Je marche, je marche et...
Je marche, je marche, sur cette corniche vertigineuse.
D'un côté, le vide d'une falaise acérée,
De l'autre mille buissons à souhait
Se mélant avec fourberie aux plantes vénéneuses.
Je marche, je marche, sur la route de l'Enfer
Parsemée de roches, callioux et pierres
Aux pointes coupantes et austères.
Je marche, je marche seulement éclairé par la lune
Et les étoiles lumineuses brillant chacune.
Quand soudain retentit un sifflement
Que faisait le vent dans les feuilles en mugissant.
Je marche, je marche et le vent s'arrête
Les arbres aussi sont immobiles, ils ne bougent plus d'un faîte
Ils laissent place à un souffle, un souffle qui accompagne le mien
Puis des pas derrière moi, des pas de plus en plus rapides ; ce n'est pas rien !
Je cours, je cours : je cède à la panique
Quand les pas arrivent pas à pas tout près de moi.
J'esquive avec grâce les pointes rocheuses aussi tranchantes qu'un as de pique,
Le sang bas à mes tempes, mon coeur bat à tout rompre mais je garde la foi
Tout à coup, des mains froides ; presque inhumaines,
Me poussent dans le précipice
Alors que je courais trop près du bord !
Je tombe, je tombe ; c'est l'Univers tout entier
Que je vois couler sous mes pieds
Je perd tous mes sens, ainsi que celui de l'orientation
Je n'ai même pas le temps de voir mon agresseur
Que j'atterris déjà dans l'eau salée de la mer ballotante
Et pousse mon dernier soupir, avant ma noyade impitoyable
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