur.
Un personnage autre que vous serait bienvenu, une femme sans doute, à moins que ce ne soit un homme ou un colibri. Peut-être préférez-vous opter pour l’introspection, un choix judicieux ou désastreux, c’est selon.
Des couleurs nous ne discuterons pas ni vos gouts d’ailleurs. Je dis nous mais il n’y a peut-être pas de nous ni de je, ni de on, ni de vous. Une chose qui est sûre c’est que s’il n’y a pas de vous, il faudra récrire ce texte, on prendra alors un nègre ou un singe ou un scribayen ou une intelligence artificielle ou un stylo Bic ou un crayon de bois ou à papier ou gris ou noir. On prendra quelque chose ou rien parce qu’il n’y aura pas de on ou parce qu’on s’en fout qu’il y ait ou pas un vous ou parce qu’il n’y aura rien à prendre ou pour toute autre raison que vous pourrez imaginer ou que vous ne pourrez pas imaginer parce qu’elle est inimaginable, ou parce que vous êtes trop con ou simplement dénué d’imagination.
Arrivé à ce point de l’histoire en imaginant qu’il y ait une histoire et un point, ce qui n’est pas encore déterminé à ce stade (ne nous enfermons pas trop vite dans des schémas trop classiques, on pourra remplacer l’histoire par de la géographie et le point par une droite plus ou moins droite) on comptera les mots, si on sait compter sinon on se contentera de les jeter dans un sac , et quand nous serons arrivés à cinq cents ou que le sac sera rempli, à supposer que l’on ait pris un sac de la bonne taille, sinon il faudra encore régler cette question, nous pousserons un soupir de soulagement ou de déception. Il faut envisager la possibilité que l’on n’arrive pas à cinq cents et dans ce cas-là plusieurs possibilités, soit on jette tout et on recommence depuis le début, soit on ajoute quelques mots à la va comme je te pousse, soit rien de tout cela, on choisit la voie du milieu, ou le pas de côté, on décide de trancher ou de ménager la chèvre et le chou et le hibou et le genou. Nous serons perdus : quand et comment le vous s’est transformé en nous ? Et surtout pourquoi ? Nous appellerons Freud à la rescousse pour l’envoyer sur les roses rejoindre votre grand mère (les roses auront été inopinément été remplacées par des orties). Il sera temps d’en finir à moins que vous ne preniez un nouveau départ.
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