Une visite nocturne
Vainqueur, Galata souffla de soulagement en levant les bras pour saluer le public. La voilà désormais qualifiée pour les demi-finales le lendemain où elle devra affronter Bérine. Sur les gradins, Mayt ne tenait plus en place et sautait sur son siège tandis que Lailah applaudissait joyeusement. Derk et Opi scandait son nom à tue-tête tout en levant les bras pour entrainer les spectateurs autour d'eux. Quant à Bérine, elle était comme statufiée depuis l'entrée des vestiaires, les yeux et la bouche grands ouverts. Elle n'arrivait pas à croire que sa rivale avait battu la meilleure combattante parmi ses amies.
Vaincue, Janess s'assit en baissant la tête. La douleur au ventre s'était un peu atténuée mais c'était sa défaite qui lui faisait le plus mal. Galata s'approcha d'elle et lui tendit la main.
— Tu t'es bien battue, lui dit-elle. J'ai beaucoup admiré ta technique de danse de combat.
Elle hésita un instant puis lui prit la main pour se relever.
— Comment m'as-tu battue ? demanda-t-elle.
— Ta technique est bonne mais tu répètes les mêmes mouvements en boucle. Une fois qu'on a retenu ton enchainement, il est facile de contrer et riposter.
— Je vois…
— Mais c'était très bien joué. Si je peux te donner un conseil, apprends à les enchainer différemment afin de tromper la vigilance de ton adversaire.
Janess baissa la tête, gênée d'être conseillée par une fille peu appréciée de son groupe d'amie. Pourtant, malgré les railleries qu'elles lui avaient lancées depuis des années, Galata se montrait humble envers elle et lui donnait même un précieux conseil.
— Pourquoi tu me dis tout ça ? lui demanda Janess. Si on vient à se battre de nouveau, je pourrai te battre avec plus de facilité !
— Disons que j'aime la difficulté en combat, répondit Galata simplement. Plus mon adversaire est fort et plus je peux progresser. C'est ce que j'aime dans la baston.
— Tu… tu es incroyable…
Galata la prit par l'épaule et salua de nouveau le public. Janess salua timidement à son tour puis chacune se rendit dans l'espace d'attente tandis que les combattants suivants rentraient sur le ring.
L'un d'eux était ce fameux type masqué. Lorsqu'elle le croisa, Galata réprima un frisson particulier lorsque leurs épaules s'effleurèrent.
Qu'est-ce que c'était que cette étrange sensation ? se demanda-t-elle en le regardant monter sur le tatami.
— Mais qu'est-ce que t'as foutu ? s'écria Bérine tandis que Janess prenait une serviette pour s'éponger le visage.
— Désolée, s'excusa cette dernière. Je n'ai pas assuré sur ce coup-là…
— Je ne te le fais pas dire ! s'emporta Bérine. On fait comment maintenant ? On devait livrer un combat toutes les deux en chorégraphie pour les demi-finales !
— Je le sais bien, répliqua Janess. Mais elle est trop forte cette fille.
— Tu crois que je ne l'avais pas remarqué ? J'ignore comment je vais faire moi, demain !
— Et bien tu te battras pour de bon cette fois-ci, souffla Janess, exaspérée.
— De quoi ? Mais… Janess, attends !
— Laisses-moi, il faut que j'aille à la douche.
Elle s'en alla dans le vestiaire, laissant Bérine éberluée qu’on lui ait parlé ainsi pour la première fois.
Janess commençait à en avoir assez de l'attitude de petite fille gâtée de Bérine. Depuis le début, elle avait tout planifié pour avoir la victoire. Elle avait prié son père, président de l'association qui organisait le tournoi, pour s'assurer que sa fille chérie puisse progresser jusqu'à la victoire finale en soudoyant gracieusement les participants. Si toutes les deux étaient amenées se retrouver face à face, il était évident que Bérine sortirait vainqueur mais après un rude combat qui avait déjà été préparé et chorégraphié à l'avance. Cependant, sa défaite face à Galata compliquait grandement les choses. Jamais celle-ci n'accepterai d'être soudoyé pour laisser la victoire à Bérine.
Tant pis pour elle, se dit Janess. Elle n'aura qu'à se battre pour de vrai, pour une fois. Ça ne lui fera pas de mal…
Mayt et Lailah étaient descendus pour féliciter leur amie victorieuse. Celle-ci était assise sur un banc, épuisée et endolorie par les coups qu'elle avait reçus.
— Tu nous as fait une de ces peurs ! s'exclama Mayt. Mais c'est une belle victoire !
— Comment te sens-tu ? demanda Lailah, inquiète.
— J'ai un peu mal partout… mais ça ira mieux après une douche et une nuit de sommeil, je pense…
— Tu devrais frictionner tes bleus avec une pommade, conseilla son amie. Sinon tu vas enfler demain…
— Merci du conseil, répondit Galata avec un sourire.
— Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? demanda Mayt. Regarder les autres matchs ?
— Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, déclara Galata, je vais aller prendre une douche et rentrer me reposer.
— D'accord. Moi je vais retourner assister aux autres combats. On se voit demain !
— A demain, Mayt. Qu'est-ce que tu fais toi, Lailah ?
— Je vais rentrer également, répondit-elle. Je ne suis pas amatrice de ce genre de sport, je ne suis venue que pour t'encourager.
— C'est gentil de faire cet effort pour moi ! A demain alors ?
— Oui, à demain.
Galata resta assise un moment tout en écoutant le public s'enthousiasmer face au combat en cours. Curieuse, elle se leva pour jeter un oeil rapidement avant d'aller se laver.
L'homme encapuchonné se débrouillait très bien. Il était rapide et flexible, avec un équilibre parfait sur ses pieds. Ce qui frappa le plus Galata en l'observant était sa posture lorsqu’il s'immobilisait. Le bras droit relevé pour la défense, le gauche contre le côté prêt à frapper, la jambe droite en avant et la gauche en arrière… c'était exactement la même que Galata utilisait. Une posture que lui avait apprise maître Rayzen qui assurait défense et attaque. Lorsque son adversaire, un garçon de dernière année qui était du genre égocentrique, l'attaquait, il parait aisément le coup avant de l'envoyer au tapis d'un simple contre de la paume.
Il va gagner, estima-t-elle. Sa technique est nettement meilleure que celle d'Anko. Ce balourd vantard ne sait même pas garder son équilibre en portant ses coups.
Le match se termina sur une sortie de l'espace de combat. Anko, son orgueil froissé, se rendit vers l'arbitre afin de faire une réclamation sur un coup de son adversaire qui n'était, selon lui, pas réglementaire mais le juge estima que tout était parfaitement en règle et que la finalité du combat était indéniable.
Galata regarda le vainqueur du match sortir du ring et se diriger vers elle. Il s'arrêta à deux mètres d'elle, leva la tête pour la regarder à travers son masque rouge de démon. Galata ressentit de nouveau ce frisson étrange. Ce garçon dégageait une aura bien étrange et mystérieuse, impossible à définir.
Lorsqu'il se remit en marche, il ne la quitta des yeux qu'après l'avoir dépassé.
En regardant le tableau des participants, elle vit son nom : Bergen. Cela ne lui disait absolument rien, il ne devait pas être du lycée mais d’un club de combat indépendant. Elle finit par le chasser de ses pensées, prit sa serviette et se rendit au vestiaire des filles. En sortant de l'espace dédié aux combattants, maître Rayzen l'attendait, adossé contre le mur comme à son habitude.
— Joli combat, petite.
— Merci maître. Le conseil que vous m'avez donné m'a beaucoup aidé.
— Je ne t'ai pourtant pas vu l'appliquer…
— Bien sûr que si ! C'est comme ça que j'ai compris qu'elle dansait sur un rythme bien précis et que je devais la prendre en contretemps !
— Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire…
— Comment ? Mais alors… ?
— Quand je t'ai dit de te souvenir des pas de danse que je t'ai appris, c'était pour faire de ce combat un battle de danse. J'ai pensé que ça serait marrant de vous voir danser toutes les deux.
Il avait dit cela avec ton sérieux et sa nonchalance habituel.
— Quoi ? s'exclama Galata. Mais quel conseil pourri ! J'aurai pu me faire massacrer avec sa danse bizarre, moi !
— Tu as les capacités pour te sortir de ce genre de situation, lui dit Rayzen. Tu dois simplement acquérir plus d'expérience, mais tu t'en es très bien sortie. Le combat de demain ne sera qu'une formalité avant la finale.
— Oui mais quand même ! Tout ça pour voir deux nénettes se déhancher sur un tatami ! Vous… vous êtes un pervers, maître !
— Voyons, Galata…
— Je vais me doucher ! Au revoir, "maître" !
Et elle s'en alla d'un air furieux et vexé jusqu'aux douches du gymnase.
***
Après être rentrée chez elle, Galata enfila une tenue légère d'entrainement et se rendit à l'arrière de la maison afin de pratiquer quelques exercices.
Sa tenue, entièrement blanche aux bords bleus composé d'un haut sans manches et d'un pantalon qui lui moulait les cuisses, était douce au toucher, ce qui lui permettait de s'exercer longtemps sans avoir l'inconvénient des frottements sur la peau.
Le jardin de Mama était verdoyant et était suffisamment vaste pour s'exercer aux mouvements de combat et de danse. Pieds nues, le contact de l'herbe lui caressa la plante et les orteils, une sensation qu'elle connaissait si bien et lui était agréable, agrémenté du parfum des fleurs plantées autour de la maison.
La jeune combattante ne comptait plus les heures passées dans ce havre de paix. C'était là qu'elle s'était perfectionnée au fil des années sur l'entrainement donné par maître Rayzen et surtout apprit l'autodiscipline. S'entrainer seule n'était pas si facile au début mais Galata avait cette passion pour le sport de combat, ce qui lui donnait le désir de toujours progresser.
Elle s'installa sur une souche d'arbre qui trônait au milieu de la pelouse et commença par faire quelques longues respirations avant de réaliser quelques mouvements lents tout en continuer d'expirer et d'inspirer longuement. Certains gestes étaient un peu compliqués à réaliser à cause des bleus qui lui causaient encore de vives douleurs.
Maître Rayzen lui avait un jour expliqué qu'en ayant un parfait contrôle de son mental, il était possible d'outrepasser la douleur quel qu'elle soit. Galata avait beau essayer de penser à autre chose, la souffrance était bien présente et le lui faisait savoir.
Après ces quelques mouvements, elle descendit de la souche et se mit à travailler son équilibre en prenant position sur un long morceau de rail qu'elle et Mayt avaient, un jour, ramassé au bord d'une voie de chemin de fer en travaux. Ce rail était parfait pour s'entrainer comme s'il s'agissait d'une corde au-dessus d'un volcan en activité.
Elle fit quelques roues d'un côté à l'autre, une dizaine d'aller-retour sur les mains sur tout le long en étant le plus adroit possible et même cinq sauts périlleux en arrière en atterrissant sur la pointe des pieds. Elle termina en restant sur une main pendant dix minutes puis sur l'autre en essayant de trembler le moins possible en gardant les jambes tendues vers le ciel. Elle s'assit ensuite sur la souche et reprit quelques respirations, profitant de l'air frais du soir qui commençait à tomber. Puis elle contempla ses jambes et ses bras d'un air triste :
— C'est vrai que je manque un peu de muscle, se dit-elle. Il faut que je travaille davantage les exercices de musculation.
Ne voulant pas salir sa belle tenue immaculée en se mettant par terre, elle décida de monter dans sa chambre pour se changer et faire sa musculation à l'intérieur.
Mama rentra des courses un peu plus tard. Après avoir déposé ses fruits et légumes dans le bac du réfrigérateur, elle monta à l'étage où elle découvrit sa petite protégée en tenue moulante en pleine séance d'abdos en musique.
— Encore en train de déformer ton corps ! fit-elle remarquer d'un ton sévère.
— Mama, je suis occupée ! répondit-elle entre deux souffles.
— Comment s'est passé cet après-midi ?
— Très bien… J'ai encore… gagné… je suis… en demi-finale… demain…
— Et ce bleu-là, sur ton bras ?
— Ce sont les… risques du… métier…
— Un métier maintenant…, soupira Mama en secouant la tête. Je vais faire à souper, prends un bain avant de venir manger, tu vas empester la sueur.
— Oui Mama.
Galata termina ses exercices par des étirements afin d'éviter les courbatures le lendemain et fila directement à la salle de bain. Elle ouvrit les robinets de la baignoire, versa du savon moussant dans l'eau et se regarda dans le miroir. Elle avait les joues rosies par l'effort et la peau brillante de sueur.
Elle déplora alors le fait que faire autant de sport ne l'aidait pas à être jolie comme le soulignait Mama. Elle s'imagina un instant venir combattre demain avec un panel de maquillage sur le visage. Cette idée la fit pouffer de rire. Avec la transpiration, elle ressemblerait à un clown fondu.
D'ordinaire, elle se contentait de peu lorsqu'elle allait en classe. Mama disait toujours que l'excès ne reflétait pas la vraie personnalité des femmes et qu'il fallait rester humble en arborant un maquillage discret pour le quotidien. Seuls les événements exceptionnels méritaient d'être embellit plus pompeusement mais là encore il était possible d'être belle plus qu'à l'accoutumée sans aller dans l'excès. Galata attendait de voir ça. Jusqu'à présent, il n'y eut aucun événement de ce genre.
Elle défit ses cheveux, enleva ses vêtements et entra dans l'eau en soupirant de soulagement. Elle profita de la douceur de l'eau chaude et de la mousse avant de se savonner et de se laver les cheveux puis sortit de l'eau et vida la baignoire. Elle se sécha entièrement puis sortit de la salle de bain, simplement vêtu d'une serviette autour du corps et une autre enroulée sur la tête.
— Tu aurais pu t'habiller avant de venir manger, fit remarquer Mama en la voyant s'asseoir à table en serviette.
— J'ai la flemme, soupira la jeune fille. Et puis on est entre nous, il n'y a personne ce soir.
— Ce n'est pas une raison. Une jeune fille bien convenable ne se promène pas dans la maison à moitié nue.
— Je sais ma petite Mama chérie d'amour que j'aime de tout mon petit cœur.
— N'essaye pas de m'amadouer ma petite Galy.
— Ah non ! Ne m'appelle pas comme ça…
— Pourquoi ? C'est joli comme petit nom, Galy…
— Ça fait "petite fille"…
Elles dinèrent tout en discutant de tout et de rien puis Galata débarrassa la table et monta se coucher, exténuée en ne mettant qu'une culotte et un débardeur pour dormir. A tel point qu'elle ne mit pas longtemps à s'endormir et à plonger dans un profond sommeil.
***
Néanmoins, elle fut réveillée vers deux heures du matin par un bruit dans sa chambre. En se relevant, elle vit une silhouette à côté de son lit.
La surprise fit place à la terreur et Galata se mit à hurler tout en cherchant à frapper le visiteur nocturne qui se défendit assez bien. Se sachant découvert, ce dernier chercha à enjamber le lit de la victime afin de ressortir par la fenêtre ouverte mais Galata réussi à attraper sa jambe et à la lui mordre sauvagement. Elle entendit un cri étouffé de douleur puis reçu un coup de pied dans la tête qui lui fit lâcher prise, laissant le rôdeur s'en aller.
Mama accourut dans la chambre à toute vitesse.
— Qu'est-ce qui se passe, Galata ? demanda-t-elle. Pourquoi tu as crié ? Tu as encore fait un cauchemar ?
— Il y avait quelqu'un dans ma chambre, Mama ! Il était juste à côté de moi et il s'est enfuit par la fenêtre !
— NOM DE NOM ! s'écria Mama en ressortant de la pièce en furie.
Elle attrapa au passage son balai et une lampe torche puis sortit dans le jardin, là où le rôdeur avait dû atterrir en sautant de la fenêtre. Il n'y avait personne ni aucun bruit, mis à part le souffle d'une brise légère dans les arbres. Elle fouilla chaque buisson, chaque massif de fleur et même le haut des arbres… personne.
— Si jamais je vous reprends à pénétrer dans la chambre de ma petite Galata, hurla-t-elle dans l'obscurité, je vous en ferais voir de toutes les couleurs ! Revenez ne serait-ce qu'une seule fois je vous…. Je vous…
Elle cassa son balai en deux de ses mains puis, rageant une dernière fois, rentra dans la maison. Elle appela les secours afin de déposer une plainte pour violation de domicile.
Une patrouille de Rangers arriva en quelques minutes, un homme brun, grand et massif et une femme aux longs cheveux bruns bouclés, d'une quarantaine d'années tous les deux et habillés d'uniformes d'argent des Spaces Rangers.
Ils examinèrent la chambre de Galata puis le jardin et prirent la déposition de la jeune fille.
— Je n'ai pas vu son visage, leur dit-elle. Elle était tout habillé en noir de la tête au pied. Quand elle a voulu sortir par la fenêtre, j'ai pu attraper sa jambe et par réflexe, je lui ai mordu le mollet.
— Quelle a été sa réaction ? demanda la femme ranger.
— Elle n'a pas pu s'empêcher de crier même si elle s'est un peu retenue.
— Pourquoi dis-tu "elle" ?
— Je pense que c'était une femme en fait. Même étouffée, sa voix était fine, pas comme celle d'un homme.
— Je vois. Avez-vous une idée des personnes qui peuvent vous en vouloir ?
— Je n'ai pas d'ennemi… Quelques pestes à l'école mais je ne pense pas qu'elles soient capables de venir jusque dans ma chambre pour m'intimider.
La Ranger termina d'écrire sur sa tablette.
— Bon, j'ai votre déposition, dit-elle. On va laisser un agent en surveillance sur votre propriété cette nuit. Si quoi que ce soit vous reviens en tête, n'hésitez pas à venir nous en parler au poste central. D'accord ?
— Oui.
L'agent rangea sa tablette et chercha du regard son coéquipier.
— Vous êtes l'élève de Rayzen ? demanda-t-elle.
— Heu… oui, en effet.
— Il a été mon mentor pendant ma formation de Ranger. Il m'a dit qu'il était très fier de son élève et fondait de grands espoirs en vous.
— Ah… ah oui… ? marmonna Galata un peu gênée.
— J'espère vous voir prochainement intégrer nos rangs, lui dit la femme Ranger. Nous manquons d'effectifs en ce moment.
— Merci madame. C'est mon rêve de devenir une Ranger de l'espace.
— Tutut ! Pas de madame avec moi, s'il-te-plait. Mon nom c'est Syreene.
— Enchantée Syreene.
Le coéquipier de cette dernière arriva du dehors avec Mama.
— Rien à signaler, dit-il à son équipière. L'intrus a dû s'enfuir discrètement. Pas de trace d'effraction non plus, ce doit être un expert en cambriolage.
— Bien, j'ai la déposition de la demoiselle, il ne nous reste plus qu'à envoyer le rapport au poste. J'ai appelé un agent pour qu'il reste surveiller au cas où.
— Parfait. Au revoir mesdames, essayez de vous rendormir. Votre maison est sous notre protection pour cette nuit.
— Merci jeunes gens, dit Mama en prenant les mains du Ranger. Et mettez en prison ce sinistre individu qui nous causé tant de frayeur. On n'a pas idée de s'introduire ainsi chez les gens !
Elle les raccompagna jusqu'à la porte puis revint vers Galata.
— Est-ce que ça va ma chérie ? demanda-t-elle.
— Oui, oui. Ça va. Je ne suis pas vraiment secouée, juste surprise qu'on soit venu comme ça dans ma chambre. Je vais me recoucher, tu devrais faire pareil.
— Je ne vais pas fermer l'œil de la nuit, dit Mama. Je vais me faire une bouteille de café fort et veiller dans le salon au cas où il remettrait les pieds ici !
— Mais Mama, il y a un agent qui sera de garde dehors pour la nuit…
— On n'est jamais trop prudent !
— Comme tu voudras. Bonne nuit.
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