S : Tu crois que je n'ai pas le droit de vouloir aimer ? Aimer quelqu'un d'autre que moi-même, je veux dire.

L : Je crois que tu n'es pas prête à aimer.

S : Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?

L : Parce que quand tu parles de l'amour, au lieu de t'imaginer toi l'apprécier lui, tu l'imagines lui t'apprécier toi.

S : Et alors ? Tu penses que je devrais vouloir aimer quelqu'un qui ne m'apprécie pas ?

L : Non. Mais je pense que tu ne devrais pas avoir besoin de lui pour t'apprécier. Je pense que tu devrais l'aimer pour d'autres raisons. Je pense que c'est dangereux ! Et je pense que tu te fais du mal pour rien en attendant.

S : Bah on a arrêté les questions ?

L : Est-ce que tu aimes cette histoire ?

S : Quelle histoire ?

L : Celle que tu te racontes. Pauvre petite princesse incapable de s'aimer jusqu'à ce que le prince charmant vienne la sauver.

S : Bah oui, elle est belle cette histoire.

L : Alors je ne peux rien faire pour toi.

S : Tu me trouves cliché ?

L : Le problème c'est pas que c'est un cliché. Le problème c'est pas que c'est pas original. Le problème c'est que c'est dangereux comme cliché. Le problème c'est que tu te fais du mal.

S : Tu l'aimes pas, toi, cette histoire ? Tu ne la trouves pas belle ?

L : Je pense que tu pourrais inventer d'autres belles histoires.

S : Et laquelle par exemple ?

L : Celle là. Celle de toi et moi.

FIN